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La date/heure actuelle est 27/12/2024 14:59:31
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Auteur | Message |
lendraste Grand Maître Chanteur du Conseil Messages: 1403 Localisation: Quelque part ailleurs |
Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Tout d'abord cette douleur terrible dans ma poitrine, douleur qui m'a rappelé que j'étais vivant. Et puis maintenant ce calme. Les sons me parviennent comme s'ils devaient traverser plusieurs épaisseurs de coton, et il me semble que j'ai grandi. Je regarde sans comprendre, ce corps immense et difforme étalé de tout son long, meurtri, et assassiné par celui que je croyais être un ami. Mais c'est moi que je regarde, moi et cette antichambre de la folie qui s'anime tout autour. Quand Sophia Rousseau arrive, elle est effarée, effrayée même par toute cette expression de violence qui s'est répandue ici. Sur son visage se succèdent l'expression du dégoût le plus profond, de la peur la plus primitive et de l'angoisse la plus saisissante. Voici là tout ce qui résulte de nos bonnes intentions. Deux leaders se réduisant mutuellement en pulpe sanguinolente, un Virus riant à la folie, un Esteban anéanti, et ma femme... Inerte sur le sol. J'ai à peine eu le temps de la haïr, avant qu'elle ne meure. Car elle est bien morte de ce que lui a fait subir Caroline Fong.
Là, je vois Virus s'enfoncer un peu plus dans l'absurde. Il lui semble que tout ce qui est ici doit mourir et il s'approche de Sophia Rousseau. Je sais ce qu'il prépare mais les Déjantés qui l'accompagnent sont méfiants. Esteban se décide à bouger. Je crois qu'il hurle mais j'entends à peine ce qu'il dit. Il me semble qu'il ordonne à tous de cesser le combat d'un "stop" retentissant, les mains saisissants ses cheveux blancs et tirant dessus comme s'il voulait s'arracher ses visions les plus récentes, hurlant, fermant les yeux, hurlant encore pour que cesse cet enfer. C'est peine perdue. Divis Mal assène un coup à Caestus avec ce qui lui reste de force. Je ressens comme un frisson le bris des os, la déchirure des chairs, la rupture des tendons et la mort qui saisit instantannément l'ex-fier leader des T2M au moment où le poing de Mal termine sa course dans la paroi métallique, s'y brisant comme de la porcelaine après avoir pulvérisé la masse encéphalique de son ennemi juré. Le temps se fige un instant, quand sonne le glas de ce coup d'éclat. Sophia et ses acolytes sont littéralement subjugués par la scène, et la main de Virus touche le cou de cette femme... L'un des Déjantés réagit aussitôt. Je le reconnais, je l'ai déjà vu sur l'OPNet. C'est André Corbin. Sa vitesse n'est pas un mythe, il ne lui faut qu'un quart de seconde pour ôter la main de Karl du cou de son leader et pour lui asséner une dizaine de coups rapides dans l'abdomen dont la puissance cumulée le projette à 10 mètres au moins. Il heurte violemment une paroi de l'arène et crache une gerbe de sang. Son champ de force ne s'est pas déclenché, sans doute parce qu'il n'a rien eu le temps de voir. Virus s'écroule, mais Sophia aussi. Elle se tient le cou comme si elle cherchait à se dégager d'une étreinte pour respirer. Le troisième déjanté essaie de l'assister, mais il ne voit manifestement pas ce qui arrive à son supérieur. Esteban hurle encore. Il ne cesse de hurler. Son pouvoir se déchaîne. Il ressent toute la souffrance et toute la violence, toute les douleurs, toute la folie. Tout cela l'assaille et il n'en peut plus. Je perçois les effluves d'énergie psychique qui se dégagent de son corps. Elle envahissent tout jusqu'à la surface. Elle transmettent cette même folie. Tout ce qui se passe ici est maintenant confiné en circuit fermé dans l'esprit d'El Gato Negro et semble devoir s'amplifier encore et encore. Comment savoir si la folie qui a étreint Virus est la source ou le résultat ? Une main se glisse dans la mienne. Je suis à la fois étonné et serein. Cette petite main est fraiche. Je vois en partie ce qui me tient lieu de corps. Les sensations dont je dispose ne sont pas physiques, et je ne suis pas insensible à cette pure onde de désastre qui se répand autour de nous. Mais je sais que je peux y résister... Pour l'instant. Ce qui me tient lieu de corps obéit à mon impulsion mentale. Je regarde qui me tient la main et je vois une fillette... Non... Je vois ma fille. Je le sais. Je ne suis pas sûr de comprendre comment cela est possible, mais elle est là, à côté de moi. Et du haut de ses 3 ans à peine, elle regarde ce qui nous entoure. Et j'ai honte. Je m'agenouille pour rapprocher mon visage du sien. Je la prends dans mes bras. J'ai un corps normal et une force normale dans cet étrange univers. Elle ne craint rien. Sa petite tête se niche entre ma joue et mon épaule. - C'est mal ici, me fait-elle. Sa voix est parfaitement claire, même si quelque peu éthérée et fluette. - Je sais mon trésor. Il faut arrêter de regarder ça. - Je t'emmener loin. Tu viens ? Je n'adresse même pas un regard à ce qui se passe dans l'arène. Mon corps mort, et toutes ces victimes inutiles, cela n'a guère d'importance. Cela ne rime à rien. De toute façon, tout est fini. Je me déplace et j'emporte mon enfant loin de cette folie, mais en même temps, je sais que je n'ai pas le contrôle sur notre destination. Il me semble que tout devient flou autour de nous, que nous traversons la matière et un grand nombre d'espaces clos souterrains avant de nous stabiliser. Cela ressemble à une sorte de wagon aménagé. Je ressens le mouvement et les vibrations physique de l'engin et je me demande un peu comment ma forme immatérielle peut être assujettie au déplacement de ce véhicule. Devant moi, le corps physique de ma fille, comme endormie, et une femme qui veille à côté. Deux hommes armés de faction et un peu plus loin un homme en blouse blanche. - Là c'est bien, me fait mon enfant. La femme lève les yeux vers moi. Elle me voit, j'en suis convaincu. Les deux hommes armés sont indifférents à ma présence. - Vous n'avez pas autre chose à faire ? demande la femme aux militaires sur un ton agacé. - Nous devons surveiller l'enfant, réponds laconiquement l'un d'eux. - Eh bien allez la surveiller plus loin, je suis là, elle ne va pas s'envoler. Les deux hommes se regardent un instant avant que le même ne réponde : - Bien m'dame, mais au moindre bruit, nous viendrons. - Évidemment ! fait-elle. Les deux soldats s'éloignent et j'interroge la femme du regard. Elle se contente de lever la main comme pour m'inciter à attendre et à observer. Je la vois prendre une position confortable et s'assoupir quasi instantanément. Aussitôt une image fantomatique d'elle-même se détache de son corps et prend peu à peu consistance dans le monde dans lequel j'évolue à présent. - Qui êtes-vous et où sommes-nous ? Lui demande-je persuadé qu'elle peut m'entendre. - Je m'appelle Nadège Gerfling. Mon nom n'a guère d'importance du reste. Quant à l'endroit où nous sommes, il change de seconde en seconde. Nous nous trouvons dans une sorte de métro souterrain et nous nous éloignons du complexe secret d'Utopia. Vous êtes Garry Germain, n'est-ce pas ? - Ou j'étais... Je ne sais pas très bien ce qui m'arrive. - Je ne suis pas sûre de pouvoir vous répondre à vrai dire. Mais je ne suis pas surprise de vous rencontrer de cette façon étant donné le pouvoir de votre fille. - Un pouvoir ? C'est donc héréditaire ? - C'est un peu plus compliqué que ça j'en ai peur. Votre fille est une hybride entre la race des Novas et celle des humains. La stérilité des Novas est factuelle et a été mise à l'étude il y a 10 ans lors de l'apparition des premiers pouvoirs. Cela a ouvert la porte à des études qui ont mis à jour l'existence des Novas. Les Novas ne sont pas stériles entre eux. Cette soi-disant stérilité n'est qu'une incompatibilité génétique avec les humains. Seulement, la probabilité pour qu'un Nova procrée avec un autre Nova sans le savoir a toujours été minime. - Mais que sommes-nous ? - Des êtres à part. Nous n'en avons aucune certitude, mais il est possible que l'homo novae ait toujours existé parallèlement à l'homo sapiens, fruit d'une évolution semblable dans un milieu semblable, mais aux hérédités génétiques totalement incompatibles. - Encore un peu et je vais finir par croire que je regarde un épisode de X-Files. - J'ai bien peur que la fiction ait rattrapé depuis longtemps la réalité. L'origine des Novas n'est peut-être pas naturelle ni terrestre, tout comme le déclenchement des aberrations par les radiations du Galatea à l'échelle planétaire. - Comment ça ? - Les pouvoirs des Novas ne sont qu'une manifestation des mutations génétiques déclenchées par la radiation. Tous les Novas tel que nous les connaissons résultent d'un accident mutagène et non d'une évolution naturelle. Cependant, seuls les Novas pouvaient développer cette mutation spécifique et l'apparition du Noeud M-R... A ce titre, cette glande est elle-même une aberration, la première de toute dans la mutation qui s'opère. Je suis un peu perdu dans toutes ces explications. Et une question plus terre à terre s'impose à moi. - Suis-je mort ? - C'est possible. Je possède le même pouvoir que votre fille et c'est pour cela que j'ai été sélectionnée par le projet Utopia. - Sélectionnée ? - Pour veiller sur elle, à la fois dans le monde matériel et immatériel dans lequel elle évolue. Vous avez aussi ce pouvoir, mais peut-être vient-il seulement de s'éveiller. J'ignore ce qui se passe si notre corps meure tandis que notre esprit se meut dans cet espace. - Je ne suis pas certain de le savoir. Qu'allez vous faire d'elle ? demande-je en désignant la petite fille qui me serre dans ses bras d'un bref coup de menton. - L'alerte a été donnée dans le complexe. Nous avons reçu l'ordre de mettre votre fille à l'abri. Elle est l'essence du projet Utopia. La possibilité de réinsérer nova et humains au même niveau génétique et social. - Et pourquoi devrai-je laisser faire ça ? - Pour garantir la paix. Il y a des milliers d'année, l'évolution a conduit deux races éligibles au statut de race dominante sur terre à s'affronter l'une l'autre. L'Homo Neanderthalensis a perdu et s'est éteint. Certaines têtes pensantes de cette planète estime qu'un tel conflit est inévitable si la nature génétique des Homo novae est révélée comme différente. J'ai l'impression d'entendre le Comte Orzaiz tout à coup. - C'est idiot de vouloir le cacher alors que les Teragens l'ont toujours clamé, rétorque-je. - Tout comme il est idiot de penser, a priori, que la vérité puisse entraîner un tel conflit, n'est-ce pas ? - Je ne me ferai pas complice de ce mensonge ! Je me ressaisis, car ma fille détache son visage du creux de mon épaule pour me regarder interrogative. - Pourquoi tu cries papa ? - Ce n'est rien mon cœur. Elle remet sa tête là où elle était. Je réfléchis. Nadège reprend la parole : - Libre à vous, mais si vous ne pouvez plus mener que cette vie immatérielle, je crains que vos moyens d'actions soient forts réduits. - C'est possible. Mais tant que je suis là, je veillerai sur ma fille et je mettrai tout en œuvre pour qu'elle ne soit jamais un pion. Ma fille semble comprendre que nous allons nous séparer. Elle me regarde avec tendresse. Comme je l'aime... - Mon cœur ? Je dois partir. - Je sais papa. Tu viendras souvent me voir ? - Très souvent mon trésor. Le plus souvent possible. Je la serre très fort dans mes bras psychiques. Je voudrais pleurer, mais ce relâchement mental des sentiments n'influence nullement mon enveloppe actuelle. Nadège la prend dans ses bras et la dépose en lieu et place où son corps physique dort. Elle se fond dans son enveloppe de chair et ses yeux papillonnent l'instant d'après. Nadège rejoint son enveloppe de la même façon. Je réalise avec effroi que j'ai oublié de poser une question cruciale et elle m'échappe : - Comment s'appelle-t-elle ? Nadège me regarde et s'approche de ma fille en même temps. - Comment vas-tu, Belle ? lui demande-t-elle. Je la remercie d'un regard entendu accompagné d'un sourire et je relâche mon contrôle sur ce qui me faisait inconsciemment tenir dans le wagon. L'arrière de ce dernier me traverse et m'abandonne dans le tunnel secret. Je ne sais pas ce que je vais faire. Mais je trouverai. ------------------ L'état de fantôme a ceci de pratique que l'on peut se rendre n'importe où sans contrainte. Avec un peu d'entraînement, on peut même se déplacer à la vitesse de la pensée. Revenir sur les lieux de l'ultime désastre d'Utopia n'est pas spécialement pour me plaire, même s'il s'est écoulé plus de 15 jours depuis ma "mort". Le site des entreprises Grand Alterc Industry est véritablement métamorphosé. Les médias se sont accordés à dire que l'arbre gigantesque de plus de 500 mètres de haut qui avait poussé et détruit toute les installations en se développant n'était autre qu'une version végétale des aberrations Nova. De quoi alimenter de nombreuses polémiques. J'imagine sans peine à quelle profondeur les racines de cet arbre s'enfoncent et je devine de quelle manière se sont déchaînés les pouvoir d'Esteban. Je souhaite qu'ils soient tous mort. Les autorités se sont refusées à toute intervention. L'apparence même de l'arbre a quelque chose d'inquiétant. Il n'appartient à aucune famille connue. Son immense tronc et ses branches sont si torturés qu'il me semble que certains nœuds et reliefs de son écorce dessinent des visages hurlant sur sa surface. C'est un spectacle époustouflant et effrayant à la fois. Je m'apprête à quitter les lieux pour rendre visite à ma fille et m'intéresser aux dernière nouvelles du monde, quand j'aperçois un visage familier dans la foule des curieux venus voir la nouvelle attraction de la région parisienne. Malgré sa casquette et ses lunettes noires, je ne pouvais manquer de le reconnaître : El Gato Negro. Une vie en moins, une vie en plus, pour le chat noir... _________________ Lendraste de Loreval Qui cherche la Vérité cherche celui qui la détient, car elle n'existe pas à l'état naturel. La cité des mensonges - 1 |
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