Chapitre 1 - Le feu aux poudres


‘ ... et, en définitive, il semble bien que pour toutes ces opérations, les criminels ont été renseignés des agissements du LAPD et des COPS. On peut donc penser à la présence d'une taupe dans nos service, mais l'hypothèse la plus probable est la présence d'un de nos agents au sein-même de ces groupes.
En effet ...'
Le signal code rouge retentit brusquement : pas le temps de finir de lire ce rapport. Cette histoire de meurtres en série commence vraiment à être chaude : 6 gars du LAPD et 5 dealers dessoudés en 4 jours, ça fait beaucoup, même pour Downtown L.A.
J'embrasse le portrait de ma femme et de mes filles, et je démarre au pas de course.

On est une douzaine à avoir été bipés : le capitaine ne nous fait pas asseoir :
‘ – Voila le topo : il y a 4 minutes, une importante explosion a eu lieu au centre commercial 7 sur Gardena. Aucune information pour l'instant, mais c'est probablement un carnage.
Divisez-vous : 4 groupes de 3, un véhicule pour chaque entrée principale. ‘
‘Song, me dit-il, vous prendrez l'entrée est, l'accès par la 91. Allez, tous, soyez prudents.'

‘Le moteur de la Pontiac noire rugit. ‘DESTINATION ?' s'affiche sur l'ordinateur de bord. Dave l'éteint et démarre en manuel, à fond.
‘Calme-toi, je lui dis, tu auras assez d'occasions de chauffer là-bas : il y a plus de temps à perdre dans un accrochage que de secondes à gagner en roulant comme un malade.'
‘Putain, Ma No, t'arrêtes jamais d'être zen ?'
‘J'évite.'
‘Putain de Coréen, dit-il en se marrant'
‘Personne n'est parfait'

Je sors une bouteille d'Evian glacée, que je vide d'un coup. On est début avril, et il fait près de 40°C (je ne sais même plus combien ça fait en F°). Dans dix minutes nous y seront : je ferme les yeux quelques instants.

A 3 kilomètres du centre, l'odeur de brûlé est déjà présente, et le nuage de fumée noire qui monte est impressionnant. Tout à coup l'hypercom retentit : Ici LAPD H34 - des suspects dans une camionnette gris clair ont quitté le centre commercial et pris l'entrée 9 sur l'autoroute 91 à vive allure.
‘Merci l'hélico ! On va les coincer dit Dave ! Mettez vos masques !
‘H 34, ici patrouille COPS 19, lieutenant Song Ma No. Nous prenons en charge la poursuite. Avez-vous pu mettre un tracker sur le véhicule ?'
‘ Affirmatif ! les suspects sont suivis sur la fréquence interne 1889.32. Par contre contact visuel perdu : ils prennent l'entrée de l'autoroute souterraine 141, direction South Central et Montebello.'
Pendant que TJ règle l'ordinateur pour le tracking, Dave traverse comme un fou les trois échangeurs qui nous permettent d'atteindre la 141. Il s'engage dans le tunnel à l'éclairage bleuté. La camionnette a moins de 2 kilomètres d'avance.
‘ LAPD Central, ici COPS 19, bloquez immédiatement l'alimentation EM de la 141 entre les sorties 13 et 16'
‘COPS 19 , ici LAPD Central, quels sont vos codes d'utilisation prioritaires ?'
‘Ici COPS 19 : Code AM459BSTW'
‘OK, COPS 19, code authentifié, alimentation Electro Magnétique de la 141 coupée entre sorties 13 et 16'.

Heureusement que Dave à un bon coup de volant : les trois quarts des bagnoles sont soudain immobilisées. Cette saleté de pilote automatique a le don de créer des zombies. Immédiatement la camionnette perd du terrain, et Dave zigzague comme un fou au milieu des voitures, arrêtées comme des épaves, dont les chauffeurs nous regardent incrédules. Le môme justifie son salaire.

La camionnette est maintenant en visuel. Elle a du mal à se faufiler. Juste avant la sortie du tunnel, elle accroche une grosse Chevrolet. Un énorme gerbe d'étincelles s'élève. La camionnette heurte le mur droit, zigzague, et part en tonneau juste à la sortie du tube.
‘Ici COPS 19, demande intervention LAPD sur route 141, sortie 15. Camionnette grise suspecte partie en tonneau à la sortie du tunnel sous Weakfield. Circulation interrompue.
‘OK COPS 19, bien reçu.'

La camionnette fume, 20 mètres en contrebas de la route. Je vois 2 corps éjectés, sans vie. 2 types en treillis sont en train de s'enfuir : Je les somme de s'arrêter, sans succès.
En contrebas, Dave et TJ avancent à couvert des buissons vers la camionnette.
Sans difficulté, je vise mes deux fuyards, et les atteint à la jambe, puis je tire une cartouche de gaz invalidant.
Alors que deux véhicules LAPD arrivent toutes sirènes hurlantes, TJ jette une ampoule de gaz par le parre-brise explosé. 1 gars hurle, tousse à s'en arracher les cotes, puis sort en titubant de la camionnette, un énorme flingue à la main. Je ne connais pas ce modèle.

Alors que je m'approch d'eux, un nouveau code rouge retentit sur l'hypercom : ‘Alerte ! Prise d'otage à la New California National Bank sur Santa Monica ! Toutes patrouilles COPS prenez immédiatement contact avec Central !'
‘Putain, l'autre bout de la ville ...'
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Que tous ceux qui croient en la télékynésie lèvent ma main

La banque etait deja cernee par une nuee de voitures du LAPD quand nous sommes arrives. Leurs unites de tireurs d'elite s'etaient postees sur les toits aux alentours, couvrant ainsi le hall d'acceuil et l'unique etage de la banque. Les medias s'etaient egalement invites a la fete, Charles Dyson couvrait comme a son habitude, le deroulement des actions du LAPD pour CNN tandis que broadcast TV et Canal crime tentait d'approcher le PC mobile. On n'avait pas interet a agir a la russkoff si on voulait garder notre reputation.
- 5TD01 en position central
- bien recu 01 vous prenez les commandes. L'equipe 3 aide la police scientifique a nettoye le centre commercial. L'equipe 4 a ete envoyer dans la 5' rue pour enqueter sur une patrouille qui a ete aneantie. Deployer et couvrez la deuxieme equipe avec le VBT.
- Recu central termine.

Ce nouveau VBT offert par Armstech corp etait un petit bijou, avec ca rien a craindre des rafales de M60 des hostiles destinees a eloigner l'anneau d'actions du LAPD.
- Victor, Mac'ferty vous partez avec Song, je m'occupe de la tourelle. Kevlar et masque anti-eclats je veux aucun incidents pour cette intervention.
- Bien compris, on part couvert.
- Ouai relax Jade a 2 equipes ca ira tout seul..
- MAC!!
- Pardon mon lieutenant, a vos ordres.

J'avais toujours craint ca depuis que j'etais dans les cops, le manque d'autorite. Les femmes n'etaient pas nombreuses dans la famille, et encore moins en chefs d'equipe.
- 5TD02 Victor et Mac vont vous rejoindre, vous formerez le groupe d'assault.
- Pas de problemes 01

Ca faisait 5 ans que j'etais dans les cops, quelques coups d'eclats m'avaient fait monter en grade, mais je regrettais parfois mon ancienne equipe du SWAT. Song et ses 4 coequipiers etaient arrives a proximite de l'entree, maintenant c'etait a moi de jouer..
- Les cameras enregistrent, Song le scan thermique m'indique clairement 5 vilains, 3 a l'etage et 2 dans le hall, les autres sont probablement dans la salle des coffres faites attention. Il y a une vingtaine de personnes a terre dans le fond a droite du hall et 4 debout pres du comptoir de gauche.
- Sans problemes 01 a ton signal.

La tourelle du VBT etait une double Stoner thermoguidee. Le thermo scan fixe entre les 2 mitrailleuses pouvait localiser n'importe quelle forme humaine, meme au travers d'un mur. Une fois que j'aurais le premier hostile en visu, le festival pourra commencer..
- snip leader?
- Quand vous voudrez mon lieutenant.
- Song?
- On est pret Jade.
- Maintenant!!

..shen ma petite fille j'espere que tu verras jamais ca...

La console vibra legerement lorsque je pressis le bouton de tir, un instant apres, la fenetre et une partie du mur de l'etage vola en eclats criblant deux bandits, deja coupes en deux par la rafale, d'eclats de verre et de beton. Les snipers du LAPD s'etaient charges des deux hostiles du hall, et maintenant, Song et le reste des cops investissait le batiment.
- Song un des terros de l'etage descend vers vous, je ne peux plus l'atteindre.
- Recu. Victor, Mac l'escalier du fond. Dave tu fais sortir le groupe des otages a terre, Tj on s'occupe de la salle des coffres.
Song disparu derriere le comptoir central couvert par Tj tandis que Vic et Mac se rapprochait de l'escalier.
- Song, les otages sont OK mais les 4 du fond sont sertis de C4 !
- Fait sortir les autres Dave, Jade previens le Bosq.
- 01 a central, on a besoin d'une bombe squad.
- Bien recu, ils seront la dans 3 minutes 01
- Compris termine.
Dave etait sorti du batiment avec le premier groupe d'otages, bizarement les autres n'avaient pas essaye de bouger.
- Squad leader LAPD, envoyer une escouade securiser le hall.
- Recu 01

Les nouvelles arrivaient.. Song avait trouve et maitrise 2 bandits dans la salle des coffres. Mac avait envoyer voler celui des escaliers d'une decharge de Spas 12 et maintenant il securisait l'etage avec Victor.
... ou etait donc Boris... ?
L'intervention s'etait bien passee, on n'etait vraiment pas tombe sur des pros, ca avait ete rapide. ...trop rapide.. ?

- central la banque est securisee, pas de traces de Boris mais.........

Une deflagration secoua le VBT et m'envoya embrasser la paroi opposee...

Je suis blessee...

Un rapide coup d'oeil a l' ecran de controle m'informa que l'anneau du LAPD avait ete en partie souffler, ainsi que le hall de la banque.
- M.. Mac rapport ? Song ?
- On est OK, putain c'est quoi ce bordel !?!
- Le C4 a du pete, on est toujours dans la salle du coffre, ca a tenu le coup.

...les 4 otages.. L'equipe du LAPD avait disparue... Ground zero allait encore gueuler, il y aurait une ligne a ajouter a Dudley Anderson avec ca...
Les cameras! Elles seules pourraient me renseigner!!
Ok, voyons... positionnement.. intervention... Dave.. Ah la, l'equipe du LAPD....
Les 4 otages n ‘avaient pas bouger d'un pouce pendant toute l'intervention, ils s'etaient fait bien oublier. Le LAPD etait arrive, et a 1m des otages tout avait pete...activation a distance.. ?
Apres avoir repasser la bande avec un filtre IR, je decouvris l'horrible verite..les 4 otages etaient entoures de faisceaux laser!! Chaque faisceau traversait un prisme puis venait se reflechir sur une photodiode a cote du C4...le detonateur... Les pauvres flics avaient tout declencher en traversant un des faisceaux. Un travail d'orfevre, qui a bien pu faire ca parmi ces amateurs ? Il fallait un calme et une precision effarante pour monter ca!! Boris ? Ca lui ressemble pas...
Avec un peu de chances nos prisonniers pourraient nous renseigner. Au moins mon equipe est entiere.. enfin merde qu'est-ce que ca vient foutre dans une prise d'otages ??
Ca doit pas etre la premiere explosion du meme type..

..le centre commercial..?
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Pain is just weakness leaving the body.

«Song, Jade, allez donc démêler ce merdier. Et prenez Trung avec vous, ça lui fera un bon baptême du feu. Victor, Mac'ferty, j'ai un autre boulot pour vous »

On m'avais rapidement briefé sur la situation : les prisonniers de la National Bank avait craché le morceau sur un certain Henry « Steroïds » Shaw. Le gars avait déjà un casier pour avoir trempé dans une sombre histoire de drogue. Il avait été emprisonné, mais libéré sous caution quelque années plus tôt. On était sensé le rechercher à Long Beach. Pour l'instant, on était en route. Je sens une tape sur l'épaule.

- Hé, ça va ? Pas besoin d'être aussi pâle tu sais. On va juste chercher un ancien tollard, c'est pas comme si on allait à l'assaut de Khayman à deux.
- Non c'est bon, merci. Ca doit être le stress de la première mission.

En fait, je me rends compte que je vais encore devoir avoir à faire avec des explosifs. Des explosifs. Berk, je hais ces trucs. Surtout après que ces saloperies aient vaporisé la plupart de mes co-équipiers sous mes yeux.

- Et tu viens d'où ?
- J'suis un ex-GIGN.
- Un français ? J'imagine que tu as déménagé après l'attentat de Pierrelatte, non ?
- Je faisais parti de l'assaut. J'ai décidé de m'exiler après avoir survécu cette saloperie.
- Mais vu que tu étais un GIGN, pourquoi ne t'es-tu pas inscrit chez les SWAT ?
- J'ai été recalé.
- Oh, désolé.
- ‘fais rien.
- Et c'est Trung quoi ?
- François. François Trung

Pendant que nous discutons, nous voyons un type armé entrain de braquer une épicerie.

« LAPD Central, ici COPS 19, on a un 10-31. Une attaque à main armée. On s'en occupe.»

Le gars en question est plutôt grand et a tout d'un camé en manque, yeux de fou et tremblotte excessive inclus. Il pointe son flingue à droite à gauche comme un fou. L'épicier est un petit vieux, il a du mal à garder son sang-froid. L'établissement en lui-même est assez petit, très propre et propose pas mal de mets importé d'Europe.
Je demande à Song et Jade de me laisser faire, en lui expliquant rapidement que j'ai suivi un stage de négociateur, même si j'ai abandonné en cours de route.
J'entre désarmé pendant que Song reste en stand by au cas-où.

- Holà holà, du calme mon grand. Tu peux faire très mal avec ton pétard, tu sais ? lui dis-je.
- Re-rien à foutre ! Il me fe-faut absolument un fe-fix !
- Allons, allons, on va l'avoir ton fix. Mais en attendant, baisse ton arme.
- J'vous crois pas !
...

Les négociations durent encore une bonne minute, lorsqu'un chat sort de l'arrière-boutique et commence à miauler. Tout s'emballe : le braqueur commence à paniquer et à tirer un peu au hasard. Une balle manque mon masque de peu et une autre aurait pu sérieusement mettre à mal ma future descendance si je ne m'étais pas écarté. Song entre, et lui loge une balle en plein cœur. Le bougre trébuche, mais se rétabli. Il avait un gilet par-balle !
Je décide de foncer sur lui en fesant un ciseau. On va voir ce que vaut ma maîtrise du Vo Viet Dao. Le premier coup réussit à le désarmer mais le deuxième touche le vide. Il répond avec un cinglant coup de poing que je reçois en pleine poire. Aïe. Décidemment, le Vo Viet Dao est bien joli, mais pas assez efficace. Je lui assène un coup de genoux dans les parties. Il se plie de douleur, et j'en profite pour lui faire une clé de bras particulièrement vicieuse. Il n'avait pas qu'à pas me faire chier le con.


On relève l'identité du mec : Harry Jones. On demande à l'épicier s'il avait déjà eu affaire à lui. Il dit que oui, et que le Jones était connu pour l'avoir déjà agressé deux trois fois. Et que c'était son fils.

- Et vous savez où il s'approvisionne ?
- Chez un type louche surnommé « Steroïds ».

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Securom, ça suxe

Tandis que Jade, Trung et Song partent plein pot vers Long Beach, je rejoins Mac'Ferty et Victor dans la salle vidéo. Il n'a pas fallu longtemps pour que les vidéos récupérés par l'un des rares lieutenant féminins des COPS arrivent ici. Le capitaine en personne nous accueille tandis que sur les écrans muraux, les explosions déclenchés par nos compagnons tournent en permanence.

- comme vous pouvez le voir, même les bandits les moins bien équipés possède de quoi faire sauter les plus gros bâtiments de la ville, or au prix actuel d'une telle technologie, il n'est pas possible que ceux-ci aient pus se les procurer, c'est pourquoi nous pensons que tous ces attentas ont été prémédité par une plus grosse organisation. Vous êtes chargés de retrouver un de nos agents secret infiltré dans la mafia, il a peut être des indices à nous donner, son nom est Boby Taylor. Des questions ??

Une fois passé ce briefing particulièrement chiant, on s'équipe en vitesse en gilets par balle, flingues et casques et on démarre à fond en direction de Venice Beach.

- dis donc Sonny, comment ça se fait que tu sois inclus dans notre équipe ?? normalement on change jamais de groupe tant que y'a pas de perte ??
- j'ai suivi une formation sur les explosifs, je suis un ancien du Bomb Squad
- ok bon alors tu nous laisses passer devant et t'admires le travail

Décidément, les COPS tiennent bien leur réputation de vantard, vivement que je réintègre mon groupe !!
Au moment où notre voiture passe devant l'aéroport, Victor qui conduit s'arrête net: la route est barré et 2 flics nous interdisent le passage.

- Halte là, veuillez changer de chemin, l'aéroport est fermé à toutes personne extérieur au service
- on fait partit des COPS, qu'est ce qui se passe ici ??
- la division K9 vient de détecter 2 kg de nitro dans un avion de fret en provenance du Mexique, on a arrêté le possésseur de la valise et on est en train de l'intérroger
- ok on va aller voir ça

La barrière se lève et on se dépêche de rejoindre les K9. Au moment de rentrer, on aperçoit un grand gaillaird, genre rasta, black, l'air affollé avec 2 bergers allemand à ses trousses. Mac sort immédiatement une capsule de soporifique, la charge dans son gun et tire, l'homme s'écroule sur le coup tandis que Victor est obligé de descendre les clébards pour les empêcher de lacérer notre trafiquant. Une fois réveiller et intérrogé, il finit par nous donner le nom de son client.

Au même moment, ma radio sonne: "...Tumb ?? le groupe de Trung vient de capturer Harry Jones, on a le nom de son fournisseur: un certain Stéroïd...

Cette fois c'est bon, on a enfin trouvé notre homme, ça commence enfin à devenir intéréssant, je sens que je vais me plaire dans cette équipe tout compte fait...

« A toi de jouer, Kemper. Fais-moi chanter ces types.
─ Pas de problème cap, comme si c'était fait. »

Là, je m'avance peut-être un peu. Ces gars sortent pas de Cave-la-ville. L'opération au Centre Commercial 7 était un vrai boulot de pros : C4, le meilleur des explosifs pour un attentat, à la fois stable et puissant, des merveilles de détonateurs, chinois bien sûr, les charges placées à des endroits-clés, un horaire idéal... Bref, le truc qui tient la route.
Et pourtant, à y regarder de plus près, y'a comme un côté bâclé. Le personnel d'abord : les Sommiers n'ont pas eu à se décarcasser. Les six membres du commando étaient tous bien connu des services de police, comme on dit. Mais pas pour des actions de ce style. Plutôt du genre petites frappes, fourgueurs de came, de matos volé, tabasseurs de putes. Et puis, cette fuite en camionnette ! Ça fait improvisé, bien dans leur genre petits malfrats, mais en totale contradiction avec le reste de leur opération.

D'ailleurs, la prise d'otages à la National Bank est dans la même lignée : un côté très pro, très technique, mais aussi le même genre d'exécutants, un dénouement à la mords-moi-le-nœud et par dessus tout, une action sans but apparent : les mecs arrêtés par Song dans la salle des coffres n'avaient absolument pas le matériel nécessaire pour ouvrir ceux-ci. Durant leur interrogatoire, ils m'ont tous dit – car on ne peut rien me cacher, ne m'appelle-t-on pas le Confesseur ? – qu'ils croyaient qu'une autre équipe devait se pointer avec l'outillage. Mais sur cette autre équipe, pas d'infos. Nix. Nada. Tout ce qu'il savaient d'autre, c'était le nom du fournisseur du C4 : Henry « Stéroïds » Shaw ! Putain, mais ça colle pas du tout ! Shaw est un petit dealer de métacrack, pas un vendeur d'armes, et surtout pas de C4.

Assez gambergé. Voyons ce que les trois survivants de la camionnette ont a me dire. On les a bouclé dans trois cellules contiguës, équipées de micros et de hauts-parleurs que je commande grâce à un petit boîtier dans ma poche. Ils sont assis, menottés las mains dans le dos depuis quelques heures. A point il me semble pour une bonne confession avec Kemper J. Meeks. Un petit topo sur leurs cas respectifs : Gary Randall Connor, DDN 11/07/09, 3 condamnations pour agression avec arme, vente de hash et vol de voiture. Dale PDP Bidwell, DDN 24/12/10, 2 condamnations pour vente de hash. Sid Timothy Coates, DDN 20/04/05, 4 condamnations pour agressions avec armes, recel et vente de matériel volé, vols avec effractions. En rupture de conditionnelle depuis 3 mois.
Les deux macchabées de la camionnette étaient Steeve Vernon Wallis et Chester PDP Brown. Même genre que les trois poissons qui marinent dans leur bocal.

Commençons par Coates, ça m'a tout l'air d'être le plus dur. J'entre dans la cellule.
« Sid, tes deux potes se sont allongés. Le massacre du Centre Commercial, c'est ton idée. Tu voulais faire un chantage à la ville mais tu as merdé avec les explosifs. T'es bon pour un aller simple à Saint-Quentin, dans la chambre verte. »
Dans ma poche, ma main se referme sur la commande du micro. Contact.
« Alors, qu'est-ce que tu dis à propos de Gary et Dale ?
─ Y mentent, putain !
─ Ah... Alors raconte-moi un peu ta version.
─ J'dirais rien...
─ Alors on va les croire, eux. Adios. »
Je coupe le contact et je sors.

A Bidwell à présent. Il m'a l'air mal en point celui-là.
« Ça se présente mal pour toi, tu sais ?
─ J'sais rien.
─ Bon, ben je vais te mettre au parfum : tu as participé à une opération ayant fait 30 victimes, au bas mot. Tu as résisté à ton interpellation par les COPS. Et tes deux complices te collent tout sur le dos. Surtout Gary.»
Contact.
« Gary, c'est un enculé ! »
Contact coupé.
« Sans doute, Dale, sans doute. Ecoute, je crois que tu t'es laissé embringué dans une affaire qui te dépasse. Alors raconte-moi quelques trucs pour montrer au procureur ta bonne volonté.
─ J'peux pas.
─ Allons, donne moi quelque chose. Tiens, les explosifs. Ça court pas les rues du C4... »
Il est mûr. Contact.
« Alors, Dale, qui vous a fourni le C4 ?
─ C'est... et merde, j'veux pas tout prendre... C'est Stéroïds.
─ Attends, Henry « Stéroïds » Shaw ? Mais tu déconnes... C'est un petit dealer de merde ! Tu te fous de moi !
─ Non, j'vous assure. C'est Sid qui nous a conduit chez lui. Chester avait un sac qu'il a filé à Stéroïds en échange. »
Contact coupé.

Connor sue à grosses gouttes. On dirait que les paroles de Dale l'ont achevé.
« Alors, Gary, tu es un enculé à ce qu'il paraît ?
─ Putain de balance de Bidwell ! »
Contact.
« Intéressant... Tu as d'autres choses à me dire sur Bidwell ?
─ Ouais, y fourre des gamines de 10 ans après les avoir défoncées au hash.
─ Et Sid ?
─ Qu..quoi Sid ? »
Bizarre cette hésitation.
─ Tu n'as rien a me dire sur Sid ? Parce que lui, il dit que tu es un menteur.
─ Le salaud ! C'est lui qui nous a mis dans cette merde ! »
Contact coupé.
« Ah oui. Comment ça ? Allez, raconte-moi comment des petites frappes comme vous peuvent se trouver mêlées à une affaire comme ça. »
Contact.
« C'est Sid, j'vous dit. C'est lui qui nous a proposé ce truc. »
Contact coupé.

Retour chez Coates pendant que deux autres officiers recueillent les dépositions de Connor et Bidwell.
« Alors mon gars, tu as quelque chose à me dire ? T'as entendu tes potes ?
─ C'est pas des potes !
─ Ça, je veux bien le croire. Ils te collent tout sur le dos. Si tu veux t'en tirer à moindre frais, il faut me balancer un truc. Tiens, la camionnette. D'où sort-elle ?
─ Ben, on l'a tirée....
─ Quand ?
─ Ce matin, en sortant du Centre, quand les flics ont déboulé.
─ Attends. Tu veux dire que vous n'aviez pas prévu de véhicule pour vous enfuir ?
─ Pourquoi faire ? Chester nous avait dit que ça pèterait vers midi. On avait tout le temps de sortir. »

Hypothèse, grosse comme une maison : ils ne devaient pas s'en sortir ! Et pareil à la National Bank ! Ça commence à bien puer cette affaire ! Vivement que Song, Jade et Trung rentrent avec Henry Shaw... J'entendrais volontiers sa confession...
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Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.
Le Colonel

Putain de journée de merde. A trois ans de la retraite....

« Sergent Brown ! Mais qu'est ce que vous foutez encore là ! Ca pète de partout ce matin et vous êtes vissé le cul sur votre chaise ! »

Saloperie de blanc ...

« - mais je m'occupe du syndicat chef ... enfin ... ce sont mes heures légale .... Vous ne voulez quand même pas que j'oublie les petits gars qui sont sur le terrain en laissant partir le syndicat à l'eau quand même ?
- Ecoutez moi bien, vous, le vieux de la vieille, d'ici 5 mn, vos heures sont finies, alors je vous veux en bas, prêt à partir !
- oui chef ! »

Ville de merde. J'avais voté contre l'indépendance de toute façon. On y a rien gagné, tout perdu ! Les USA nous coupent l'électricité ou l'eau quand on est pas d'accord avec eux, les jaunes sont partout, ces connards de chicanos nous pourrissent la vie et ces sales nègres en branlent pas une. Y'a même des femmes officiers maintenant. Putain, c'était mieux avant ! Et j'ai plus l'âge pour ces conneries ! Enfin, avec tout cela, j'ai pu aussi prendre ma part du gâteau. La corruption a du bon ! Dès la retraite, je me casse en France. J'ai acheté une belle baraque et ils me prennent pour un « hom da faire » comme ils disent. Pauvres cons de ploucs.

Un rapide passage au centre de régulation des opérations. Mouais ... plein de ces putains de branleurs de navajos. Indiens de merde. C'était pas assez qu'ils ne crèvent pas tous, fallait aussi les employer comme « minorité en voie de disparition culturelle ». Pays de merde.

Tiens, un « présumé coupable » qui attend dans le couloir. Tiens, un présumé coupable qui se tord de douleur. Ta gueule, connard ! Toi cela te fait mal aux couilles, moi cela me détend. J'suis sur qu'il est pédé en plus.

Bon, le garage. Prêt à partir, hein ...

« - Salut sergent ! » ... connard.

Là, ma caisse. A moi. Ouvrir le coffre, prend le gilet machin armalite « spécial police ». Matos de merde. Non, j'ai mon gilet à moi ! Un Spé-Tech de chez Militia Inc. Du matos de l'armée. C'est fou ce que l'on trouve chez les dealers de nos jours. Et mes flingues. Un kalashnikov de l'armée russe et un Famas 2 de la légion française. Y'a pas a dire, c'est mieux que les merdes qui nous équipent. Et un Daï Ponk d'un gang. Histoire de ...

Bon, 15 mn que j'attends. Sont pas en train de s'enfiler dans les chiottes quand même !

A quand même ... putain, c'est quoi cette bande de trou du cul ? Un putain de jaune, une gonzesse, un bleu et un putain d'intello qui préfère la « psychologie » aux cigarettes dans l'œil.

« Ha sergent Brown .... Sur le terrain ... c'est bien la première fois depuis 2 mois ! »
Pétasse !
« Hé oui, mais faut bien des gens pour ne pas qu'il y ait grève ma petite dame ! »
« C'est Lieutenant, sergent Brown ! Même pour vous ! »
Je ne réponds pas. Trop conne. Je me mets au volant, je démarre le moteur.

« Si Miss Sc'alet peut dire au bon n'egue que je suis où je dois conduire les bwanas ... »

« Pendant que vous glandiez au bureau, si cela ne vous a pas échappé, des officiers étaient sur le terrain et tentaient d'éteindre les incendies de violence ! Et à présent, on va chez un certain Henry « Stéroïds » Shaw. Le capitaine nous demande de faire cela dans les règles ... en tant que vieux de la vieille, vous devez les connaître par cœur, non ? Et parait aussi que vous avez déjà eut à faire à ce type ... devriez pouvoir le retrouver, non ? »

Merde. Henry « Stéroïds » Shaw. Putain, mais qu'est ce que ce con a avoir avec tout cela ? Je l'avais laissé filer y'a deux ans contre 25 000 $ et la promesse qu'il quittait la californie. Cela sent pas bon du tout. Mon vieux Brown, le syndicat risque d'avoir à couvrir une nouvelle bavure !

« Whaooooooo la caisse ! Mais y'a rien de réglementaire là-dedans ! Y'a même pas de grille pour les mecs que l'on arrête !
- Et ouais ! Moteur bi carburant d'avant l'interdiction pour pollution. Pas d'ordinateur à la con. V8 bi turbo 550 cv et moteur GE pour le reste. Tu vois, Bruce Lee, c'est mieux que ces merdes 100 % écolo ! Et pour les suspects, t'en fait pas, j'ai un truc !
- Sergent, votre arme de service n'est pas réglementaire non plus à ce que je vois !
- Non m'dame ! Et ma queue non plus ! Mais cela fait des gros trous ! » dis je en démarrant.
« Alors Henry Stéroïds, je connais en effet, il vivait y'a quelques temps dans le « Dépotoir », on va se renseigner ! La réponse me vient sous forme gutturale, l'accélération du moteur thermique et la mise des masques à la con couvrant le bruit des voix.

J'ai embarqué la lieutenante et Kemper. Le bleu et le jaune suivent dans une voiture « aux normes ».
On remonte l'avenue du président Schwarzenegger (encore un putain d'étranger), on file vers le sud.

« Sergent, vous pourriez conduire moins vite et surtout éteindre votre lecteur CD de dinosaure pour mettre la fréquence police. Et c'est un ordre ! »
Connasse.
Je vois cependant un sourire dans le rétro. Comme quoi même les plus cons peuvent avoir des bons côtés.
« Au fait, sergent, on veut notre homme vivant ! Kemper a des tas de questions à lui poser. Alors tachez de ne pas ajouter une ligne au DVD qu'est votre dossier ! »
Sur la fréquence, notre cher lieutenant demande une autre voiture sur place. Ben tient. Va falloir jouer finaud. Et faire parler ce con de Stéroïds vite ! Dealer Ok, mais faire sauter le sponsor n°1 de l'équipe des L.A Killers, là, c'est pas comme cela qu'il va me mettre de bonne humeur !

Tiens, les « renforts » sont derrière nous. Allez, 6 cops dans le Dépotoir. Putain, je suis heureux de mon matos perso !

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Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges

Mesdames et Messieurs,

Jeunes et vieux,

Voici le ... True Info Show ! Présenté par ... Will « Hardtime » Benzonni !!!!!!!!!

(applaudissements)

Salut à tous, salut à toutes ! Ce soir, en direct de nos studios de Sacramento, en public et sans concessions, toutes les infos et les scandales politico-judiciaires de la République de Californie ! Et ce soir, pour commenter l'actualité, Harry Spinter, vrai symbole de l'égalité de tous une fois que l'on a de l'argent ! Alors Harry, ce triple meurtre, coupable ou innocent ?

Ho, vous savez, Will, tant que le film de la MGM n'est pas sorti, je ne peux pas en parler, j'ai vendu les droits !

(rires !)

Très bien Harry, très bien ! Au programme ce soir, la ville de L.A à feu et à sang ! Vous n'êtes pas sans ignorer les derniers événements ! Alors Harry, ces explosions, à votre avis ?

Ho, vous savez, moi, je n'aime pas les prises d'otages et je n'ai pas besoin de braquer une banque ! J'en possède trois !

(rires, applaudissements)

Ha ha ha ! Alors tout de suite, appelons notre correspondant secret, notre « vers dans le fruit », notre Mister Indic à nous .... Mister Mystery Cops ! Allo ? Mystery Cops ?

« - Oui, bonsoir Will, bonsoir à tous ! (voix brouillée, ni homme ni femme).
- Comment allez vous Mystery ?
- Fort bien, merci !
- Alors Mystery, quoi de neuf au sein de la police de LA ? Que c'est il passé pour cette explosion de violence ?
- Cela dépend de quelle affaire vous parlez, très cher Will !
- Très cher ? C'est vous qui êtes très cher Mystery !

(rires).

- Bon, commençons par le plus spectaculaire ! La prise d'otage suivit de l'explosion à la National Bank. Et bien il s'agit d'un boulot de pro ! Destiné a tout faire sauter ! Rien à foutre des otages. On dit même que l'explosif C4 utilisé était le même que celui utilisé dans l'explosion du Centre Commercial !
- Vraiment ? du C4 ?
- Affirmatif ! Heureusement, nous avons arrêtés des suspects et nous sommes sur la piste de la personne qui a fournis à ces différents groupes explosifs et armes !
- Et qui est cette personne ?
- Et bien il s'agit d'un dénommé ...

Non, pas tout de suite ! Chers téléspectateurs, vous saurez qui est le responsable logistique de tous ces morts ...

Apres le fric qui nous fait vivre ! (chorus du public – page de pub - ).
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Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges

CHAPITRE 2: Premier contact

Le dépotoir s'était développé au cours de la fin de la révolution industrielle, et se nourrissait maintenant du vide formé par le gob qui accentuait la décentralisation. Les dealers et les petits délinquants avaient trouvé en ce lieu plus de cachettes qu'ils ne pouvaient l'imaginer. Le cœur de ce « sanctuaire » était l'ancienne zone de déchargement de containers de la Crayven corp. Depuis leur délocalisation, le maire de L.A avait fait de ce site une décharge avant de trouver un acheteur ou des crédits pour reconstruire le quartier. Une nouvelle aube blafarde se levait donc ici depuis quelques années, saluant timidement les anciens bâtiments en ruine de la société qui entouraient le dépôt.

On ne serait certainement pas les bienvenus ici en ce milieu d'après midi.

- Bon, inutile de rester groupé, shaw doit être dans un de ces bâtiment. Kemper et Trung vous vous occupez de ce qui faisait office de réception et de contrôle sécurité. Brown vu ton humeur et ton expérience tu peux rester seul, a toi le hangar.
- Tu sais ce...
- Encore un juron et je te coupe ton calibre !!
- Ok beauté, euh.. lieutenant je m'en chargerais.
- Song on s'occupe des bureaux, la voiture de renfort restera mobile au cas ou un des groupes aurait un problème. Les hélicos du LAPD sont également de sortie. Je veux que tout le monde reste en contact radio toutes les 10 minutes, Brown pas le coup de la panne merci !
- Pauvre conne..
- Armez vous comme vous le souhaitez mais Kevlar de rigueur, ça peut dégénérer rapidement ici, Kemper garde un œil sur Trung il a pas encore fait ses preuves.


La première partie du plan de l'OHB était lancée. Demain il faudrait que je parle de mon plan pour l'escorte de Khayman en haut lieu, ça promettait d'être serré. D'abord stéroïds.
Les autres groupes partis, je me retrouvais seule avec Song.

- Je crois que le mieux c'est que nous traversions la décharge, il y a une voie à peu près dégagée jusqu'au bâtiment. Ca éviterait de contourner tout le quartier.
- Ca me va, pas de Steyr aujourd'hui Jade ?
- Non, père Magnum veille sur moi.
- Hé hé amen !

La traversée se fit sans encombre, le plus dur avait été de supporter l'infâme odeur de pourriture de tous les tas d'immondices entreposés là depuis des années. Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes à la porte d'entrée.

- Jade la porte est défoncée, le hall d'accueil donne sur un grand escalier central.
- Vérifie rapidement le hall, je vais voir si je peux trouver un terminal en état de marche pour avoir une idée de l'état du bâtiment.

.................

- RAS, quelques clodos mais vu l'état rien de dangereux.
- Ok, mauvaise nouvelle l'ascenseur est HS faut se farcir l'escalier.
- Putain c'est vraiment dégueulasse ici, on dirait les chiottes du bar Tarasco ! Dis moi, je sais que tu ne dois pas être trop bavarde à ce sujet mais ils on décidés quoi en haut lieu ?
- Le sale boulot est pour nous.
- Khayman ?
- Ouaip, on arrive au premier garde un œil sur l'escalier au cas où quelqu'un passe, je m'en occupe.

Cette pièce unique avait été constituée de nombreux bureaux. Il n'en restait aujourd'hui par terre que du verre cassé, des meubles éventrés en quête d'argent ou de médicaments, des toilettes improvisés et des vieux restes de repas. Personne ici non plus. Song se tenait près de la fenêtre en vue de l'escalier.

- Jade il y a un autre escalier au fond.
- Probablement celui de derrière l'ascenseur, on redescendra par là après les deux derniers étages.


- Brown ? Kemper ?
- Les locaux de la réception sont Ok, il y a des gens mais ils ont pas pu nous renseigner, je les crois sincères.
- Et Trung ?
- Partit vomir ca refoule ici !

Pauvre petit, chouette endroit pour un début.

- Brown et toi ?

- BROWN ??
- Fait chier ce con !! Song il y a quelque chose en direction du hangar ?
- Non, attends ! regarde là !

2 formes sautaient habilement de carcasses en carcasses en direction du hangar, 2 femmes en tenue noire. A 500m du mur, elles disparurent dans le décor.

- Etrange, préviens Kemper et suis moi au 2'.
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Pain is just weakness leaving the body.

À peine a-t-on eu le temps d'expédier une junkie en manque qu'on se fait souffler par une explosion. Le tir semblait venir de l'immeuble en face, près d'un truc indescriptible. J'applique un tir de couverture pour éviter toute chance de second tir.

- BORDE, c'était quoi ce truc ?! Des roquettes ou quoi ? semble hurler Jade.
- Ca fait maaaaaal !
- 4-RH, dis-je, comme à Haïti. La même odeur qui vient après.
- Quoi ?
- Des balles explosives reprend Brown. Il ne devrait pas en avoir d'autre, vu qu'une boite ces joujoux coûtent plus de la moitié de notre paie. Tout le monde va bien ?
- Je suis OK.
- Graaaahhh !
« Central, COPS 19, envoyez du renfort à l'ancien dépôt Crayven, et vite ! »
- Vous allez m'écouter, connard de flic ?!?!
- J'avais mon gilet, c'est bon.

Le bourdonnement dans les oreilles semble enfin s'estomper.

- ...par contre, il y a un bout de porte qui s'est sérieusement encastré dans la jambe de l'autre.

La jambe du dealer n'est effectivement pas très jolie à voir. Brown se lui file une bonne mandale en lui disant de la fermer, mais il continue à hurler à la mort. Brown tente de lui en coller une autre mais est arrêté par Jade

- Sergent, nous ne somme pas sensé battre les suspects, surtout s'ils sont blessés !
- Bah, on peut bien mettre ça sur le compte de l'explosion.
- En attendant, il semble réellement avoir mal, le Sterroïds. Quelqu'un a une idée pour le faire taire avant de se prendre un autre obus dans le coin de notre figure ?
- J'ai cru voir de la morphine chez lui, sûrement pour préparer des Bunny Hop. On pourrait lui en donner, propose Kemper.
- Ok, Kemper, allez chercher de la morphine, au pas de course. Trung, Sonny, allez devant et faites chauffer les voitures. Faites vraiment gaffe, j'ai pas envie d'avoir de mauvaises surprises. Brown, restez ici, et aidez moi à porter Shaw, et pas de coup bas !
- Bordel, j'ai toute l'artillerie qu'il faut, mais je dois rester à porter le boulet et je peux même pas m'amuser avec.
- Il a pas encore tout dit, on doit donc le garder ENTIER. Et j'ai pas envie d'avoir un champ de bataille. Tudju, pire que ma gosse celui-là. Sung, couvrez-nous.

Je m'éclipse volontiers de cette scène et j'avance avec Sonny. Que dalle dans la rue. Je chauffe les moteurs de la voiture de service pendant que mon coéquipier active les moteurs de l'antiquité. Shaw et Jade se posent sur la banquette arrière. Sonny est sorti de la voiture et semble avoir vu quelque chose dans les... poubelles qui encombrent la route. Enfin j'espère. Bref, on sort pour voir ce qui se passe.

- Semtex, nous indique l'ancien démineur. 300 grammes de cette chose et vous abattez un avion de ligne. Le déclencheur est détecteur de mouvement programmé pour exploser si un gros objet passe assez vite près de lui. Une voiture en fuite quoi.
- On peut désamorcer ça ?
- Avec une équipe de déminage et des outils approprié, oui. Là, non. J'ai déjà appelé le BOSQ.

On entends alors un *thumb* provennant de la voiture. Une femme en vinyle noir vient de tomber sur la voiture, dans une position rappelant le chat. Elle emet une sorte de cri bizarre. Elle semble vraiment en colère. Et elle vient de briser de la vitre anti-émeute. Côté passagé. À main nue.
Nom de dieu.
On sort tous nos armes et on commence à tirer.

- FAITES ATTENTION À SHAW BORDEL !

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Securom, ça suxe

putain de bordel de merde, pour un baptême du feu j'aurais pu réver mieux, à ma gauche Brown est en train d'envoyer un déluge de gros calibre avec une arme qui doit certainement avoir dans les 20 ans, à ma droite, Song essaie d'ajuster cette salope tout cuir qui vient de démollir notre baniolle en moins de 2 min et sans armes qui plus est !!! Jade est complètement hystérique, obligé de coller des coups de crosse à Shawn pour qu'il se tienne tranquille pendant qu'elle hurle des ordres couverts par le son des balles, quant à Trung, un nouveau comme moi, il est un peu affollé, il n'a à mon avis pas du subir de formation pour démollir ce genre d'adversaire

Bon Sonny mon vieux, calme toi, c'est pas le moment de s'affoller pensais-je en me glissant derrière la voiture de Song. Sans arme, ne connaissant pas les arts martiaux, je suis vraiment le boulet de cette équipe, tous les autres peuvent faire quelquechose, moi rien. Pourtant il doit bien y avoir quelquechose qui soit dans mes cordes, je suis quand même nu démineur des Bomb Squad !!! Le Semtex !!! ça c'est pour moi, il faut que j'arrive à m'en approcher, mais comment, la fétichiste de service continu de bondir dans tous les sens, détruisant nos caisses sans que l'on puisse l'atteindre.

Au moins je suis sur qu'elle ne peut pas m'avoir à distance, c'est déja ça de pris. Mais que faire si jamais elle venait dans ma direction ?? et puis même si j'atteind la poubelle, est ce que je pourrais désamorcer un tel explosif avec simplement ma pince fétiche ?? Il faut au moins que j'essaie. Mais c'est aussi de cette direction que venait le tir de munition anti-char. Et si les tireurs étaient encore dans le batiment d'en face... Pas le choix, faut que je tente le coup.

Accroupi, l'esprit extremement concentré sur ce que je dois accomplir, je progresse peu à peu...plus que 25m...plus que 20m
Soudain une rafale d'arme automatique pars d'en face, me frolant et m'atteignant légèrement à l'épaule. Saignant, je me relève, cours malgré les tirs et arrivetant bien que mal à rejoindre les voitures ou plutôt ce qu'il en reste, désormais criblé de balle et à moitié détruitent par l'autre taré qui se prend pour Catwoman.

-On est pris entre deux feux, à couvert, à couvert, hurle notre lieutenant au bord de l'apoplexie.
-On va pas rester là chef, à moins que vous vouliez vous faire faire un troisième trou, ce qui n'est pas mon cas, répondit Brown avec son tact habituel
-C'est de la folie, on va tous y rester, Brown a raison, ajoutais-je
-Brown tu la fermes, Bomberman t'es nouveau tu suis les ordres
connasse
on va revenir dans l'entrepôt pour appeller du secours, Trung et le newbee, vous portez "Steroïds", Brown et moi on vous couvre, Song va ouvrir le chemin, si y'a des pertes, on continue quand même

Pour la première fois depuis le début de la journée, une opération se passa normalement !!! On réussi à atteindre l'ancienne salle de surveillance vidéo désormais désuète.
La tension redescend d'un cran, Brown et Song surveillent la porte tandis que Trung et moi-même essayons de ranimer Shawn qui porte de nombreuses contusions au visage suite aux coups du lieutenant, qui quant à elle essaye de joindre le GQ:

"Jade à QG COPS...Jade à QG COPS...putain répondez bordel, je suis sur qu'ils sont encore sur leur syndic à la con...
-GQ COPS à lieutenant Jade, on nous a signalé des fusillades dans votre secteur d'activité, les hélicoptères du LAPD ne vont pas tarder à rappliquer sur les lieux, tenez bon"

Les minutes me semblaient interminables, mais bientôt on entendit les bruits des pales de hélicos, suivi de près par les moteurs de voitures qui démarre, apparement les bandits prennent la fuite, tant mieux, mais ce n'est pas le moment de commettre l'imprudence de sortir de notre planque.

C'est avec une joie non contenu que je vois soudain apparaitre les cagoules des commandos, qui nous escortent jusqu'à l'extérieur et qui évacuent rapidement "Stéroïds" vers l'hosto. je ne veux même pas entendre le briefing de demain, mais dès que je me retrouve dans la douche à penser à tous les évènements passés, je me demande bien ce que notre captif va pouvoir nous apprendre

« Jamais vu une bande de nullards pareils ! Dire que je suis furieux reviendrait à rabaisser la notion de fureur ! Dire que vous me dégoûtez minimiserait la notion de dégoût !
─ Tout de même, capitaine, commence Jade.
─ Votre gueule, lieutenant, votre gueule ! hurle cap MacCaillish. Faites-moi au moins le plaisir de vous taire ! Vous avez suffisamment prouvé votre incompétence. Je vous pensais capable de diriger un groupe. Mais après avoir foiré le coup de la New California Bank, vous récidivez pour la simple interpellation d'un minable comme « Stéroïds » Shaw.
─ Euh, on l'a quand même choppé, non ? intervient Brown.
─ Feriez mieux de vous taire, avec les casseroles que vous traînez au cul, Brown ! Ouais, vous l'avez eu... avec le secours de deux hélicos du LAPD. »
Brown se referme aussitôt. C'est clair qu'il a pas mal de trucs à cacher, celui-là !
« Mais, capitaine, Shaw n'était pas seul... essaie Trung.
─ Sans blague, il était pas tout seul, il s'est pas rendu ! Hou, le méchant ! Hé, t'es dans les COPS à présent ! Vous étiez cinq ! Jade... comme lieutenant, on fait pas pire ! Song, je m'attendais à bien mieux ! Brown... de toute façon, je n'attends plus rien de vous... Sans vos protections syndicales, vous seriez dehors depuis longtemps ! Sonny, Trung... si vous continuez ainsi, vous ferez pas de vieux os chez nous !
─ J'y étais aussi, capitaine.
─ Justement, me rétorque MacCaillish, avec une voix de glace qui n'annonce rien de bon. Vous n'aviez rien à y faire, sergent Kemper J. Meeks. Vous êtes chargé des interrogatoires, vous n'êtes plus agent de terrain...
─ Mais, capitaine, c'était pour confesser Shaw au plus vite, et les événements là-bas ont prouvé que la piste est brûlante.
─ Faites bien gaffe à ne pas vous brûler, Kemper. Vous n'avez pas l'autorisation d'intervenir en dehors du QG depuis quatre ans. Dois-je vous rappeler pourquoi ? Dois-je évoquer le Malibu Rendez-vous ? »
Enfoiré de merde. Ça, tu me le paieras... Pas tout de suite, non. Pour le moment c'est toi qui me tiens par les couilles, mais vise à toujours assurer tes arrières, parce qu'au moindre faux pas, je serai là pour te planter.

Le Malibu Rendez-Vous... Flahsback de quatre ans. Sergent Kemper J. Meeks en pleine ascension. Interventions brillantes, enquêtes réussies, arrestations à gogo. Des contacts dans le milieu politique, la presse, le cinéma, la mafia. Magouilles. Drogues. Alcool. Malibu rendez-Vous, un bar à la mode au bord du Pacifique. Lieu de rencontres interlopes. Le sergent Meeks en représentant officieux des COPS pour faire le porte-flingue et assurer que les transactions illégales mais tolérées se passent bien. La soirée braquée par une bande d'Haïtiens tarés, complètement défoncés qui tirent dans le tas. Moi, bourré et aussi défoncé qu'eux. On rejoue l'attaque de l'ambassade US de Ryad par les Soldats du Prophète en 2008. A la fin, 83 morts : des truands, des politiques, de simples quidams. Les analyses prouvent que j'étais chargé comme une mule et que mes balles n'ont pas touché que des vilains. Fin de carrière ? Non. J'ai quelques dossiers, je peux marchander. Je sauve ma peau, un semblant de carrière, mais je suis confiné au QG. Finis les contacts juteux, les interventions bandantes. Fini aussi la drogue et la gnôle. Quatre ans de vie de merde.

« Non, capitaine, ce n'est pas la peine. Qu'est-ce qu'on fait, alors ? Vous nous enlevez l'affaire ?
─ Ah non, alors ! glapit Jade. On a foiré, c'est OK, mais on voulait faire vite pour chopper Shaw à coup sûr. Et d'ailleurs, ce qui s'est passé nous donne raison sur ce point.
─ Du calme, lieutenant, reprend MacCaillish. Avec nos pertes récentes et la complexité apparente de cette affaire, je n'ai vraiment pas de quoi faire la fine bouche. Donc vous restez dans la course. Tous les six. Mais officieusement. Il faut bien nourrir les ragots de la presse et satisfaire l'opinion publique qui réclame des têtes.
─ Autrement dit, ajoute Brown, on se retrouve à poils, sans couverture officielle.
─ Exactement. Seulement avec votre bite et votre couteau, et encore moins pour Jade. Démerdez-vous pour avoir des résultats si vous ne voulez pas que je tire la chasse sur vos carrières. »

Réunion en sous-sol. Dans un débarras. Bien à l'image de l'état de nos carrières. Les deux nouveaux, Trung et Sonny ont l'air de se demander ce qu'ils foutent là. Song et Jade tournent en rond, style fauves en cage. Brown a sorti une fiole de whiskey et s'en envoie une gorgée au vu de tous. Personne ne relève. Il me passe la bouteille. Froid du verre sur mes lèvres. Brûlure de la gnôle dans ma gorge, puis l'estomac. Quatre ans d'abstinence qui passent à l'as. Bye-Bye Kemper-le-sobre.

« Bon, on fait quoi ? demande Song.
─ On fait jouer tous nos contacts dans la maison, au LAPD... et ailleurs, dit Jade. Compris Kemper et Brown ? »
La garce. Elle sait parfaitement à quoi s'en tenir sur nous deux. Brown tire la gueule. Il proteste :
« Mes contacts, mes contacts, c'est vite dit.
─ Arrêtez votre cinéma. On sait parfaitement ce que vous valez. Alors vous allez vous débrouiller pour que cela serve à une bonne cause.
─ Une bonne cause ? Tu parles... »
Il n'a pas le temps de finir. Song est sur lui, le plaque contre le mur et braque son flingue sur sa tempe.
« Déconne pas Brown. J'ai jamais pu t'encaisser, toi et tes petits arrangements. Alors que ça te plaise ou non, je m'en fous. Mais tu vas faire ce qu'on te dit. Je ne vais pas bousiller mon boulot uniquement pour couvrir un magouilleur comme toi.»
Jade, Trung et Sonny, immobiles. Brown, faux calme. Moi, tétant la bouteille. Song, très calme, froid comme la glace.
« Compris, sergent Brown-le-pourri ? »
Brown, Chocottes-la-ville.
« Ouais, compris. J'pourrais commencer par faire sortir discrètement Shaw de l'hosto. Histoire que Kemper lui pose deux ou trois questions... Et me rende ma bouteille !
─ Pas de problème, mon gars. »
Je lui lance la fiole. Il l'attrape au vol. Fais la gueule devant le niveau qui a bien baissé. S'en envoie une lampée. Puis il reprend :
« Ensuite je peux faire entrer Sonny dans le département « Explosifs ». Il pourra ainsi analyser avec quoi travaillent ces enfoirés. Tu t'en sortiras au moins ?
─ Ouais, réplique l'ex BOSQ en piquant un fard.
─ Et je vais me démerdez pour que les mecs bossant officiellement sur l'affaire nous passent les infos, notamment sur les corps ramassés à la planque de Shaw. Pour voir quel genre de types veulent le faire taire.
─ Quant à Song, François et moi, dis Jade, reprenant la direction des affaires, on va aller secouer un peu quelques indics, faire quelques descentes impromptues. Dès qu'on remarque un truc louche, on transmet le colis à Kemper. On fait le point toutes les 6 heures. Ici.
─ Ça roule pour moi, répond Song.
─ Pareil, dit Trung.
─ Pas de problème. Apportez-moi des pénitents que je prenne leurs confessions. », j'ajoute, un peu envappé par la gnôle de Brown.

Brown fixe Song, l'air mauvais.
« Quand ce sera fini, juste toi et moi... »
Song soutiens le regard. L'aurait peut-être pas dû. J'en sais suffisamment sur Brown pour ne pas aller trop loin avec lui....
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Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.
Le Colonel

Jaune de merde. Il croit être le premier à tenter de me faire peur avec son flingue ? Il a du bol qu'il y ait eu du monde. Sinon, la cartouche de « Russian Dream » de mon badge pétait et il était bon pour crever. Sur que j'm'en tire avec une mise à la retraite d'office ! Mais bon, là, y'a trop de monde. Il perd rien pour attendre ...

«
- Ok, on va voir ce que l'on trouvera. Mais y'a une condition ...
- Brown, tu fais chier ! On est dans la même galère alors tes conditions, tu peux te le foutre au cul !
- Pt'ete bien Kemper, mais c'est à prendre ou à laisser !
- Et c'est quoi ?
- Un truc qui te sera utile Trung, très utile ! Vous prenez tous votre carte au Syndicat !
- Brown, vous n'avez pas d'autres conneries à débiter en plus ?
- Je ne plaisante pas Lieutenant ! Cela vous ouvrira pas mal de portes, si vous êtes sage ... Sinon, vous pouvez vous brosser, je n'en suis plus ! Et vous vous démerdez !
- Mais pourquoi cela servira à l'enquête de rentrer dans le Syndicat Inter-brigades Californien ?
- J'te demande pas de comprendre le frenchi, mais de suivre ! Et de veiller en premier sur tes potes du syndicat. Avant tout et quoi qu'il arrive !
- Belle mentalité d'escroc !
- Tu fais comme tu veux, Bruce Lee, mais sans cela et si tout le monde signe pas, vous allez vous faire foutre ! »

Je me suis levé. Putains de branleurs. Je le ai laissé s'expliquer entre eux. Pendant ce temps, je suis allé faire un tour. Au local du syndicat.

«
- Wallace ! J'te cherchais !
- Brown ... Alors, encore dans la merde ? Ta tête de cul de nègre va enfin sauter ?
- Va te faire foutre le nazi ! J'ai besoin de deux – trois pt'tit trucs ...
- Pour toi ?
- Ouais, pour moi. Il me faut faire entrer une pine d'huître de connard chez ton squad de dynamiteurs, histoire de ...
- Le mec des branleurs qui ont énervé Capitaine Cocu ?
- Yep. Ce trou de cul va peut être prendre sa carte, au passage. Il me faut des infos sur les explosifs. Et demande à Doug' de me filer les copies des rapports du serveur central, tu veux bien !
- Va te faire foutre le nigger !
- Moi aussi j't'encule connard ! »

Un rapide coup de téléphone et je suis revenu voir la Dream Team ...

«
- Alors ?
- C'est d'accord Brown, mais à la première arnaque, on ne vous ratera pas !
- Et bien voila Lieutenant, bienvenue au SIC ! Bomber Man, va voir le sergent Wallace, tu devrais avoir accès au Bomb Squad. Kemper – tiens, mais il est torché ce con ! il deviendrait presque sympathique ! – on est de « transfert » pour escorter Shaw de l'hôpital central au quartier sanitaire pénitentiaire ... un coup de bol, pas vrai !
- Attende Brown, ne me dit pas que tous les chefs de secteurs sont des pourrit dans ton genre ... ? Y'a personne qui est honnête ?
- Vois-tu Jacky Chan, le syndicat est peut être la seule chose qui fait que les gros méchants payent parfois et que les flics s'en tirent vivant. Alors à présent que tu es dedans, tu oublis tes règles, tu oublis toute tes manuels et ton code et tu suis mes règles ! Et vous aussi lieutenant !
- Va te faire Brown ! J'ai cédé à tes exigences parce que tout le monde l'a fait et qu'on en a tous marre de ta grande gueule ! Je ne me suis pas engagé dans la police pour me foutre des lois et des règles mais pour les faire respecter. Mais cela ne doit rien te dire ! Je suivrais le règlement, que cela te plaise ou non ! »

Je me suis levé. J'ai tendu la main, le majeur levé bien haut. « Kemper, on nous attend ! »

Connard de jaune. J'ai jamais pu les saquer ces bâtards. Faudrait tous les expulser.
Je suis descendu avec un Kemper titubant derrière moi. On a attendu l'arrivé de l'ambulance spéciale pour aller chercher Shaw. J'en ai profité pour foutre Kemper sous la douche. Habillé. C'est au moment où l'ambulance arrivait que Song est apparu. Blême. Avec le reste des branleurs derrière lui. Le lieutenant qui semblait sur le point de pleurer. Et le capitaine.

«
- Brown, me dit le chef, c'est bon, on s'arrête là, on passe le relais au Groupe Californien de Sécurité ... y'a une merde !
- Ces connards ? Mais pourquoi ?
- C'est ma femme et la fille du lieutenant ... elles ont été enlevées ... - Song était pour une fois nettement moins impassible. Amusant.
- Enlevées ?
- Oui ... au centre commercial. Devant témoins
- Donc vous ne vous en occupez plus Brown, cela nous dépasse !
- Et on file cela au GCS ? Ces abrutis ne trouveraient pas leur trou du cul avec une lampe torche ! Laissez moi faire capitaine ...
- Pour que cela finisse en bain de sang ?
- Pt'ête bien ... Song c'est sur cet enlèvement ?
- Oui
- Bon écoute moi bien ... J't'aime pas. Ta femme j'm'en branle, elle a épousé un COPS, c'est le risque. Elle assume. Mais la gosse est un peu jeune pour trinquer. Alors ...
- Ok Brown, je vous laisse 48h et après c'est le GCS. Et je ne veux pas entendre ce que vous allez dire !
- Oui chef ... Song, tu fais comme je dis ... On va faire comme prévu. Mais file les photos de ta femme et la gosse à Doc'Dirty au syndicat. On va aussi faire circuler cela auprès de la Fraternité Aryenne et des Frères Combattants Musulmans. Z'aiment pas trop que l'on s'en prennent aux gosses. Même aux gosses de flics.
- Vous vous ... vous fréquentez ces gens là Brown ?
- Pas spécialement Lieutenant, mais le syndicat a pas mal de contacts !
- Mais c'est la mafia !
- Non Trung, c'est pire ! » ai-je répondu en souriant ...
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Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges

A part Brown, visiblement ravi de pouvoir faire jouer ses contacts obscurs, tout le monde semble abasourdi. L'ambiance est franchement pesante, dans ce sous-sol bas de plafond, sous le grésillement des néons blafards. Une nausée me monte : je prends sur moi.
- Ok, les gars on se bouge !, chacun sait ce qu'il a à faire ?
- C'es OK, Song, me dit Kemper, un sourire léger de compassion aux lèvres. Il est trop fin pour être dupe et voit l'effort que je fais pour me maîtriser.
- Jade ?
Je me retourne vers la gamine : elle est assise sur un tabouret, les yeux rougis, le regard absent. Je m'accroupis devant elle.
- Jade, va dormir une heure ou deux dans le caisson, tu ne peux rien faire dans cet état.
Pas de réponse ...

- Trung, amène-toi, on s'arrache sur le terrain : là où on va, tu passeras presque inaperçu.
On monte les escaliers 4 à 4. Je m'arrête au vestiaire pour me passer la tête 30 secondes sous l'eau froide. Ca me donne un coup de fouet, mais j'ai une mine épouvantable.
- Pourquoi on monte ? demande Trung,
- Parce que, mission officielle ou pas, je bosse à 3 : on va chercher Dave.

Je trouve le môme où je le pensais : volant en main et lunettes intégrales baissées, il est dans la salle de pilotage virtuel, en train de s'éclater sur les bolides de ses rêves. Je lui mets la main sur l'épaule, il sursaute.
- Viens, Dave, j'ai besoin de toi, on prend ta caisse : je te ferai le topo en route.
Dave est un gueulard et un chambreur, mais il a des qualités indéniables : il est toujours en forme, il est le meilleur conducteur des COPS, et surtout il m'est redevable à vie.

Le moteur rugit, alors que l'on s'éloigne du Central, à une vitesse déjà indécente. Une pluie fine, une espèce de brouillard de condensation monte de la mer et envahit la ville. L'air est moite, poisseux, et les effluves du port remontent loin dans les rues.
- T'inquiète pas, Trung : Dave maîtrise son engin. Pense aux évènements de la journée : aide-moi à recoller les morceaux. Et utilise ton hypercom de service : Dave va te montrer comment désactiver les barrières de péage à distance : on n'a plus une seconde à perdre. Pour l'instant faut que je passe des appels.

- Lin ?
- Papa, qu'est ce qui se passe ? Je viens d'arriver à la maison et ...
- Lin, écoute-moi, ne m'interromps pas : je ne sais pas ou est Maman. Je veux que tu prennes ta sœur avec toi et que vous partiez tout de suite chez Kim Dae. Clair ?
- Mais Papa ...
- Lin ?
- Ok, clair.

- Salut, Chon,
- Salut Ma No, qu'est ce qui me vaut le plaisir
- Chon, je suis chez toi dans 20 minutes. Et je veux que notre ami commun soit là.
- OK, Ma No

La gargotte de Chon ressemblait aux centaines d'autres de Little Korea, mais c'est la seule dont le patron est mon ami d'enfance. On a repeint les murs ensemble avec un enduit métallisé : ici les conversations secrètes le restent.
Mon contact est attablé dans le fond. Jean, T-shirt, casquette, Ken est plus passe-partout que jamais. Ce type est un prodige : un visage tellement insignifiant qu'on peut le croiser dix fois sans se rappeler l'avoir vu. L'archétype de l'anonyme. Il est mon meilleur contact dans les cartels, qui l'emploient comme homme à tout faire. En plus, un gars qui parle Chinois, Japonais et Coréen sans accent ça court pas les rues. Personne ne sait d'où il vient, mais c'est mon mec le plus sûr, du moment que j'allonge les billets.

Chon nous amène 4 verres de soju et une assiette de kimchi à grignotter.
- Salut Ken
- Salut Ma No, salut Dave. C'est qui ce Viet ? demande-t-il en Coréen
Je réponds, en anglais :
- C'est Trung, un jeune de chez nous. Il est Ok, on peut parler
Ken hoche la tête :
- Je suppose que tu veux parler des attentats : putain, t'as pas idée du bordel que c'est. Des gars de chez nous étaient dedans, et ils se sont tous faits tuer.
- Qu'est ce qu'ils sont aller foutre là-dedans ?
- C'est dingue, hein. En plus c'est que des petites frappes qui sont trempés. Pas un boss n'était au courant : ils sont tous verts. En trouvant les cadavres, les flics vont remonter jusqu'aux têtes : mais les gars n'y sont pour rien. En ce moment ça court partout pour cacher son cul et trouver les commanditaires de ce merdier.
- Qu'est ce que tu sais d'autre ?
- Les bandes : une vraie fraternité internationale : des ruskofs, des ritals, des pure-souche.
- Ouais, ton fameux Axe
- Sauf que l'Axe c'est des idées de chef : répartition de territoire, paix des braves : des gros coups. Pas des opérations foireuses comme ça. Non, je crois que les gars ont été manipulés.
- T'as des noms ?
- Rien pour l'instant : pas de contact, pas de commanditaire. Il y a des gars qui parlent de Boris : ça peut pas être le Boris que je connais quand même ...
- Tu te renseignes ?
- Ma No : dès que j'en sais plus, je t'appelle sur ton hypercom perso.
Il nous sourit en empochant la petite liasse, vide son verre et disparaît dans la foule.
- Bizarre, dit Trung, il n'a pas parlé de Shaw, ni de la fusillade du Dépotoir. Il serait au courant si c'était les mêmes mecs non ?
- Aucun doute ...

« A tous : ici Kemper : on a des news concernant la givrée en latex qui s'est faite dessouder chez Shaw. Et Sonny revient de chez Wallace à l'instant »

- Eh, Song, on s'arrache ou quoi ?
Le gamin me sort de ma rêverie ...
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RAPPORT D'AVANCEMENT D'ENQUETE

Affaire n°
35-19-0076
Date émission
Apr-07-35
Heure émission
23:15


FAITS RECENTS :

• Suite attentats CC7 & NCNB, décision par unité COPS-19 d'interpeller suspect Henry ‘Steroids' Shaw
  
• Sur place, unité 19 prise dans une fusillade : but vraisemblable = élimination Shaw + unité COPS
  
• Shaw blessé et interpellé. Suspect féminin abattu, corps transféré dans nos services.
  
• Rumeurs persistantes : menaces émises par L. Khayman d'attentat en cas de non protection lors de sa libération
  
• Unité COPS-19 officiellement déchargée de l'affaire.
  
• Suite enquète : membres de seconde importance, de différents cartels, cartels réunis sous l'appellation ‘Axe d'Alliance' impliqués dans les attentats. Tous morts suite opérations.
  
• Note : les responsables de ces organisations semblent étrangers à l'organisation de ces attentats
  
• Enlèvement de la femme d'un officier de l'unité, et de la fille d'un second officier
  

ACTIONS A MENER - COURT TERME

• Interroger Shaw
  
• Obtenir informations sur cadavre ramené de chez Shaw
  
• Obtenir informations sur explosifs retrouvés chez Shaw
  
• Mutualiser les informations provenant des différents contacts
  

OBJECTIFS REACTUALISES

• Remonter aux responsables attentats
  
• Remonter aux responsables fusillade chez Shaw
  
• Remonter aux responsables enlèvements
  
• Établir liens affaires ci-dessus avec libération L. Khayman
  

EMISSION ............................
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