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Gottorp
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Posté le : 04/08/2004 09:29:32 Sujet du message :

Et oui, un temple de Tyr, perdu au milieu du Maurat, et sur le temple de Loki. Franchement, je doute encore qu’il s’agisse d’un hasard. L’existence du Maurat, sa taille, ses limites géographiques, je pense que tout cela est lié. Enfin …

Nous étions donc au c½ur de la zone la plus crainte du monde connue, dans un temple de Loky sous un temple de Tyr, sous une grotte, sous une tour fermée magiquement. Autant dire que personne ne nous viendrait en aide !

- Dîtes moi Elgior, demanda Bjorg d’un air intrigué : Comment avez-vous réussi a rentrer dans cette tour alors que vous nous aviez dit ne pas en être capable … ?
- Le Jackal a réussi à dissiper la magie du lieu ! Ce qui explique aussi la présence des Ombres …

- Et à présent ? Que fait-on ? Meyja, tu as une idée ?
- Non Eloi, désolée. Elle avait un air déçu, presque désespérée. Ma déesse ne répond pas à mon appel. Ce lieu est …. Etrange. Comme déconnecté du monde que nous connaissons.

Nous avancions dans un vrai labyrinthe de salles, de couloirs et de hall. Les lueurs magiques qui nous éclairaient nous permettaient de voir que ce lieu désert, aurait, si ce n’est la poussière, pu être encore habité il y a quelques heures. Je ressentais une impression étrange. Je ne saurais dire encore aujourd’hui si c’était de la peur, un sentiment de sécurité ou d’abandon total. Peut être tout à la fois. Frin, d’habitude si bavard, ne disait pas un mot. Et ses mains restaient serrés sur ses armes. Bjorg avait même arrêté de bougonner !

- Et à présent, Elgior, quel est le chemin ? Olfonz ne savait que penser !
- A vrai dire, je n’en sais rien. Mais nous devrions trouver, ce temple n’est pas gigantesque !

En effet, une heure plus tard, nous arrivions dans ce qui devait être les endroit les plus consacrée du lieu. Des chapelles, des oratoires, … Nous étions sur la bonne route ! Le sentiment que nous avions ressenti était de plus en plus fort. Nous avancions dans le plus grand silence.

Soudain Eloi fit remarquer que nous avions complètement oublié le Jackal !

- Tiens, oui, c’est étrange, je ne pensais plus à lui … s’étonna également Bjorg.
- Pareil pour moi dit Frin.
- Une étrange magie est en ½uvre ici … Elle n’est pas « naturelle ». Jamais je n’avais ressenti cela. Elgior était aussi intrigué que nous. Je …. Je …. Je n’aime pas cela. Pas du tout. C’est bien trop calme, tout est trop calme. Nous oublions nos ennemis, nous avançons « normalement » ici, … Il faut faire vite. Le temple de Loki … le Seigneur des émotions …

Il prononça quelques mots et notre vision devient plus perçante. Nous pouvions à présent voir la vraie nature des choses, les créatures dissimulées, les esprits et les âmes. Et ce nous n’étions pas du tout un lieu de sérénité abandonné …
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mamantins
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Posté le : 05/08/2004 08:47:03 Sujet du message :

Ce lieu grouillait de créatures plus immondes les une que les autres. Il semblait pourtant qu'elles ne tentaient rien contre nous, s'écartant à notre passage.

Nous arrivâmes dans une salle circulaire d'une dizaine de mètres de diamètre. Au centre de la pièce, un trone posé sur un magnifique pied d'estale.
Les murs de la pièce étaient couvert de runes que je n'avais encore jamais vue. Elles luisaient d'une faible lueur verdâtre.
Le plafond quand a lui résumait beaucoup de chose: Une fresque taillée dans une roche scintillante expliquait comment
Loki, Rizard et Thio se retrouvèrent sur terre, comment ils mourrurent et surtout comment les faire renaitre. Si mon interprétation est bonne, je dirais qu'il suffit de les réunir. Mais ou?

En entrant dans la salle, je sentit la pierre de Rizard vibrer au creux de ma main.
Elgior se pencha sur les inscriptions de la salle.

Petit à petit une sensation d'angoisse nous pris à la gorge. Lors de notre traversée du temple, nos émotions semblaient s'estomper. Depuis peu, l'inverse se produisait.
Le moindre bruit, forme mouvante ou sensation désagréable déclenchaient des réactions décuplées. De plus, les différentes âmes en peine que nous avions croisées, fermaient maintenant toutes les issues de la salle.

"Je n'en peu plus!" dit Volkos faisant sursauter tout le monde. "Il faut que je sorte!"
"Il a raison" renchérit Olfonz.
Nos deux guides ne semblaient vraiment pas a l'aise en ces lieux. Le contact prolongé avec la pierre de Thio sans doute...
"On ne partira pas d'ici avant d'avoir fait ce que l'on a à faire." dis-je avec un ton qui me surpris.
"Et qu'est que l'on doit faire Mooooosieur Je sais tout" Dirent Frin et Meyja en me jettant un regard noir.
"Il n'y a pas de raison de finir comme eux" repris Frin en pointant les esprits a l'entrée du tunnel.
"Mais la prophétie?!" dis-je
"Qu'elle aille au diable cette prophétie! Ca fait des siecles que le Maurat existe! Il peut bien continuer ainsi!" s'exclama Olfonz
"Olfonz! Tu vas trop loin! Si on peut faire quelques choses pour changer le Maurat, on doit le faire!" dit Bjorg.
"Et qui est [i]On[i]? En tout cas, pas moi!" rétorqua Volkos
La tension monta, encore et encore...elle en devint presque palpable!

Un hurlement strident nous fit reprendre nos esprits. Il venait du tunnel ou nous arrivions.

"Elgior, as tu compris ce qu'il y a écris?" dis Meyja d'une voix calmée.
"Pas tout...ca parle de la réunion des pierres ou des âmes dans une des trois demeurent de ceux qui sont tombés..."
"Quoi!?" hurla Frin "Il y a trois demeures ou peut etre fait le rituel... Et on a choisit la pire!!!"
"Ils parlent aussi d'un rituel a accomplir mais je n'arrivent pas encore à traduire."

"Quel est cet endroit!!? Répondez!!"
Le jackal se tenait à la porte de la salle. La pierre de Thio pendait à son cou.
La pierre de Rizard accéléra ses vibrations dans ma main.
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Cassin
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Posté le : 05/08/2004 14:10:29 Sujet du message :

Du coin de l’½il, je vis la main d’Eloi trembler. Mais non pas volontairement. En fait c’était plutôt les vibrations de la pierre qui faisaient trembler sa main. Et à l’autre bout de la pièce, il semblait également que le Jackal, malgré la force surhumaine dont il nous avait fait la démonstration jusqu’ici, avait aussi du mal à maintenir la pierre.

- Les trois pierres… murmurais-je. Les trois pierres sont réunies !
- Quoi ? fit Volkos à côté de moi. C’est n’importe quoi ! La pierre de Loki a été détruite, elle ne peut pas être ici !
- Nous sommes dans la Demeure Terrestre de Loki, répondit Olfonz. Son essence est partout. Sa présence ici est certainement plus forte que tout ce que la pierre représentait.
- Ainsi la prophétie va pouvoir s’accomplir malgré tout ! fit la voix caverneuse du Jackal.

Malgré la distance et le fait que nous avions parlés tout bas, il semblait nous avoir entendu clairement. Du coin de l’½il je vis qu’Elgior s’était remis fébrilement à la compréhension du rituel. Il avait compris que le Jackal le connaissait déjà et que s’il venait à être en possession de la pierre que tenait Eloi, notre seule chance de l’arrêter serait de contrer le rituel. Je le vis lancer machinalement sur lui-même toute sa panoplie de sorts de concentration et de clairvoyance, afin de l’isoler complètement de ce qui se passerait maintenant autour de lui.

Soudain, le Jackal leva une main et Eloi tomba à plat ventre. La pierre de Rizar s’était précipitée dans la main de notre ennemi, lui faisant faire un vol plané sur près de trois mètres. Le Jackal partit d’un rire sonore. Il tenait maintenant une pierre dans chaque main et l’atmosphère de la pièce semblait se mettre à luire autour de lui. L’essence de Loki.

- Maintenant plus rien ne pourra m’empêcher de détenir le Pouvoir Suprême ! Que les Pères de Dieux m’écoutent et m’obéissent ! Ahl Kritchak Estou Ahh !

Un grondement puissant s’éleva, nous empêchant d’entendre la suite de ce que disait le Jackal. Mais il nous était parfaitement clair qu’il avait entamé le rituel et que les énergies magiques des lieux commençaient à bouillonner.

- Elgior ! cria Olfonz. Il faut faire vite maintenant ! C’est le moment où jamais !

Mais le druide ne semblait pas l’entendre. Il était plongé dans son étude et rien de ce qui se passait ne semblait le déranger. Tout autour du Jackal, je vis que les spectres et les esprits que la vision supérieur d’Elgior nous permettait de voir s’étaient rassemblés. Je me demandais si lui-même les voyait. Nous ne connaissions pas les limites de ses pouvoirs actuels, mais s’il venait à recevoir ceux des Fondateurs, plus rien ne pourrait l’arrêter.

- Il faut faire quelque chose ! hurla Olfonz pour passer outre le grondement qui allait en s’amplifiant.

Brandissant son arc, il décocha une flèche en direction du Jackal. Celui-ci n’esquissa même pas un geste pour l’éviter, il semblait lui aussi en transe et indifférent à ce qui se passait autour de lui. Il poursuivait ses incantations comme dans un état second.
Et à notre grande surprise, la flèche d’Olfonz le traversa de part en part comme s’il n’avait été qu’un courant d’air, avant de disparaître dans l’obscurité du couloir.

Alors le grondement cessa. Les esprits, maintenant tous réunis et innombrable autour du Jackal, semblaient près à l’écharper à la moindre erreur de sa part.
Et au-dessus de nous, trois lumières aveuglantes apparurent. Elles tournoyèrent lentement dans la salle avant de prendre vaguement la forme de visages. Et tout d’un coup, l’un d’eux « parla ».

- Qui êtes-vous, mortels, et pourquoi avez-vous troublés notre sommeil ?
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lendraste
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Posté le : 09/08/2004 10:35:38 Sujet du message :

La voix est sûre et profonde, et diablement puissante. J'ai du me boucher l'oreille sans m'en rendre compte, et pour rien. Cette chose, quoi qu'elle puisse être, parle dans nos esprits. Et à ma grande surprise, la voix du Jackal aussi :
- Je suis celui du prix. Ici je sollicite mon du : la maîtrise du temps de cette réalité !
Un coup d'oeil à mes compagnons pour me rendre compte qu'ils sont aussi déstabilisés que moi par cette voix. Il n'y a qu'Elgior qui semble indifférent à ce qui se passe. Mais comment fait-il ? Qui peut ignorer l'énorme présence et l'indicible oppression qui se dégagent de ces figures de lumière ? Mon oreille absente me démange comme jamais et je peine à l'ignorer. J'hésite à évoquer ma façon de penser à ces choses et au Jackal, mais fort heureusement, Bjorg en décide à ma place :
- Ne l'écoutez pas, Ô puissant ! hurle-t-il. Cet être n'est qu'un vil voleur avide. Il ne mérite pas le prix !
Que la voix de Bjorg est faible ! A tel point que je me demande si les "puissants" l'ont entendu. La réponse à cette interrogation ne tarde pas.
- Tu es celui du prix. Ta sollicitation est acceptable.
Je n'y crois pas. Je ne peux m'empêcher de crier :
- Vous n'allez pas bombarder dieu du temps ce félon ?!
Autant parler à un mur. On ne doit pas s'exprimer sur le même canal. Les pierres augmentent d'intensité et le Jackal, les bras en croix, une lumière rouge dans sa main droite, une bleue dans sa main gauche, rejette la tête en arrière pour regarder ses pairs. Son heaume quitte sa tête dévoilant un crâne chauve et un visage juvénile... Mon coeur saute un battement ! Ma tête et celles de mes compagnons se tournent vers Elgior, tournant le dos à la scène, toujours en train d'étudier les incantations, peut-être un peu plus vieux que le Jackal, mais si ressemblant, si identique... Je me sens perdu.
Frin le semble moins que moi et sa réaction est instantanée. Pour une fois je l'approuve. Il sort une fine dague et fonce vers Elgior, décidé à lui enfoncer dans les reins. Bjorg invoque la puissance de son dieu malgré l'improbabilité de sa réussite en ces lieux. Mon amour semble faire de même. Volkos ne comprend visiblement pas et reste incrédule devant la ressemblance des deux hommes. Eloi ne sait trop qui prendre pour cible, mais ses doigts crépitent un peu.
Toutefois la muette réponse à cette ébauche d'action nous persuade très vite de notre incompétence : Frin se heurte à une barrière invisible et tombe le cul par terre. Un feu d'artifice rouge, bleu et jaune nous éblouit tous et le temps que nous retrouvions l'usage de notre vue, la voix qui hante ces lieux s'exprime à nouveau :
- Voilà, Elgior Jackal du prix ! Dans le Maurat, ta prison pour mille ans écoulés, méditera le prix de ton audace. Apprendra de patience le coût de notre présent, et ici reviendra. En ces lieux réunies, les pierres de Thio, Rizard et Loki, rendront au Maurat, son aspect d'autrefois. Alors prix sera tien.
La vue me revient, et celles de mes amis je suppose. Il n'y a plus que ces 3 visages lumineux flottant dans l'air, au-dessus d'Elgior. Le Jackal a disparu. Je comprends pourquoi Elgior ne s'était jamais confronté au Jackal, toujours se cachant de lui, évitant de montrer son visage. Lui-même en double exemplaire, comme nous précédemment, ne pouvait risquer d'altérer sa propre conquête du pouvoir. Les fantômes ont disparus et l'air ambiant semble moins chargé de morts. J'éprouve une certaine curiosité à voir à quoi ressemble le Maurat à présent. Mais nous sommes toujours dans la cave. Nous pensions qu'un évènement du passé avait créé le Maurat. Mais nous venons d'assister à cet évènement... J'avoue que j'y perds un peu la boule. Elgior nous fait face et sourit. Ses lèvres ne bougent pas mais nous entendons sa voix :
- Je suis Elgior Jackal, et des mille ans écoulés je suis au terme.
Un tonnerre de protestation s'élève. Je suis d'accord avec mes compagnons, mais je ne dis mot. Que pouvons-nous faire ? Manipulé comme nous l'avons été, je me demande vraiment si nous avons un rôle à jouer dans cette affaire. La seule chose qui me vienne à l'esprit est l'idée selon laquelle la manipulation du temps est une affaire fichtrement dangereuse. Mais si Elgior a acquis un peu de sagesse durant ses mille ans d'emprisonnement, quelle importance cela peut-il avoir ? Il peut bien garder le pouvoir, je m'en fiche. En tout cas, il a tout fait pour nous attirer ici, et ce depuis 1000 ans, car il savait que les choses devaient se dérouler ainsi, du moins telle qu’il les a vus de l’œil du Jackal. Son lieutenant ? Manipulé aussi je suppose… Il a été contraint de se fabriquer un passé, depuis le Maurat qu’il ne pouvait quitter, afin de s’amener lui, jeune Jackal, à négocier ses pouvoirs… Habile, je dois dire, même si je me sens totalement dépassé sur le moment.
- Nous t'entendons Elgior Jackal, reprend la voix divine. Mes fils sont là, et ils veulent revivre, reconquérir leurs pouvoirs et leur identité. Ou se trouve ton sacrifice ?
- J'ai ici plus que nécessaire, répond Elgior. Pour tes deux fils, Ô grand Thio, voici 6 corps jeunes et forts. Qu'ils fassent leur choix !

Ca y est. Mon coeur vient d'oublier de battre un coup encore une fois. Je viens de comprendre à quoi on sert...
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Lendraste de Loreval
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WoodBlade
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Posté le : 13/08/2004 09:21:37 Sujet du message :

Des pions sur un jeu de Loah, de vulgaires jouets entre les mains d'un illuminé assoiffé de pouvoir, voilà ce que nous étions !
Je bouillais, pris dans un tourbillon de sentiments : colère, peur, frustration se mélangeaient en moi, et mon orgueil, il faut bien le dire, en avait pris un coup fatal.

Tout se bousculait dans ma tête : les derniers évènements, monstrueuses claques encaissés, la situation présente, et l'avenir, pour le moins incertain.

Il fallait agir, et vite : il n'y a rien de pire que de ne rien tenter. Et agir s'était s'enfuir. D'ici, de maintenant, quitter cet endroit tant que nos jambes et nos esprits étaient valides. Il était probable que ça ne dure pas longtemps.
Je vis Elgior, haletant dans un coin, accroupi, la tête dans les mains. Il semblait subir le contrecoup de la cérémonie. Une fatigue, peut-être encore plus mentale que physique semblait l'atteindre.

D'étranges ondes sonores nous enveloppaient pendant que j'en appelais tout autant au Très Juste qu'à ma force intérieure.
Les évènements se précipitèrent alors :
J'embrassais mon Symbole tout en bénissant mes compagnons, lorsque que Meyja et Olfonz, main dans la main s'approchèrent de moi. La gamine avait les pupilles dilatées et le grand paraissait dans le brouillard. La main de Meyja provoqua un picotement dans la mienne. Elle me regarda, avec insistance, un étrange sourire aux lèvres. Elle n'avait pas à parler : nous étions connectés.
En un clin d'œil je compris, et je me mis à hurler, tentant de couvrir l'étrange mélopée qui nous assourdissait :
‘Eloi, Frin, Volkos, vite !! Par tous les Dieux, vite !!

Ils se précipitèrent : une ronde se forma.
Les sentiments et les sensations qui nous envahirent étaient indescriptibles. Nous étions tous à l'intérieur des autres. Un seul être, constitués des six corps.
Nous avions porté toutes les pierres, et, en ce lieu, nous entrions en communion.

Elgior, recroquevillé semblait ne rien remarquer. Levant les yeux, je vis les visages dorés : ils ne s'occupaient pas de nous mais paraissaient parler ente eux : les terribles ondes sonores qui nous traversaient étaient en fait leur langage divin.

Reprenant mes esprits je me concentrais sur Nous. Tous nos pouvoirs, nos facultés, toute notre puissance était partagée. Nos pensées aussi. Le stratagème, formé simultanément dans nos têtes, était simple : le pouvoir des pierres, présent en nous, devait nous permettre de quitter ces lieux, en sautant dans le temps. Ces pierres, fardeaux qui devait entraîner notre perdition pouvaient être note salut.
Chacun se concentrait, tirait le maximum de son énergie : la puissance physique de Volkos et Olfonz, les pouvoirs divins confiés à Meyja et moi, les talents magiques de Frin et d'Eloi. Et les traces des pierres divines, présentes en nous. Un fluide circulait dans nos mains, qui nous faisait tous trembler.
Je priais, marmonnant, invoquant le cantique de Pause que l'Évêque avait tenter de m'apprendre, et qui fige le temps pour quelques secondes.
Je comprenais sans les connaître, les incantations de mes compagnons, tous oeuvrant à l'unisson.
Venia était parmi nous, tous comme le courage, la force et la science que chacun insufflait au corps unique que nous formions. Tout comme le Très Juste.
C'est à cet instant que cela se produisit :
Ma vue commençait à se brouiller, et mes oreilles à bourdonner. Une sphère transparente se forma autour de nous, et un petite mais intense goutte de lumière blanche apparut au centre de notre cercle.
Nous étions en transe, et l'énergie qui parcourait nos mains et tous nos corps grandissait encore. Il devenait difficile de tenir debout.

‘Noooooon' ! Elgior se précipitait vers nous, titubant, le visage grimaçant. Sa voix nous parvenait déformée et lointaine.
‘Loki !, Rizard ! mes Maîtres, cessez de vous disputer les sacrifiés, ils s'échappent'.
Une voix d'outre-tombe, fracassante, retentit :
‘Elgior ! Misérable traître ! Tes illusions s'évanouissent ! Sois châtié ! Comment as-tu ...

La sphère de lueur grossit alors entre nous, et devint aveuglante. Lorsqu'elle emplit notre entièrement cercle tout devint noir et silencieux autour de moi.
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Que tous ceux qui croient en la télékynésie lèvent ma main
Dernière édition par WoodBlade le 24/04/2015 09:20:05; édité 1 fois
 
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Saelis
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Posté le : 13/08/2004 21:05:37 Sujet du message :

J’ouvris les yeux. Elgior était toujours devant nous et faisait face à l'homme qui venait de parler et que je n’avais pas identifié sur le moment. Mais tout semblait si distant. Nous nous sentions tous enveloppés d’un immense sentiment de sécurité et de sérénité. Le combat qui s’engagea entre les deux hommes ne semblait plus nous concerner et nous étions de toute manière certains de son issue, comme si l’on regardait une fresque relatant des faits passés.
L’homme qui combattait Elgior dans un déluge de flammes n’était autre que Trigal. Ou un spectre de Trigal. Cela ne nous semblait même pas étrange.
Nous étions au cœur d’une clairière verdoyante, si paisible, si sereine. Nous regardions le combat à travers une marre immobile et lisse comme un miroir. Le temps semblait arrêté. Me pouvoirs retrouvés me faisaient ressentir l’incroyable intensité de l’aura de bonne fortune qui enveloppait le groupe. Jamais je n’avais ressenti autant d’espoir et d’optimisme. L’euphorie gagnait petit à petit mes compagnons tandis que Trigal prenait l’ascendant dans son combat. Combat gagné d’avance.

J’eu un éclair de lucidité. Tout cela était trop beau. Mon regard croisa celui de Bjorg qui semblait lui aussi lutter contre cet irrépressible enthousiasme.
J’essayai alors de faire totalement abstraction de mes sentiments, de faire abstraction de mes émotions, de regarder froidement la réalité. C’était difficile.

C’est alors que je vis la pierre de Rizard suspendue au cou d’Eloi. Que faisait-elle à nouveau là ? L’épée de Volkos était ensanglantée. Qui avait-il combattu ?
Je réussi à me fermer un peu plus. Je vis le corps d’Elgior au sol au milieu d’une marre de sang. Je ne pu m’empêcher de ressentir une soudaine haine envers Volkos. Envers tout ce groupe. Une haine violente qui envahissait tout mon être, me commandait de le tuer. Je continuai à lutter, je la repoussais tant bien que mal.

Et je compris.

Nos émotions et nos sentiments nous aveuglaient depuis notre entrée dans cette pièce. C’était le pouvoir de Loki qui était à l’œuvre depuis le début. Nous étions passés par le désespoir le plus grand, les peurs les plus intenses : Celle d'être manipulés et à nouveau trahis, celle de ces dieux plus forts que nos dieux, celle que nos dieux nous délaissent, celle de cet adversaire intouchable, celle de mourir…
Puis soudainement nos sentiments s’étaient inversés et l'euphorie était allée croissante: Notre ennemi affaibli, la discorde entre Loki et Rizard, nos pouvoirs retrouvés, ce sanctuaire, le retour improbable de Trigal, sa victoire imminente.

Rien de tout ça n’était vrai. Nous étions aveugles. Nous voyions ce que nos émotions nous dictaient. Le sentiment de haine s'intensifiait. Bjorg semblait lutter tout autant que moi, peut-être avait-il lui aussi compris, mais les autres s’échangeaient des regards noirs, nous jetaient des regards noirs.

Il me fallait ignorer cette haine et agir au plus vite. Je luttais toujours plus intensément pour refouler mes émotions. Je tentais de scruter la pièce qui commençait à m’apparaître à nouveau telle qu’elle avait toujours été. J’observai le trône, les sculptures, les fresques. Je remarquai l’absence du Jackal qui ne nous avait semble t-il toujours pas rejoints.

Mon regard s’arrêta sur deux points jaunes lumineux au milieu d’une fresque. Je tentai de m’approcher. J’avais envie de tuer Volkos. Je luttais.

Ces points étaient les yeux d’une représentation de Loki, je vis un relief.

Un bruit violent me fis me retourner. Volkos venait de propulser Eloi au sol d’un violent coup de poing et sortait déjà son épée. Le mage se releva et commenca à incanter. Je ne devais pas me déconcentrer. Je devais rester de marbre.

Ce relief était un masque. Un masque enchâssé dans le mur. Le masque de Loki...
Bjorg l’avait vu lui aussi. Il me regarda d’un air approbateur et se retourna comme pour me protéger. Frinegard lui faisait face, une lueur meurtrière dans les yeux.

Je m’approchai du masque. Je devais m’en emparer. Je savais qu’il était lié à notre état. Je savais qu’il pouvait être une arme contre le Jackal. Plus que quelques centimètres…

Un carreau d’arbalète me transperça alors l’avant-bras. Bjorg me regarda à la fois terrifié et désolé de n’avoir pu empêcher Frinegard de tirer. Puis son visage changea, je sentis sa colère monter en même temps que la mienne. Je sentais qu’il avait autant de mal que moi à se contenir…
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Gottorp
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Posté le : 17/08/2004 11:55:37 Sujet du message :

A ce moment là, vois tu, la puissance des sentiments était plus forte que tout. Je ne voulais qu’une chose : le pouvoir pour moi tout seul. Je ne voyais plus de compagnons, je voyais un voleur qui voudrait prendre mon pouvoir, un mage à éliminer, des prêtres qui tenteraient de m’imposer des croyances fausses, un futur cadavre avec l’oreille en miette … Je me moquais bien du druide, des dieux et autres … il me fallait le pouvoir. Et pour cela, une seule solution : les tuer tous.

Je cherchais des yeux celui qui me semblait le plus puissant, le plus grand rival. Quand je vis Bjorg et Meyja se diriger vers un masque dans le mur. Si cela les intéressait, cela devait avoir de l’importance. Je décidais de m’en emparer avant eux. La fouine semblait aussi vouloir ce masque. Il avait même tiré sur Meyja. Mais occupé à recharger, il ne me vit pas venir. Un violent coup d’épée m’en débarrassa. Je ne frappais pas pour tuer mais pour aller vite. Meyja et Bjorg eurent des yeux horrifiés en voyant cela. Je soulevais d’une main le corps de Frin pour m’en faire un bouclier. Eloi lança un sort, mais mon bouclier poussa un hurlement ! Il avait bien remplis son rôle ! Je le lançais sur le mage et les deux allèrent rouler dans un coin.

Mais où était passé Olfonz ? Du coin de l’œil, je le vis. Cette charogne était à côté d’Elgior, cherchant je ne sais quoi sur le cadavre. Il voulait lui aussi MON pouvoir. Il ne l’aurait pas. Les devançant tous, j’arrivais au masque le premier. Tournant le dos à la fresque, je fis face à mes adversaires :

« Jamais vous n’aurez ceci ! C’est à moi ! Venez le chercher si vous l’osez ! Je vais tous vous massacrer ! Allez ! »

Luttant contre je ne sais quoi, Bjorg me tient un discours sur mes émotions qui me contrôlaient, sur mon moi qui n’était plus moi … Meyja psalmodiait pour garder un je ne sais quel contrôle sur elle-même. Des larves ! Voila ce qu’ils étaient tous !

Frin était à la lutte avec Eloi, ce dernier tentant de se libérer pour lui lancer un sort et la fouine faisant tout son possible pour ne pas lui en laisser le temps.

Seul Olfonz était pour cet instant une menace sérieuse. D’ailleurs il venait vers moi. Le dernier obstacle avant la puissance. Des formes spectrales nous regardaient, semblant se délecter par avance de ce combat.

Je me lançais sur Olfonz. Tierce, attaque au fer, battement, invite sur mon flanc et frappe d’estoc. Ma lame lui perça les côtes. Apres le temps que nous avions passé ensemble, il était facile de savoir qu’il se laisserait prendre à cette ruse. Frin, de son côté, venait de planter sa dague dans la jambe d’Eloi et se dirigeait dans le dos de Meyja, toujours en transe. Bjorg luttait debout, avançant pas après pas, comme si son corps pesait deux tonnes.

Etant tranquille pour quelques instants, je glissais ma lame entre le mur et le masque. Je l’arrachais de sa gangue de pierre et poussais un hurlement de joie. La puissance était mienne !

Je mis le masque. C’était l’artefact qui permettait de contrôler le Don des anciens dieux, le don du temps, l’ultime pouvoir. Mon âme avait peut être changée, mais qu’importe !


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mamantins
Le Dernier de la classe, sur les forums et comme en vrai ... et il n'a pas honte :o
Inscrit le: 18 Juin 2004
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Posté le : 26/08/2004 03:37:31 Sujet du message :

Ma plaie me faisait souffrir. Saleté de gnome!
Il va voir de quel bois je me chauffe!
D'un mouvement de la main je déclenchais un fort courant d'air qui propulsa Frin en avant. Il heurta lourdement Meyja dans le dos et mes deux ennemis se retrouvèrent a terre.

A ce moment, je vis le pouvoir m'échapper, un immense sentiment de détresse s'emparra de moi quand Volkos mit le masque. Ca ne dura qu'une seconde. Nos esprit nous revinrent.
J'y voyais plus clair. Je me redressais peiniblement Volkos ne semblait plus s'occuper de nous. Il apparaissait et disparaissait dans la piece, comme si il se déplacait à une vitesse prodigieuse.

Bjorg mit un genou à terre en reprenant ses esprits, Meyja se dirigeait vers Olfonz, quand à Frin, je ne le voyais plus.

Anticiper

"Le pouvoir est à Moi!!!" hurla Volkos.

Je me retrouvais le cul par dessus tete sans avoir pu faire quoi que ce soit. Volkos se tenait exactement là ou je me tenais une fraction de secondes auparavant.

Prevoir

"Il va nous falloir lutter contre un demi-dieu et qui plus est un ami" marmona Borg en se relevant. Il semblait déterminé. Il se dirigea vers Volkos d'un pas ferme.

Planifier

Il éleva son arme... En une demi de seconde notre ancien compagnon projeta Bjorg contre le mur de la salle.
Mais tous, avions anticipé ses mouvements. Notre conscience commune s'était acérée.
Le dernier sort que j'avais lancé venait de perdre son effet. A croire que le temps s'écoule plus vite que ce que nous ressentions. Frin redevint visible au moment ou il bondissait en direction du visage masqué de Volkos et qu'un couteau s'élancait de la main de Meyja guidée par Olfonz.
Volkos esquiva Frin d'un pas de coté, mais ne pu esquiver le couteau qui vint se ficher dans son flanc. Il poussa un hurlement en se tenant le coté.
Cet instant fut suffisant à Frin pour bondir au visage de Volkos et de projeter le masque à quelques mètres de lui.
Volkos hurla de plus belle. Un cri melé de douleur, de rage, de tristesse... Le visage déformé comme si il avait été brulé a l'acide, il tomba à genoux.

Je me dirigeais vers le masque, mes émotions revenaient avec plus de force. Volkos n'était pas digne de le porter. J'en étais digne!
Je retirais ma main du masque lorsque la masse lancée par Bjorg s'abattit sur l'objet que je convoitais, le réduisant en poussière.
J'hurlais de rage et tentais de lancer un sort à ce stupide pretre mais rien ne se produisit. Je les avaient tous utiliser.
Je me précipitais sur lui, celui qui avait détruit l'objet du pouvoir. De mon pouvoir.
Je ne fit pas trois pas avant de m'effondrer...

Nous étions tous la, calme, maitre de nos esprit, dans un brouillard laiteux.
Ma jambe ne me fesait plus souffrir.

Une voix s'éleva et s'adressa à nous en ces mots:
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naaaan!
je ne suis pas un animal!
 
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Cassin
Papa-poule(t) & poissard intemporel
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Posté le : 28/08/2004 15:38:25 Sujet du message :

« Vous avez détruit le Masque, symbole de notre pouvoir. En renonçant au contrôle du Temps, vous avez rendu caduque la prophétie. Nos pouvoirs resteront désormais perdus. A jamais ».

Les trois visages divins nous surplombaient à nouveau. Il me fallut quelques instants pour reprendre mes esprits et faire le compte des personnes dans la pièce. Nous étions bien là tous les six. Les trois visages aussi. A la porte se trouvaient le Jackal, le visage découvert, comme paralysé. Près du bas-relief se tenait Elgior, qui commençait à comprendre qu'il avait tout perdu.
Mais alors, tout ce qui nous était arrivé depuis qu'Elgior avait reçu ses pouvoirs divins n'était qu'illusion ? Des rêves éveillés surgis de nos émotions exacerbées ? Je n'aurais su le dire, ni aucun de mes compagnons, ça je l'aurais parié.

Alors une intense lumière s'échappa du corps d'Elgior et monta vers les Créateurs comme ils lui retiraient le Pouvoir.

- Noooooonnnnn ! hurla-t-il.

Tout se mit alors à tourbillonner autour de nous. Elgior luttait contre les Créateurs afin de garder le contrôle du Temps. Peine perdue. Il voulait remonter le cours de l'histoire jusqu'à un millénaire auparavant, jusqu'à l'époque où il avait réussi à accéder à ce temple caché et s'était réclamé détenteur de l'Héritage. Jusqu'à l'époque où il s'était vu emprisonné dans le Maurat pour une période de mille ans, jusqu'au moment il avait été obligé de créer un double de lui-même afin de lui faire accomplir une prophétie qui le libérerait. Il espérait ainsi mieux planifier sa libération pour ne pas échouer.
Mais il n'en aurait jamais la force. Ses pouvoirs allaient en diminuants au fur et à mesure que la lumière divine s'échappait de son corps. Quand la dernière lueur s'extirpa de lui, il y eu comme une grande explosion de lumière blanche et je perdis conscience.



Je me réveillais avec un mal de crâne terrible. Quelle idée aussi que d'avoir sauté dans ce bateau. Enfin, je n'avais pas vraiment eu le choix, mais le fait que je sois encore en vie me prouvait que j'avais réussi à échapper aux assassins de ma douce. Faut dire que ce n'est pas très malin de dérober un bijou de famille à Rithiel Latonen, une des plus riches marchandes d'Ardun. Peut-être que si je...
Etrange cette impression de déjà-vu. C'était comme si j'avais déjà vécu cette scène. Lorsque les premiers dockers entrèrent dans la cale pour commencer à la décharger, je ne fus pas surpris le moins du monde, comme si je connaissais déjà le moment de leur arrivée.
Un peu troublé, je sortis discrètement du bateau et déambula un peu sur le port. Je n'étais jamais venu ici, mais pourtant je connaissais ce paysage. Et je savais exactement ce qui se passait quelques secondes à l'avance. Ce type, là, par exemple. Il va se faire attirer dans une ruelle étroite et se faire dérober tous ses biens... Bientôt un marin portant un lourd sac va trébucher sur un chat en maraude. Troublé, je me mis à enfiler les rues les unes après les autres, presque malgré moi, comme si je savais où je devais aller. Entré dans une taverne, j'entendis à une table voisine un homme dire :
- Le Maurat ?
Je ne saurais dire pourquoi j'avais prêté attention à cette simple phrase, pourtant pas prononcée beaucoup plus forte que le reste des conversations alentours. L'homme en question n'avait qu'une oreille, et il semblait plus troublé qu'inquiet. Il jeta un coup d'œil rapide autour de lui et son regard accrocha le mien un bref instant. Un regard curieux, mais pas comme celui d'un humain qui voit un halfeling pour la première fois, plus comme le regard de quelqu'un qui croit reconnaître un camarade d'aventure avant de s'apercevoir qu'il y a erreur sur la personne.
Habituellement j'aurais été attiré par la grosse bourse rebondie qu'il fourra rapidement sous son manteau, mais étrangement, je m'intéressais plus au type en question qu'à ce sac de couronnes. J'avais l'impression de le connaître. Pas seulement de vue, comme la plupart des passants que j'avais croisé jusqu'alors, mais d'en savoir beaucoup plus long sur lui. Fortement intrigué, je décidais de le suivre lorsqu'il sortit dans la rue. Je devais en avoir le cœur net.
Quelques rues plus loin, il entra dans une auberge et après avoir jeté un regard circulaire dans la salle, il avisa immédiatement quelqu'un au comptoir. J'eu alors la désagréable impression qu'eux aussi se connaissaient sans se connaître. Je vis également du coin de l'œil une jeune femme observer la scène discrètement avant de sortir avec l'aubergiste par la porte menant à la cave. Encore une qui me semblait familière.
Peu après, c'est presque sans surprise que je vis un groupe d'hommes en armes débarquer et les deux individus disparaître promptement par une trappe au sol. Je suivis la petite troupe dans les rues, et bientôt un guerrier plutôt bel homme et un jeune mage un se joignirent à eux. Le sentiment de tous les connaître parfaitement me rongeait de plus en plus. J'aurais presque pu mettre un nom sur chacun de leur visage, c'était comme si je l'avais sur le bout de la langue mais que je n'arrivais pas me le rappeler au dernier moment.
Je sentis alors au fond de moi que je devais les rejoindre. Sortant de ma cachette, j'avançais vers eux à découvert. Ils furent à peine surpris de mon arrivée. Pendant quelques secondes qui nous semblèrent des minutes, chacun de nous observa les autres longuement, sans mot dire. Ce fut l'homme avec une seule oreille qui parla le premier :

- Je crois qu'il y a un mystère à élucider là-dessous, fit-il. Je suppose qu'il en est de vous comme de moi : il semblerait que nous soyons liés par je ne sais quel artifice.

Le reste de la journée et le début de la suivante se passa comme dans un rêve. Nous avions tenté d'en savoir plus sur le lien qui nous unissait, sans grand succès, tout en essuyant régulièrement les assauts d'hommes vêtus de mauve. Mais à chaque fois, nous savions par où ils allaient surgirent ainsi que leur nombre, et il ne fut pas difficile de les mettre en déroute.
Nous décidâmes alors d'aller parler au commenditaire d'Olfonz, un certain Trigal, afin d'en apprendre plus. Olfonz lui avait envoyé un message lui indiquant qu'il avançait le rendez-vous.

- Olfonz ?! fit Trigal lorsque la porte s'ouvrit à toute volée. Mais que...
- Tu vas nous dire la vérité maintenant ! Pourquoi veux-tu que nous portions cette pierre en plein Maurat ?!

Disant cela, il sortit de sa bourse une pierre rouge sang, grosse comme le poing. Trigal sembla décontenancé, mais nous ne le fûmes pas le moins du monde. Il se rendit vite compte qu'il avait perdu la partie et que son plan était éventé. Avec quelques réticences vites corrigées par quelques baffes de Volkos, il se décida à parler.

- Je... je... cette pierre fait partie d'une prophétie ! Il faut l'apporter au Maurat, c'est tout ce que je sais ! Je devais la vendre à un dénommé « Panthère », mais j'ai ouïe dire que cette prophétie apportait un grand pouvoir, alors j'ai décidé de la garder pour moi ! Je comptais partir avec vous au travers du Maurat AVANT que la Panthère ne vienne chercher son du !
- Dis-nous ce que tu sais de la prophétie, lui ordonna Bjorg.

Bien que nous sachions inconsciemment et vaguement de quoi il retournait, cette explication nous ramena bien des éléments troublés en mémoire. Nous revinrent des souvenirs de combats, de traîtrises, de manipulations... Bien que nous tous les éléments du puzzle soient encore un peu mélangés, nous étions certains d'avoir déjà vécu cette aventure.

- Tu comptais nous manipuler et te servir de nous, Trigal, fit Olfonz d'une voix froide. Mais saches que nous venons de te sauver la vie. Les hommes de la Panthère ne vont pas tarder à arriver. Fuis d'ici et espère ne jamais recroiser notre chemin.

Le regard de Trigal se porta un instant sur la pierre, se demandant s'il pouvait l'emporter dans sa fuite ou non, mais un simple regard de Volkos lui fit tourner les talons sans demander son reste. Nous étions tous immobile autour de la pierre, luttant intérieurement entre notre désir de la garder pour nous approprier ses pouvoirs ou notre sagesse qui nous disait qu'il valait mieux la détruire. Bjorg sortit une lourde masse et la posa sur la table, nous demandant confirmation du regard. Après un acquiescement silencieux, il leva son arme et l'abattit de tout son poids sur la pierre. Cette dernière et la table sur laquelle elle était posée volèrent en éclats dans une intense lueur rouge. C'était comme si un grand poids nous était enlevé.

- C'est une bonne chose de faite, dit Meyja.
- Mais il nous reste encore deux pierres à trouver et à détruire, répondit Eloi.
- Et nous savons quels sont les chemins à prendre et les embûches qui nous attendent, reprit Olfonz.
- Alors qu'attendons-nous pour y aller ? s'exclama Volkos avec enthousiasme.
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