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Xaviar
Phacochère maori et Ballerine Sadique !
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Posté le : 22/06/2005 09:34:32 Sujet du message : [Récit deuxième saison] Groupe A

Pffffiiioouuuu, que la porte de cette ville est grande et triste, c'est vrai que les humains aiment bien les angles, la pierre et l'austérité d'une muraille pour se croire à l'abri, ça impressionne et si c'est solide ça doit bien arrêter une armée quelques temps.... mais par tous les Dieux que c'est triste, les gens par centaines qui se pressent à l'entrée de la vaste cité maugréent ou on tous l'air pressés, il est vrai que Sternhoff est une ville marchande et besogneuse et que son baron exige que chaque visiteur s'acquitte d'un droit de passage somme toute coquet.

Il y a là des voyageurs et des marchands qui préfèrent les dîmes des villes traversées par la Via Imperator Arthanius aux trouées hasardeuses par les Monts Grisonnants et la Forêt D'Umaracht qui font certes gagner bien quinze jours mais avec le risque de s'avérer une proie tentante pour les brigands, géants maraudeurs et autres calamités infestant ces marches reculées.

C'est enfin mon tour, je me sens un peu rassuré car le groupe de nain me précédant de dix minutes est passés sans trop d'histoires, ayant entendu les tarifs je tiens fébrilement à la main le florin d'argent exigé aux visiteurs.
- C'est bon gamin, tu peux passer » me lance l'un des factionnaires, surpris, je me précipite vers les rues de la cité sans demander mon reste quant une poigne d'acier me retient par les épaules.
- Karl mon ami ta vue baisse, c'est pas un chiard ce citoyen là !
- C'est quoi alors ?
- Un gnome ! Regarde un peu sa trombine à c'tte demi portion !

Goguenard, le garde me retire mon capuchon, révélant ainsi mon visage à la maréchaussée devenue attentive à mon endroit. Des rires sonores et gras me crispent, ces gens là ont l'air certes d'une bêtise tout à fait rassurante mais c'est également le genre à vouloir se payer du bon temps avec un infortuné de mon acabit.... Heureusement leur sergent met fin à cette hilarité en exigeant mon dû et en admonestant ses subordonnés, quelques opportunistes ayant profité du relâchement de la vigilance du guet pour entrer en ville sans bourse délier.

Sternhoff est une cité besogneuse à l'architecture convenue et aux rues larges, le quartier des marchés vers lequel je m'aventure est une véritable ruche bruyante et affairée, on y trouve toutes sortes de produits, épices des lointaines côtes du Méridien, esclaves des marches barbares, habits de divers horizons et enfin, bien protégé par une milice aussi privée que discrète, le carré des armuriers. La foule est presque exclusivement humaine, il y a bien quelques nains et elfes mais la discrimination exercée à leur encontre est palpable.

Malgré tout je m'avance d'un pas décidé vers un étal d'armurier, le sourire commercial du commis fait place à une moue suspicieuse à ma seule vue, je savais les gnomes mal vus dans l'Empire pour de vagues raisons historiques et je m'estime heureux que rien dans ma dégaine ne laisse transpirer mon véritable métier.
- Bonjour mon petit monsieur. » s'efforce-t-il de dire le plus poliment du monde.
- Bonjour marchand, j'aurai plusieurs articles assez pointus à vous acheter.
- Certes, mais ici on préfère voir la couleur de l'or avant de se plier aux extravagances de nos clients.
- Il me faudrait une dague à lame en fer de Thainis, un jeu de fléchettes façon Valmort et enfin une douzaine de ces carreaux-tonnerre que je reconnais dans le baril derrière vous.
- Fait voir ton or nabot ! » me lance mon interlocuteur qui oublie soudain toute diplomatie.

Je sors une dizaine de livres en pièces d'or, à peine soulagé, le marchand me vend mes articles et une fois cette indispensable emplette réglée je vais faire le plein d'épices et herbes rares, veillant scrupuleusement à ne jamais demander ensemble au même marchand des essences trop suspectes. A la vue du soir tombant, je décide de rejoindre mon contact, quittant le périmètre sécurisé du grand marché, je m'enfonce dans le Ghetto où se concentrent proscrits, bouges douteux et races indésirables. A peine y suis entré que je décide de prendre un chemin de traverse à l'aspect détestable, constatant qu'il n'y a pas âme qui vive que ralentis sciemment le pas.

- Hé la petite merde !
- Messieurs bonsoir » fais-je en me retournant vers mes agresseurs, ils sont deux et ont l'air aussi puissamment bâti que totalement crétin.
- T'es bien riche pour un pec', file-nous ta thune et ptet bein qu'on te laissera vivant !
- Venez donc la chercher !
- T'as laissé passer ta chance bâtard !

Se saisissant de leurs mauvaises épées ils s'avancent sur moi, sûrs de leur fait et me laissant plus de temps qu'il n'en faut pour agir, deux fléchettes vont se ficher dans leur jambe. « Tu crois faire quoi avec tes... » Leurs yeux s'écarquillent, un regard surpris ils s'effondrent, l'extrait de plant d'algarande a cette propriété de liquéfier les chairs, dès que le produit atteindra le cœur ou les poumons, d'ici quinze minutes environ, ils mourront. En attendant je leur laisse le loisir de réfléchir à leur condition en prenant congés sans mot dire. Ignorant les hurlements des deux tires-laine je me dit qu'il faudra en retrouver de ce merveilleux produit, je déteste m'en servir habituellement mais c'était une question de vie ou de mort.

Arrivant enfin à la Sirène Ecarlate en bordure du fleuve je me décide à allumer ma bouffarde et après avoir soigneusement mis mon or à l'abris décide d'entrer dans l'établissement, mon employeur devrait s'y trouver....
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WoodBlade
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Posté le : 23/06/2005 08:31:21 Sujet du message :

Le vent glacial qui me fouette le visage, autant que la mouette qui me mord le gros orteil me sortent précipitamment de mon sommeil. L'orient pâlit à peine : il doit être 6h, je serai à Sternhoff avant midi.
Bercé par le roulis du navire, j'ai dormi comme un loirmotte. Depuis que la Compagnie des Convoyeurs a commencé l'exploitation de cette ligne aérienne, il faut moins d'une journée pour descendre des monts Semz à bord de cette espèce grosse saucisse volante. J'observe les trois gnomes sur leur tourelle, qui tirent câbles et poulies, alors que de temps à autre une épaisse fumée bleutée sort d'une des cheminées.
« Collation ? »
La jeune fille gnome, toute de bleu vêtue, s'approche, un panier plein de pain blanc et de pommes à la main.
J'esquisse mon meilleur sourire, prend un morceau de pain et sors ma bourse.
«ce n'est pas nécessaire, c'est compris dans le prix du transport », dit-elle en souriant.

Accoudé au bastingage du navire d'ébène, je sors ma vieille flûte d'os et commence à jouer doucement, pendant que de grands sauriens verts s'agitent bruyamment en contrebas dans les marécages.
Je pense au message de Nat, à cette mission dont je ne sais rien ou presque, si ce n'est qu'elle commence à mille pieds de haut, alors que j'ai passé l'essentiel de ma vie dans les galeries cent pieds sous terre.

Nat était arrivé tout rouge et essoufflé, deux jours auparavant, un peu avant l'heure du dîner : « Seth, retrouve tes bottes et ton épée, ferme ta boutique et fonce à Sternhoff. ».
Lamia leva la tête, incrédule, tout en continuant à nourrir les jumeaux.
Nat n'a jamais vraiment raccroché des affaires louches, et il a toujours le don de se plonger dans les embrouilles. Son père était contremaître de la mine de Tabini, où le mien s'est tué la santé à creuser. Après des années dans les galeries, nous étions partis à l'aventure, décidés à monnayer notre connaissance des minerais, et note habileté à évoluer dans la pénombre.
Toutes ces rencontres nous avaient apporté pèle-mèle un bon paquet de fric, quelques cicatrices et plusieurs séjours en prison.
Fatigué de quinze ans de baroud, je suis rentré dans la vallée il y a cinq ans, histoire de me ranger. Je me installé, et ma boutique marche fort : nombreux sont les aventuriers qui tentent leur chance dans la région, à la recherche des fameux minerais. Ils savent que je suis honnête, et que personne n'a mon coup d'œil pour différencier un grain de Manaryl d'une vulgaire Plenn, une poudre explosive d'un pigment à teinter.
J'achète, je vends, et surtout je monnaye mes dons d'experts : mon verdict éclaire ou obscurcit la face et la journée des mineurs en recherche de fortune... ou de contrebande.
« Tire-toi une bière du fût et arrête tes histoires Nat, j'ai une grosse journée demain. Les enfants, dites bonsoir à tonton Nat »
« Seth, par le Très Haut écoute-moi : cette fois c'est du lourd ». Qu'il invoque une divinité me fit tendre l'oreille.
« Je ne peux pas t'en dire plus, mais sache qu'à cette adresse, tes compétences valent très cher »
« Je gagne très bien ma v... »
« Un million ! »
L'argument avait fait son effet, malgré Lamia, et le flou total sur le contenu de la mission. Tout au plus avait-il dit qu'en moins d'une semaine l'affaire serait pliée.

« Veuillez attacher vos cordages, nous commençons notre descente vers Sternhoff » dit la jeune gnome.
Sternhoff, le toit des étoiles en ancien Schob, un nom bien poétique pour une ville qui ne l'est pas...
J'observe les autres passagers : marchands, mineurs, soldats, pour la plupart inquiets, tout comme moi de la perte brutale d'altitude.
Un grand type chauve, le regard clair, tourne brusquement la tête lorsque nos yeux se rencontrent.
Je me demande pourquoi Nat m'a dit de prendre mon épée ...

Le navire rebondit trois ou quatre fois, les câbles et les poulies grincent : l'atterrissage est sec, mais moins violent que je ne l'aurai imaginé. J'entends des soupirs de soulagement chez mes voisins.
Je récupère mon sac, et m'enfonce dans ces faubourgs populeux, légèrement à l'écart de la ville. Je suis le flot qui me porte jusqu'aux péages qui gardent l'entrée de la cité fortifiée, du coté du Ghetto. Ce chemin boueux, et les cabanes de bois qui l'entourent contrastent terriblement avec les imposants murs de pierre de la ville.
Les habitants de Sternhoff portent les cheveux longs, des coiffures en bandeau et des vêtements colorés : je m'attire des regards en coin avec ma sobre tuniuqe en laine grise, et mes cheveux coupés ras, comme on les porte dans les familles de mineurs. Je parie que les traces de noir indélébiles qui strient mon visage les étonnent encore plus.

Les disputes sont nombreuses aux abords de la barrière, et j'entends quelques lames sortirent de leur fourreau, me retournant pour éviter d'être bousculé, je me retrouve nez à nez avec le grand chauve, qui fait mine d'avoir laissé tomber quelque chose sur le sol.

Je presse le pas dans les ruelles tortueuses, guidé par mon instinct. A l'angle d'un passage, profitant de l'abri fourni par la bâche d'une échoppe, je bifurque, me hisse prestement le long d'une gouttière, et atterrit en silence sur le toit en terrasse du petit bâtiment, parfait lieu d'observation. Comme je l'avais imaginé, le chauve est juste en dessous : je le vois courir jusqu'à l'angle, revenir sur ses pas, puis monter sur une barrière et balayer la rue du regard. Il émet un juron, puis part, se frayant un chemin dans la foule à grands coups d'épaule.

C'est par les toits que je décide de ma rendre à la Sirène Ecarlate.
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Galaan
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Posté le : 23/06/2005 12:51:07 Sujet du message : ...

Je me souviens...
... de cette journée d'automne quand l'émissaire impérial est venu enrôler de force tous les hommes valides du village.
...de ma mère implorant mon père de revenir le plus vite possible, hurlant alors qu'il s'éloigne en silence.

Je me souviens...
... de cette journée d'hiver quand les pillards on fait leur apparition et dévastèrent le village.
... de moi, aussi inconscient qu'un jeune lumpart, défiant les bandits pour tenter de protéger ma mère.
... de ma mère souillée par ces brutes et de moi suspendu par les pieds et torturé sans pitié, payants le prix de mon audace.

Je me souviens...
... de cette journée de printemps quand mon père est revenu, Hurlant en apprenant l'affront subi par mère. Hurlant encore en découvrant mon corps mutilé. Hurlant enfin en apprenant de la bouche de la grande soigneuse que plus jamais je ne parlerais et que mon dos restera voûté à jamais.
... de ses yeux brûlants de rage quand il prit son épée et s'éloigna d'un air décidé.
... de son corps couvert d'entailles quand plus tard il revint et promis à ma mère que plus jamais il ne laissera une telle chose se reproduire.

Je me souviens...
... de cette journée d'été quand pour la première fois je réussis... J'entends encore mon père me répéter inlassablement : " Mon fils de nombreuses forces régissent notre monde, mais il existe quelque chose capable de commander à ces forces. C'est l'esprit... L'esprit, ton esprit, peut commander à la matière. Il peut commander aux éléments. Mais l'esprit peut également commander aux esprits plus faibles que le tien et qui n'y sont pas préparés. Tu dois pouvoir utiliser ton esprit à ton avantage, c'est un don qu'il te faut absolument cultiver. Mon père avait ce don. J'ai ce don. Tu as ce don !" J'écoutais et j'écoutais encore mais je ne l'entendais plus. Le vide avait envahit mon esprit. Puis, comme me l'avait enseigne mon père, je fis apparaître dans ce vide intense cette pierre grosse comme un oeuf que j'avais observé et observé encore jusqu'à pouvoir me souvenir du moindre détail. Et maintenant, elle envahissait mon esprit. Plus rien n'existait en dehors d'elle. Je commençais alors à sentir des choses que je n'avais pu voir lors de mon observation. Le cœur de la pierre oscillait très faiblement. Je décidais alors d'amplifier ce mouvement. Je sentit la pierre s'élever dans les airs. Pourquoi ne pas amplifier encore ? La pierre se mit soudain à vibrer de plus en plus fort puis elle explosa. J'ouvris les yeux et je sentis mon père fier de moi. Mais jeu également l'impression qu'il avait peur...

Enfin je me souviens...
... du lendemain de mes 15 ans quand mon père me pris à part dans la forêt et me déclara d'une voix triste : " Mon fils tu es encore très jeune mais tu as beaucoup appris. Le village ne peut plus rien t'apporter et les schémas spirituels de gens qui vivent ici te sont beaucoup trop familiers. Tu ne pourras plus progresser. Il te faut partir, parcourir le monde, découvrir de nouveaux schémas et apprendre à les connaître. Reviens quand tu seras prêt...". Devant mon regard interrogatif, il ajouta : " Tu te demande quand sauras-tu que tu es prêt ? Tu le sauras mon fils, tu le sentiras..."

Trois ans après, je suis la, dans une ville nommée Sternhoff où je suis connu parfois comme étant "le bossu" et parfois "le muet". Je me nomme pourtant Misheyodeha mais je ne pense pas que cela intéresse quelqu'un. J'évite de faire étalage de mes capacités et la plupart du temps je reste assis dans un coin caché sous ma grande cape grise a capuchon. Je laisse le vide m'envahir et je sonde les vibrations spirituelles qui me parviennent. Cela devient de plus en plus facile pour moi de les lire, mais je n'ose les manipuler, j'ai beaucoup trop peur d'y prendre goût...

C'est une journée tranquille aujourd'hui à la sirène écarlate. Mon esprit vagabonde passant d'une personne à une autre. Celui-ci ne peut détacher ses pensées de la jeune serveuse en froufrou. Nul besoin de lire ses pensées pour deviner qu'il aimerait bien l'emmener faire un tour à l'étage supérieur. Celle-la semble attendre quelqu'un qu'elle ne connaît pas, elle est extrêmement nerveuse et semble dissimuler un secret très important. Oh ! Mais... Quel étrange schéma... Jamais je n'ai ressentit cela. Cela vient de cette petite créature. C'est n'est pas un nain, leur schéma est beaucoup moins complexe, ni un hobbit d'ailleurs. C'est un gnome ! Mais même pour un gnome les vibrations qu'il projette sont étrangement emmêlées et très difficiles à lire. Je dois en avoir le cœur net !
 
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lendraste
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Posté le : 25/06/2005 01:10:49 Sujet du message :

- Salope ! Tu ne t'en tireras pas comme ça !
Combien de fois ai-je entendu cette phrase ? Celui qui me regarde le visage levé vers le mien, vient de perdre l'usage de ses bijoux de famille. Il existe pour moi tant de façon d'en finir, que j'hésite. Mais mon intention est ferme et je n'ai pas de doute. Je choisis de le tuer en lui brisant la nuque. Entre mon souhait et l'action, il n'y a qu'une brève résistance futile. Son corps sans vie finit de s'effondrer sur le pavé.

- Tout va bien maîtresse ?
Je regarde mon ange gardien, un jeune garçon d'une quinzaine d'année. J'ai failli répondre que oui, mais ce n'est pas comme cela que l'on mène un esclave :
- Morvan, occupes-toi de ce que tu as à faire, lui rétorque-je.
Il baisse la tête et acquiesce. L'instant d'après, il s'élève dans les airs et s'estompe lentement. Je ne possède pas ce pouvoir. Mais je n'en voudrais pour rien au monde. Ce gosse, un humain, fait partie de ces nombreuses recrues que mon employeur arrache à la rue tout gamin, et gave de poudre de Manaryl. C'est ainsi qu'ils deviennent des esclaves. Les plus rebelles ou les plus faibles meurent rapidement. Les autres, dépendants et plus désireux de vivre, même enchaînés, que de souffrir et de mourir, deviennent comme Morvan. Dressé comme des chiens, ils disposent des vastes pouvoirs que procure la drogue. La moindre rébellion et c'est la privation. Je me souviens de mes premières absoptions. Je ne déployais aucune capacité, et je ne leur obéissais pas. Ils me privèrent de poudre et je survécus. Car je ne suis pas humaine, malgré les apparences, et celui qui avait voulu devenir mon maître, se résigna alors à n'être que mon patron.

Je regarde une dernière fois ma victime, un pauvre hère imprudent qui pensait pouvoir me soutirer de l'argent. Comme je le comprends. Je secoue la tête pour oublier que j'ai vécu quelques temps comme lui, à la différence que je suis toujours en vie. Je reprends ma route.

J'arrive rapidement dans un quartier plus animé de Sternhoff. Ici, certains regards qui s'apesentissent sur mes formes féminines plus que séduisantes, savent, pour avoir déjà croisé le mien, que la marchandise se regarde des yeux. Je sais qu'aucun d'eux n'est en mesure d'imaginer pour qui je travaille et que tous me prêtent un certain rang dans la pègre. La vérité leur appartient.

Enfin j'arrive à la Sirène Ecarlate. Ce bouge sert de lieu de rendez-vous à ceux que je dois recruter. Si Nat a tenu parole, je disposerai des services du meilleur des limiers souterrains de la région. Seth, qu'il s'appelle. Je ne le connais pas, mais Nat m'a affirmé que je le reconnaîtrai. Par ailleurs, je compte sur la présence de Moustik, ainsi qu'il se faisait appelé il y a un an. Dire que quand que je l'ai connu, voici 15 ans, j'avais la même taille que lui. Il m'avait appris beaucoup de choses à l'époque. Mais lui n'a pu grandir comme moi. Les poisons, les armes, cela est son truc. Moi, je cultive les arts martiaux, et je connais sûrement autant de manière que lui d'éliminer un adversaire, sinon plus.

Je note la présence du "bossu" dans la pièce. Je l'ai repéré depuis plusieurs mois. Morvan l'a "analysé" sans succès et je sais qu'il possède un étrange pouvoir. J'avais déjà songé à le recruter, me demandant s'il était capable de quelques forfaits utiles à mon employeur. Mais il n'était pas temps. Je m'installe et sens son regard sur moi un instant... A moins que ce ne soit ses pensées. Puis, ses yeux visent l'entrée de la taverne.

Moustik pénétre dans la salle commune. Je ne le vois pas immédiatement. Puis il apparait dans mon champ de vision, entre les tables et les clients. Je jette un coup d'oeil furtif au "muet" qui semble s'intéresser à lui. Pas bon ça.

- Katharina ! Je suis content de te revoir, grande fille, me lance le gnome.
- Salut Moustik, réponds-je.

Nous echangeons quelques banalités et je m'efforce de garder un oeil sur mon espion. Moustik est discret et sait qu'il ne faut pas aborder le "sujet" ici. Je regarde en même temps les clients qui entrent et sortent de la taverne et j'en vois un qui n'a pas l'air tout à fait du coin.

- Viens, dis-je à mon ami gnome en me levant.
Moustik m'emboîte le pas sans mot dire. Alors que nous passons devant le regard inquisiteur du muet, je tend mon esprit vers lui et pense : "si tu lis mon esprit, petite raclure, je te laisse une chance de me rejoindre et une chance de partir". Je sais que ce procédé marche avec Morvan. Je lui donne d'ailleurs mentalement l'ordre de rester près de moi et de surveiller le bossu.

Cet homme au visage noirci et à la coiffe rase vers lequel je me dirige, cherche manifestement quelque chose. Il s'habille comme Nat. Il me voit et doit s'étonner de la tenue de cuir noire et moulante que je porte, sans arme visible, ce qui doit lui sembler une folie dans ce quartier. J'imagine assez bien l'effet que je lui fais, supposant qu'il ne doit pas croiser très souvent des filles aussi rousse et aussi belle que moi. C'est l'effet que je fais à tout ceux qui se perdent dans mon regard glacé.

- Je suis Katharina et tu es Seth, lui lance-je sans ambages.
Il acquièsce et tourne la tête vers la porte d'entrée qui vient de s'ouvrir. Ses yeux s'arrondissent et ses sourcils se froncent.
- Merde, lâche-t-il avant de se mettre à se déplacer rapidement et aussi discètement que possible vers le fond de la pièce.
J'avise la tête de l'homme chauve qui vient d'entrer, un type que je ne connais pas, et prend la décision de suivre mon visiteur. Moustik fait de même.
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Lendraste de Loreval
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Xaviar
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Posté le : 26/06/2005 10:52:05 Sujet du message :

Je suis à bout de souffle, l'effort que je dois fournir est plus important que celui de mes trois compagnons d'infortune, l'eau saumâtre des égouts de la ville atteignant mes hanches.... Apparemment tout le monde se décide hors de danger et Katharina m'aide à me sortir de cette fange liquide, avisant l'état de mes vêtement je me dit qu'il faudra en changer au plus vite si je veux que lèpre ocre ne m'emporte.....

Une minute se passe dans le silence le plus total, nos regards se sont tourné vers « le muet », il sourit et baisse les yeux, comme gêné, on lui doit notre liberté –même précaire- et très certainement notre vie ! C'est lui qui il y a une heure a reconnu Kieft, le chef de la redoutable milice des peste-lames, redoutable garde secrète au service des puissants de cette ville (le baron compris) et de certains marchands très riches. Visiblement ses pensées étaient tellement claires que Misheyodeha les a distinctement « entendues » ! Qu'Aldaïth rende mille grâces à cet étrange personnage, ses pouvoirs nous ont permis de nous en sortir, il a averti Katharina par la pensée, elle nous a passé le mot de manière plus conventionnelle nous invitant à se regrouper du côté des cuisines juste à temps avant que plusieurs affreux aux faciès pourtant engageants de voyous endurcis ne tirent leurs lame et commencent une « raffle » sous les ordres de Kieft.

- Putain je le sentais pas ce chauve.... Ainsi c'est à çà que ressemble le fameux Kieft ?
Oui Katharina, et visiblement il n'était pas disposé à faire de quartier
- Encore merci le muet, tu nous a sauvé la mise, lance le mineur.
- Un enfoiré nous a donné, je ne vois pas d'autre solutions....
- T'as une idée là-dessus ?
- Jarodh, le patron de la Sirène... à moins que ce soit un ponte bien informé d'une autre guilde obscure.
Jarodh me semble le suspect idéal, le bouge dans lequel on avait convenu de notre rencontre n'est pas le genre à s'encombrer de jaunes sans réagir
- C'est une idée à creuser... dis moi Seth, tu connaissais Kieft avant d'arriver ici ?
- Il me filait depuis mon arrivée ici, d'une manière peu discrète d'ailleurs et vu sa réputation je suis un peu scié qu'il s'y prenne comme ça.
- Mouais, on n'est pas dans la merde.... En tout cas cet enculé ne l'emportera pas au paradis des balances !

Le silence de nouveau, mise à part Katharina et moi-même –encore qu'elle ne connaît que mon nom « professionnel »- personne ne connaît personne et une certaine réserve inhibe encore la conversation, n'ayant rien dit jusque là je décide finalement de rompre la glace :

- Bon, Katharina ma sœur on fait pas mal de coups ensemble et c'est la première fois que les peste-lames s'intéressent à notre cas, moi ça me parait un peu gros..
- Gros c'est le mot, me coupe Seth, au vue des récompenses qui m'ont été promises je ne m'étonne pas qu'on ai attiré des rapaces pareils !
- Combien ?
- Un million ! Putain d'Adèle y'a de quoi s'acheter un titre de noblesse de ville et les domaine qui va avec !
Katharina, je n'étais pas censé faire partie de cette escapade mais me voilà partie prenante, je suis dispose à vous suivre jusqu'en enfer pour une somme pareille.....
- Après ce qu'il s'est passé je doute en voir la couleur un jour nous lance ma vieille partenaire, je craint fort que la Guilde des Ombres d'Acier n'ait vécue, je pense que le poisson était trop gros pour nous, Nat et les autres auraient dû se méfier.....
- Dis nous en plus, au point où en est......

« L'affaire remonte à il y a un mois, l'un de nos plus anciens sociétaire, Teccito, nous a recontacté, il avait réussi à se trouver une place au sein de la maison Westfnir comme surintendant. Teccito était l'un de nos plus important bailleurs de fonds il y a quelques années, sa réputation de probité et d'efficacité en temps qu'intendant lui avait value des entrées dans de nombreuse maisons marchandes parmi les plus prestigieuses, il oeuvrait pour la guilde en tant qu'espion et fournissait information et or à profusion, il avait été convenu qu'il prenne ses distances après qu'il eut épousé une riche bourgeoise mais le coup qu'il avait levé chez les Westfnir était sûrement un comme on en verra pas avant plusieurs siècles : leurs laboratoires ont découvert un liquide qui reléguera la carbonite au rang de minerai obsolète... cette substance nommé « Humeur Noire » est capable de faire tourner les moteurs et les machineries gnomes ou naines avec une efficacité décuplée et en lâchant beaucoup moins de poussière.

- Bein merde alors ! Je n'ai plus refreiner ma surprise...
- Oui, négocier cette découverte avec les gnomes rapporterait une fortune colossale, tout comme la vendre à une maison voisine ou bien négocier avec la puissante Fédération des Mines de Carbonite... bref nous emparer de ça assurait notre fortune à tous !
- Et une misère encore plus noire pour des milliers de mes semblables, lâche Seth d'un ton amer.
- Cette découverte aurait été révéléz de toute manière, notre guilde voulais juste se faire du gras sur la bête !
- Exactement, nous lance Katharina, par tous les Dieux, Teccito, Morvan et tous les autres étaient à l'auberge, je me demande combien ont pu s'en sortir.....

Du monde approche, que doit on faire ?


Un bruit de plus en plus proche résonne dans le tunnel des égouts, accompagné par la rumeurs floue de conversations ne laissant que peu de doutes : les pestes-lames sont toujours à nos trousses !
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WoodBlade
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Posté le : 27/06/2005 17:47:32 Sujet du message :

Moins de trois cents pas nous séparent de nos poursuivants : avec le gnome qui nous ralentit, il leur faudra peu de temps pour nous rattraper. Je tends l’oreille, tentant de faire abstraction de l’écho produit par le tunnel. « Ils sont plus de dix, nous n’avons aucune chance au corps à corps».
« On s’arrache » dit Katharina
Heureusement, une léger souffle de vent vient dans notre direction.
« Allez-y, je vais les ralentir »
Je sors deux petites bourses de cuir de ma tunique : je dépose un petit gravier sur la margelle, et le saupoudre d’une poudre blanche. Aussitôt un épaisse fumée se forme, que la brise entraîne vers nos poursuivants.
Ils étaient tout près : les hurlements et les quintes de toux se font entendre en quelques secondes.

Je rejoins à la hâte mes compagnons essoufflés. Nous avançons en silence, à mesure que le tunnel devient de plus en plus bas de plafond. Après quelques minutes, le sol devient plus glissant et je dois me courber en deux pour avancer. Il n’y a pas plus d’un pas de distance entre la surface de l’eau et le plafond.
Nous sentons nos jambes frôlées : algues ? serpents ?, impossible à dire mais nous avançons dans l’angoisse d’une morsure.
La galerie principale dans la quelle nous sommes reçoit l’apport de plusieurs affluents. L’un d’eux, à l’odeur particulièrement répugnante manque de nous faire vomir.
Nous nous retrouvons soudain, sous un puits vertical. Le jour perce, 50 pieds au-dessus de nous par une épaisse grille de fer. Le puits est complètement lisse.
Le muet hoche négativement la tête.
Je ne peux tous nous élever jusqu’au sommet.
Nous entendons des rumeurs derrière nous et continuons harassés.
La galerie est rejointe par une autre, transportant une eau glaciale. Je sens le courant de l’eau augmenter fortement sur ce sol glissant. Le plafond s’abaisse encore.
Dans la pénombre, j’entends l’un de mes compagnons hurler et se faire aspirer par les flots. Pris de panique, je tente de m’accrocher aux pierres disjointes du mur. Je m’arrête pour reprendre mon souffle, lorsque je reçoit un choc énorme dans les jambes. Au bout de quelques mètres, je remontre vers la surface, pour m’apercevoir avec horreur que le tunnel est entièrement immergé.
Je décide, en désespoir de cause de nager dans le sens du courant pour atteindre une sortie. Avec une vitesse folle, je me retrouve projeté en l’air : le tunnel débouche à mi-hauteur de la paroi d’une immense salle.
J’atterris dans un bassin, où se déversent des dizaines de canalisations. Je nage jusqu’au bord, et m’écroule. Je suis presque surpris de retrouver Kataharina, Moustik et le muet sur la berge : ils sont plus résistants que je ne l’aurais parié.
« Le grand réservoir, je connais cet endroit » dit le gnome, « et je sais où nous mettre en sécurité ».
Nous fonçons par un couloir, et gravissons une longue échelle. Celle-ci débouche sur une petite pièce apparemment nue. Le gnome s’approche d’un angle et y fait apparaître une petite trappe au ras du sol. Il se glisse dans l’interstice. Nous le suivons avec difficulté.
Nous débouchons dans une grande cave remplie de caisses et de tonneaux. Un entrepôt de contrebande, probablement. Nous nous écroulons tous contre le mur.

Maintenant que nous sommes saufs, tu vas nous dire toute la vérité sur cette Humeur Noire.
Le silence est pesant, et Katharina à l’air un peu génée. Moustik, qui faisait l’inventaire de ses herbes perdues, lève un sourcil incrédule. Seul le vacarme des flots, très loin, trouble le calme.

« Je ne vous ait pas tout dit, c’est vrai, et tu l’as bien senti, le muet, lorsque la panique m’a fait perdre le contrôle de mes pensées. Le secret de l’Humeur Noire ne nous apportera pas seulement la richesse. Il apportera aux nôtres le pouvoir. Le pouvoir de l’argent, le pouvoir des machines. Le pouvoir de la vitesse, et celui des armes. Il donnera le pouvoir au peuple de sortir de la misère : il nous permettra de vaincre la garde Impériale, de renverser l’Empire ».
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Galaan
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Posté le : 28/06/2005 11:30:20 Sujet du message : ...

Mon père m'a dit un jour :
" Mon fils, tu possèdes un grand pouvoir mais il existe des pouvoirs encore plus grand et qui, si tu n'y prends pas garde, pourront dominer le tien."
" Le premier est l'ambition. Certains hommes sont prêts à tout pour dominer d'autres hommes et l'esprit est la forme ultime de domination. Ces hommes te proposeront beaucoup de puissance pour asservir ton pouvoir à leur ambition... "
" Le deuxième est l'or. Beaucoup essayerons d'acheter ton pouvoir mais n'oubli pas qu'il n'appartient qu'à toi... "
" Enfin le troisième est certainement le plus dangereux. Ce sont les femmes qui le détiennent. Elles ont la capacité d'enchaîner ton cœur et alors ton pouvoir sera le leur..."

Et voila ou j'en suis aujourd'hui! Je cherche à renverser l'empire pour une somme faramineuse sous les ordres d'une femme d'une beauté exceptionnelle...
Tout est aller beaucoup trop vite. Depuis le moment ou j'ai ressenti l'appel de Katharina, je me suis laisse entraîner par un flot d'évènements qui à complètement échappé à mon contrôle. Et maintenant je suis la, accompagné par un gnome et un homme attendant des réponses.

Seth est très intéressant. Son schéma est particulièrement facile à lire. Ce qui me trouble chez lui, c'est la quantité de chose que je peux y lire.

Moustik reste un mystère. Son schéma est tellement complexe et embrouillé qu'il m'est impossible d'y lire quoi que ce soit. J'ignore jusqu'a son nom. On dirait presque qu'il l'ignore lui-même. Sûrement qu'en appelant le vide, je pourrais en savoir plus, mais il n'en est pas question pour le moment.
Enfin Katharina... Aujourd'hui je comprends les paroles de mon père. Je me sens capable de faire n'importe quoi pourvu qu'elle le désire. Depuis que Morvan ne la "couvre" plus, son schéma est simple et fluide et pourtant je n'ose le lire. J'ai trop peur de ce que je pourrais y découvrir...

"Bon maintenant que vous connaissez toute l'histoire, vous pouvez encore décidez de renoncer..." Katharina attend visiblement une réponse qui ne vient pas.
"Tout cela est bien ambitieux, intervient Moustik, mais qu'attends-tu de nous exactement ?"
"L'inventeur de l'humeur noire est un gnome. Il est retenu prisonnier avec sa femme et sa fille dans les locaux des laboratoires des Westfnir. Enfin c'est ce qu'il croit... Sa femme et sa fille sont mortes."
"Laisse-moi donc deviner la suite" Visiblement le gnome ne tient plus en place "Tu comptes sur la solidarité gnomique pour que je lui soutire le secret de fabrication et sur Seth pour en fabriquer une petite quantité afin de convaincre notre futur clientèle. Mais que vient faire le bossu dans cette histoire ?"
Le gnome a été bourré de poudre de manaryl, et cela à sur lui des effets plutôt... inattendu. Elle compte sur moi pour le "calmer", c'est cela ?

Katharina ouvre de grands yeux, effarée. Visiblement nous avons touché juste.

"Je crois que tu surestimes un peu mes capacités ma belle. Reproduire une invention gnome n'est pas à la portée du premier mineur venu."

Seth se trompe. Si quelqu'un en est capable c'est lui.

Mais, que se passe-t-il ? Katharina ! Je tombe à genou ma tête me brûle : C'est comme si des millions de schémas se bousculaient dans ma tête !

Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!
 
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lendraste
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Posté le : 01/07/2005 07:20:54 Sujet du message :

Pour l'instant tout va bien.

Cela me rappelle une histoire qui ne m'a jamais fait rire. Celle d'un gnome qui expérimente les effets de la gravité, et cherche à mesurer sa vitesse de déplacement, lors d'une chute libre, avec un attirail compliqué. Le gnome en question a oublié de prendre l'une de ses inventions appelée contre-chute, qui lui permettra de s'en sortir indemne. Tous les deux-cents mètres, il marmonne : "pour l'instant tout va bien". De chute il n'y a que celle de cette histoire stupide. Mais le concept que j'évoque est bien ce que je pensais l'instant avant que le muet se mette à crier.

Moustik n'est pas dupe, mais je le savais en l'engageant. Il sait très bien que je ne sers pas de guilde et que notre fuite aux allures de parcours du combattant n'en est pas vraiment une. En revanche, il n'a jamais su qui m'employait. Quant aux Pestes-Lames, même si je m'inquiétais de leur présence ici, il y a belle lurette qu'ils ne nous poursuivent plus grace à l'intervention de Morvan. Le reste n'est qu'une jolie mise en scène savamment orchestrée pour donner de la valeur à notre affaire et maintenir l'intérêt de mes compagnons. Mais cette mise en scène trompe-t-elle vraiment Misheyodeha ? Alors que je me demandais qui notre bossu avait mis au courant de ce qu'il avait appris de moi, j'entends son cri dans ma tête. C'est aussi bien que je lui fasse de l'effet, car je n'ai pas d'autres moyens de contrôle pour l'instant, mais à cet instant, c'est la surprise.

- Que t'arrive-t-il, lui demande-je abruptement.

Mais je n'entends que son hurlement dans mes pensées. Il me vient alors une idée. Les autres se demandent ce qui se passe. Seth aux aguets, Moustik pratiquement caché dans l'ombre, une de ses fameuses fléchettes mortelles dans la main. Je sors une fiole que je garde en réserve à l'usage de Morvan. Je l'ouvre et lui ordonne : "respire !". Je ne sais si c'est un reflexe, parce qu'il a le souffle coupé par ce qui lui arrive, ou s'il est décidé à m'obéir, mais la poudre de Manaryl file directement dans son système respiratoire. Aussitôt après, il est pris de convulsion.

- Salope ! Me lance Seth qui vient de comprendre mon geste.
- On verra, lui réponds-je aussitôt.

Mais je comprends alors mon erreur. Le muet avait tout simplement perdu le contrôle de ses talents. En lui en offrant encore plus, c'est un déchaînement chaotique de pouvoirs débridés qui s'exerce, à un point que je n'ai jamais vu jusqu'alors. Il semble que la réalité se déforme, comme si on la voyait à travers les ondes d'une eau troublée par moult impacts. L'effet est douloureux, car ce n'est pas une illusion d'optique. Incapable de me concentrer, je perds pied tout en laissant libre court à mes hurlements. J'ignore bientôt ce qui se passe autour de moi et je sombre dans l'inconscience...

A mon réveil, je sens une main me caresser les cheveux. Un poignet inconnu se tord bientôt de douleur sous ma prise. Il me semble que j'aurai du entendre un cri ou un hoquet de surprise, mais mes yeux ouverts révèlent bien vite le visage crispé du bossu. Je lâche son avant-bras et lui laisse entendre en pensée que s'il y tient, il a tout intérêt à garder ses distances. Je constate que son corps, le mien et ceux de nos deux autres amis sont intacts et non plus affreusement déformés comme j'ai pu le voir. En revanche, le décor a changé... Radicalement.

Une brise fraîche et humide me fait frissonner. Je suis encore trempée depuis notre bain forcé. Autour de moi, de lugubres végétaux rabougris émergent à peine de l'eau saumâtre et puante d'un marécage. Sur la lande de terre que nous occupons, Moustik et Seth s'éveillent et découvrent avec surprise notre nouvel environnement. Le bossu semble aussi surpris que nous, à ceci prêt qu'il ne fait aucun doute à mes yeux qu'il est responsable de notre présence ici, dans ce lieu inconnu, à des lieux de Sternhoff, du fait qu'il n'existe aucun marais à ma connaissance dans la région. Puis, un nouvel élément me fait prendre conscience que la situation est peut-être encore plus compliquée : le ciel est vert.

Quelque chose ou quelqu'un m'a fait perdre le contrôle, nous avoue le bossu, un scintillement doré au fond de son regard.

Hélas pour lui, ça ne change rien, et je n'ai aucun remord quant à ce que j'ai fait.

Je nous ai transportés... Ailleurs, je pense. J'ignore comment cela est possible, ajoute-t-il, une pointe de colère dans la "voix".

Pour l'instant, tout va mal. Surtout quand j'aperçois du coin de l'œil quelques oiseaux de mauvais augures qui me paraissent, soit très gros, soit très proche.
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Lendraste de Loreval
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Xaviar
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Posté le : 01/07/2005 11:56:12 Sujet du message :

Je ne reconnais que trop bien l'endroit où Misheyodeha semble nous avoir « projeté », ce marais est quelques deux cents lieux au sud de notre point d'origine, là où le Semrets se jette dans l'Océan du Méridien... J'y ai voyagé tantôt, une sombre affaire de piraterie qui avait failli mal tourner mais qui m'avait permis de faire connaissance avec les rares habitants de ce delta, une chance dans ce contretemps !

Mais ce qui inquiète Katharina ce sont les gros rapaces qui ont l'air de s'intéresser à notre cas, les Roks d'eau sont plutôt agressifs en cette saison, les petits viennent d'éclore et la recherche de viande fraîche est vitale pour eux, habituellement les poney sauvages ou les gros varans qui hantent ces lieux saumâtres sont des victimes toutes désignées, mais vu la taille des oiseaux et leur insistance à nous tourner autours je pense qu'ils nous trouvent très çà leur goût.

- Merde, où est ce qu'on est fourré là ? » Tempête Katharina, visiblement plus furieuse que jamais
- Du côté des Marches Maritimes très chère. » J'ai pris ma voix la plus doucereuse.
- Tu plaisantes ?
- Je crains que non hélas....
- Il fait chaud, je ne suis jamais allé autant au sud. » Seth semble émerveillé par ce paysage détrempé.
- Et les rapaces là haut, ils sont dangereux ?
- En cette saison oui....
- Et merde » Cette triviale interjection est ponctuée par un regard noir lancé à Misheyodeha, lequel se tient le plus loin possible de Katharina. « Et en plus ces emplumés sont hors de portée..... »

Un ange passe, je met à profit ce court répit pour sortir ma bonne vieille bouffarde et cherche mes « tabacs », bien à l'abris au fond de ma gibecière, ces herbes antiques sont mon bien le plus précieux.

- Tu crois que c'est le bon moment pour fumer ?
- Ne t'inquiète pas ma grande.
- Evidemment que je suis inquiète, t'as pas l'air de réaliser qu'on est dans la merde !
- Trois fois le même gros mot en cinq minutes, mais où est donc passée ta légendaire correction ma douce ?

Visiblement excédée, Katharina se laisse glisser contre le tronc d'un sol pleureur, elle prend plusieurs profondes inspirations et ferme ses yeux, Seth s'émerveille toujours autant et le muet semble un peu perdu.

L'air devient alors mon allié, plusieurs bouffées ont été nécessaires et désormais il peut me transporter au gré de mes caprices, je m'élève brusquement, sortant mes deux dagues. Seth pousse un cri étouffé, attirant l'attention de mes deux autres compagnons d'infortune à mon endroit. Les oiseaux de proie quant à eux ne mettent pas longtemps à me fondre dessus, tant pis pour eux, il me faudra moins d'une minute pour les égorger et ainsi dissuader leurs congénère de s'intéresser de trop près à nous.

- T'as toujours su faire ça ? Me demande Katharina dès que mes pieds eurent touché terre.
- Il faut croire, néanmoins...
- C'est ton tabac c'est ça ? » me coupe Seth
- Exactement, je ne m'en sers qu'en dernier recourt, surtout devant témoin.
- On a souvent travaillé ensemble Moustik, et jamais tu ne m'as montré ça.
- La situation ne c'est jamais prêté à une telle extrémité voilà tout, maintenant que les choses soient claires, le premier qui essaie de me voler ou d'essayer ces herbes je le tue sans préavis !
- T'as trouvé ça où ? » Lance Seth coupant ainsi le silence qui avait suivi mon avertissement.
- De l'autre côté du continent, au pays d'Odilon, de petits cousins à moi m'en ont offert et c'est un cadeau que j'estime par-dessus tout.
- Bon, comment allons nous sortir de ce bourbier infâme ? Katharina semble de nouveau irritée.
- Plein sud il y a le Bayou d'Ascros, j'ai mes entrées dans le clan des tailleurs d'Ecumes. On a tout intérêt à se presser d'ailleurs, c'est la saison de la fièvre des marais et je m'en passerai bien, quant aux gaz délétères qui dans cette région donnent cette coloration verte au firmament, ils vont nous affaiblir d'heure en heure... Hardi compagnons, suivez mes pas!

Les huit heures de trajet qui nous séparent de la forteresse pirate au cœur du bayou se font dans un silence assourdissant, il me semble que Misheyodeha n'arrête pas de me fixer, il n'a rien « dit » depuis que je me suis réveillé mais c'est de lui dont je me méfie le plus : ses pouvoirs sont inquiétants et mes tabacs sont j'en suis sûr une tentation pour lui, heureusement qu'il m'a l'air suffisamment honnête pour demander la permission le jour où il voudra y goûter..... Une fois n'est pas coutume Katharina est contrainte de me suivre et non l'inverse, elle a l'air de prendre fort mal la chose et n'a pas desserré les dents du voyage, Seth quant à lui a l'air d'un enfant émerveillé par ce qui l'entoure, il a sans doute conscience des dangers de ces lieux mais le plaisir de la découverte l'emporte dans son expression.

Quant enfin je toque à la porte du bastion des Tailleurs d'Ecume, une douleur sourde et une faiblesse commencent à se faire sentir, ce bon vieux Dalthaïr nous accueille, ce vieux partenaire et ses compagnons ont confiance en moi et je me porte garant des trois autres, ils nous accordent l'hospitalité sans se faire prier.

Les premiers vomissements me prennent lors du dîner que l'on nous sert et lors que l'on me porte à ma couche, le front brûlant et le corps trempé d'une sueur poisseuse il faut se rendre à l'évidence, la fièvre des marais m'a frappé.
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WoodBlade
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Posté le : 04/07/2005 13:00:02 Sujet du message :

- On a beau dire, ces petites personnes, c'est fragile quand même, dit Dalthaîr en éclatant de rire.
Visiblement, les pirates ne s'inquiètent pas outre mesure du mal qui affecte Moustik : ils lui donnent une espèce de racine à mâcher, et lui fond boire un épais bouillon.
- Avec ça il va s'endormir, et il pourra marcher dès demain, par contre, vous attendez pas à le voir courir avant une semaine.

Le dîner est gai et bruyant. Le riz, les poissons et les reptiles grillés sont avalés avec des litres de ‘Chnup'it', un alcool de roseau fait maison.
Les questions sur notre arrivée dans le coin ne tardent pas, et Katharina s'en sort par une pirouette, évoquant une malédiction jetée par un puissant sorcier. Le muet semble incrédule, désemparé. Visiblement le brouhaha qui remplit sa tête est encore plus fort que celui qui règne dans la salle.

Le vent du sud se lève en fortes bourrasques au moment où nous rejoignons le dortoir. L'orage éclate bientôt, et la nuit étouffante est striée d'éclairs. Couvert de sueur, je n'arrive quasiment pas à fermer l'œil. Dans la lueur intermittente, alors que les pirates ronflent bruyamment, je distingue le bossu, assis sur son lit, les yeux fermés, dans ce qui ressemble à une position de prière. Lorsque l'éclair suivant illumine la pièce, sa couche est vide. Trop épuisé pour partir à sa recherche, je m'écroule, dans un sommeil agité, peuplé de démons.

Les pirates n'ont pas menti : au petit matin, alors que l'orage a laissé la place à une fine pluie tiède, Moustik a l'air plus en forme. S'il a encore le teint vert, il arrive à plaisanter avec ses anciens compagnons.
Nous nous réunissons avec nos hôtes pour organiser le départ. La destination, Sternhoff est claire, de même que le moyen de nous y rendre : en l'absence de connaissances magiques, du moins suffisamment contrôlées, nous devrons partir à pied.
- Vous n'irez nulle part à travers ce labyrinthe de canaux et de sables mouvants, s'esclaffe Dalthaîr. Je ne vous donne pas trois minutes avant d'être totalement perdus. Nous vous emmènerons jusqu'à la grande tourbière O'Kell. Par contre, je suis obligé de vous demander une petite participation pour la course.
Le prix de dix florins est proprement exorbitant, mais nous sommes coincés, et Moustik semble cruellement manquer de l'énergie nécessaire à un bon marchandage.
- Les affaires sont dures en ce moment dit Dalthaîr avec un petit rire.

Nous embarquons sur une barque plate, surmontée d'une tourelle à l'arrière. Un homme, assis au sommet tient la barre, tandis qu'un autre s'affaire autour des quatre petites voiles de l'embarcation. Nous naviguons sur des canaux naturels recouverts d'herbes vertes. En vérité il est impossible pour un non-initié de distinguer la terre de l'eau.
Les marais s'étendent à perte de vue, et la chaleur étouffante n'est propice qu'au repos. Allongé, je pense à la façon dont je vais annoncer à mes compagnons, une fois arrivés à Sternhoff, que cette mission n'est plus la mienne.
Moustik s'est endormi et ronfle, tandis que Katharina ne cesse d'observer les environs. Le muet a pris sa position habituelle.
Par intermittence, des rayons de soleil brûlants parviennent à percer les lourds nuages noirs, desquels tombent de lourdes gouttes, incapables de rafraîchir l'air ambiant.
Nous ne voyons d'autres hommes, tout au plus une petite cabane sur pilotis, ç a et là, apparemment inoccupée.

Les marins sifflotent doucement, et le calme ambiant n'est troublé que par les envolées de petits oiseaux multicolores qui s'échappent des bosquets touffus, ou par le cri inquiétant des grands rapaces, qui tournoient au-dessus de nous depuis notre départ. Parfois, un gros varan quitte l'eau précipitamment à note approche.

- Nous n'irons pas plus loin, dit le pilote, alors que le soleil vient de dépasser le zénith. Ici commencent les hauts fonds de la tourbière O'Kell. Votre chemin est facile à suivre : le bourg de Gal se trouve derrière ce mont que vous apercevez. Il vous faudra une bonne journée de marche pour l'atteindre. Un conseil : soyez attentifs à tout, ne dormez pas tous en même temps.

Nous remercions nos guides et commençons la route, rassurés par leur discours. Après quelques centaines de pas, il apparaît évident que le gnome est trop faible pour avancer. Je décide le prendre sur mon dos, ce qui ralentit encore notre progression dans le sol spongieux de la tourbière.
Près de quatre heures se sont écoulées, lorsque nous décidons de faire une pause, à l'abri d'un petit bosquet d'épais buissons.
- Il faut repartir. Vite
L'injonction du muet se heurte à l'épuisement général.
- Donne nous 5 minutes. Seth n'en peut plus de porter Moustik.
- Non : maintenant.

Alors que je recharge mon compagnon sur mon dos, un étrange et sourde mélopée s'élève, bientôt suivie d'un bourdonnement strident. En une fraction de seconde, une nuée d'insectes s'abat sur nous, et des cris aigus se font entendre de toutes parts.
De tous les cotés du bosquet, et comme sortis du sol, surgissent alors les silhouettes d'étranges êtres : sortes de gnomes hirsutes, aux cheveux roux, aux habits verts, maculés de boue.
Quelques uns sifflent dans des flûtes, alors que la plupart nous tirent dessus au moyen de frondes ou de petites arbalètes. Ils se précipitent, ivres de rage, hurlant un cri de ralliement ‘Flannaghan'.
Je distingue au loin, sur un promontoire, l'un des leurs. Le visage masqué, il se tient à genoux devant un étrange totem, d'où s'envolent les myriades d'insectes qui nos assaillent.
Rapidement je sors un gravier jaune de Wix et le hume profondément, sous le regard des autres. Les vapeurs acides font vite leur effet, provoquant une bouffée de chaleur et m'ôtant toute peur du danger.
Pour la première fois depuis plus de cinq ans, je tire mon épée et me précipite au cœur du chaos.
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Galaan
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Posté le : 06/07/2005 14:14:10 Sujet du message :

"Mon fils, il existe certains artifices qui permettent aux non-initiés de connaître le pouvoir de l'esprit. Ils sont dangereux et la plupart d'entre eux en meurt. Mais pour nous le résultat peut-être pire que la mort... Tu auras une impression de pouvoir encore plus grand, mais tu ne le contrôleras plus. Lui te contrôlera..."

Les mots de mon père résonnent encore dans ma tête. Quand Katharina m'a fait respirer cette poudre, c'est comme si mon esprit se détachait complètement de mon corps. Le vide qui habituellement est mon plus fidèle allié à été remplace par le chaos le plus total. Mais étrangement, mon pouvoir n'était pas affecté, bien au contraire, je sentais que tout semblait plus facile à réaliser.

Je suis passé tour à tour dans la tête des personnes proches de moi. Le lien entre Seth et sa femme est tellement fort que j'ai pu moi même lire le schéma de sa femme. Dois-je dire à Seth qu'elle est enceinte ? J'ai également vu l'homme à l'origine du déferlement dans ma tête quelques minutes plutôt. J'ai enfin réussi à déchiffrer les étranges arabesques que forme le schéma de Moustik. J'y ai découvert cet étrange endroit et j'ai eu la brusque envie de m'y rendre. J'ai aussi pu lire l'esprit de Katharina et j'y ai découvert d'étranges choses. Je sais exactement ou se trouve notre fameux gnome...

"Il vivra..." Katharina se tient près du corps ensanglanté de Seth. Il a livré une rude bataille et aurait du en mourir si Moustik ne s'était pas découvert une affinité particulière avec cette race. Il commença à discuter dans leur dialecte et plutôt que de nous achever ils décidèrent de nous transporter à bord d'une espèce de luge dans cette grotte.

Je n'ai absolument rien compris de la conversation entre Moustik et nos "hottes". Car depuis quelques temps déjà le chaos qui règne en maître dans mon esprit est devenu stérile. Je ne ressens plus rien. Je ne perçois plus les ondes et encore moins en emmètre. J'ai peur... J'ai toujours vécu avec mon pouvoir, je ne peux imaginer un seul instant de vivre sans. Et il y a cette douleur quelque part dans mon ventre. Elle était sourde, il y a seulement quelques minutes mais elle est fulgurante maintenant. J'implore Katharina du regard. Je ne suis rien sans mes pouvoirs. Elle s'approche de moi. Mais Moustik s'interpose :

"Non ! Il doit gagner ce combat seul cette fois."

Je maudi se fichu gnome ! Pourquoi ne s'occupe-t-il pas de ses affaires celui-la ? ! Non Il a raison. Je dois vaincre ! Le vide... Seul le vide peut m'aider. Mais comment appeler le vide dans tout ce chaos ? Là ! Ce point noir... Oui ! Je dois me focaliser dessus et le faire grossir, grossir, grossir...

***************************

J'ignore combien de temps j'ai dormi, mais je ressens la douce présence du vide.

"Tu as gagne", me murmure Katharina.

Oui, j'ai vaincu le chaos et maintenant il est temps de nous remettre en route

"Tu peux nous faire sortir d'ici ?" Me lance Seth visiblement remit de ses blessures.

Bien sur ! Ce que j'ai accompli une fois volontairement ou involontairement est gravé dans mon esprit, je peux donc le reproduire

Je m'assois en tailleur devant mes compagnons incrédules. Je sais ou se trouve notre gibier et je sais exactement où trouver un souvenir assez net de l'endroit ou il se trouve. Katharina me résiste, elle doit avoir d'étranges secrets. Mais elle ne peut rien contre moi. Voila ce que je cherche...

"Le temple de Mauserus" dit Katharina en regardant autour d'elle.

C'est ici que se trouve notre gnome, n'est pas Katharina ?
 
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lendraste
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Posté le : 07/07/2005 15:44:00 Sujet du message :

Un coup de pied dans l'estomac, puis un autre retourné au visage. Il ne resterait alors plus qu'à me jeter sur lui, pour en finir rapidement. Il n'aurait pas le temps de réagir, ni personne d'autre d'ailleurs. J'aurai pu le faire, mais je ne le fais pas. J'ai hésité une seconde de trop. Le bossu vivra pour l'instant. A sa muette question, j'acquiesce d'un signe de tête. Je déteste son pouvoir, et je déteste cette absence totale de contrôle sur les évènements. Même le manque de poudre de Manaryl ne l'a pas tué ! Mais me retrouver ici, dans le Temple de Mauserus, est déjà un progrès, le seul véritable progrès. C'était largement suffisant pour que je n'aie plus besoin de lui, c'était suffisant pour m'en débarasser. Et s'il a véritablement lu dans mon esprit, alors ce Misheyodeha est d'une naïveté sans borne pour rester avec moi. Quant à moi, je pense que je suis stupide d'avoir hésité.

- Eh ma grande ?!
Mon regard s'apesantit sur Moustik qui vient de chuchotter.
- Qu'est-ce qu'on fiche ici ?
Je comprends sa surprise, mais je l'invite au silence, un doigt sur mes lèvres closes. Je sais exactement où nous sommes, et pour cause, je vis ici. Le Temple de Mauserus, du nom de son fondateur, Mauserus Attricta, un illuminé qui vécut 10 siècles plus tôt, était devenu avec le temps la capitale religieuse d'un ordre né d'un chisme avec la religion impériale. Séduit par l'attrait de cette philosophie, le clan Hatori avait fondé ici sa maison, et s'était lié avec Mauserus. Le pouvoir politique et religieux unis, aux frontières d'un empire naissant. C'est de là que le descendant du clan, le Baron de Sternoff, Enzo Hatori, tenait sa réputation et sa position si particulière vis-à-vis de l'Empire. Avec le temps, les mauseriens en était venu à baffouer leurs principes, et ne contrôlaient plus les masses par la peur du divin, mais par la peur tout court. Et le baron contrôlait le Temple. Le temple était le parfait alibi pour recueillir les orphelins, et nul ne se préoccupait vraiment de ce qu'ils devenaient une fois ses portes franchies. Moi, je le savais.

Je guide mes compagnons dans les grandes salles et les couloirs. Je ne me fais pas particulièrement discrète, je ne suis pas sensée me cacher. Toutefois mes 2 jours d'absence et l'état de ma tenue ne laissera pas de susciter des questions, aussi je presse le pas. Sans croiser âme qui vive, ce qui ne me surprend pas, nous arrivons dans mes quartiers. Une corbeille de fruits attire aussitôt mes invités comme la lumière les papillons. Je les laisse la vider tandis que, dans la pièce voisine, je passe une tenue plus propre et que j'arrange un peu mes cheveux, les nouant pour éviter qu'il ne me gène dans ce qui nous attend. Je refais ma réserve de Manaryl et de quelques fioles que je garde en réserve puis je rejoins mes compagnons. Il me regarde tous et bien que je ne sache pas lire dans les esprits, Moustik est un livre ouvert de questions. Toutefois, c'est Seth qui prend la parole :

- Tu es ici chez toi, n'est-ce pas ? Et c'est ici que se trouve le gnome que nous cherchons ?
- Tu ne l'aurais pas découvert si nous étions entré par la voie que je nous avais tracé.
- Le souterrain qui relie le palace du clan Westfnir au Temple, dit mentalement Misheyodeha qui semble décidé à me contrarier.
- Oui, ce souterrain. Ce n'est pas le clan Westfnir qui détient l'ingénieur, c'est le Baron... Du moins, le Temple. Et encore depuis peu. L'histoire que je vous ai raconté est vraie mais c'est un peu vieux. Le gnome, c'est moi qui l'ait escamoté. Cependant je n'étais pas au courant du pourquoi de cet enlèvement jusqu'à ce que je le remette au Baron.
- Et tu travailles pour le Baron ? relance Seth un peu interloqué.
- J'aimerai bien que ce ne soit plus le cas. Enzo Hatori est un porc. Je l'ai assez servi et j'ai envie de voler de mes propres ailes. Ici je sens une affaire juteuse et j'ai pris des engagements avec un acheteur. Toutefois j'imagine que la présence des Pestes-Lames à la taverne l'autre jour est le résultat d'une rumeur qui se répand plus que de raison. Deux jours ce sont écoulés... Mon projet est peut-être encore réalisable.
- Et cette histoire de Guilde des Ombres d'Acier ? continue Seth
- Une simple couverture. Les agents du Baron n'agissent pas ouvertement en son nom dans les affaires de la pègre, répond le bossu à ma place.

Il m'énerve. Et il le sait en plus. Je résume le reste à peu de chose. L'inventeur gnome est dans les sous-sols du temple, bien gardé et surtout protégé par des limiers télékinesistes et télépathe comme Morvan, ces gosses rendus esclave de la Manaryl. J'en connais la plupart et je connais leurs faiblesses. Nous avons une chance si nous agissons sans hésiter et sans tergiverser. Je sais que mon plan n'est connu d'aucun d'eux. J'ai passé des années à m'entraîner à résister aux explorations mentales des limiers. Chacun semble évaluer ses chances. A ce moment je fais de même en considérant que le bossu peut s'avérer un allié précieux. Pourvu qu'il le veuille. Le "oui" unanime m'étonne un peu, mais Seth et Moustik mesurent très bien ce qu'ils y gagnent. Pour Misheyodeha, je ne sais pas. Mais je m'en fiche, tant qu'il ne me plante pas un poignard dans le dos.

Nous bougeons, quittons mes appartements et empruntons les couloirs les plus discrets du temple endormi à cette heure tardive. Nous ne sommes pas bien vaillant, après toutes nos pérégrinations, mais nous n'avons pas le temps de nous reposer. Une journée d'attente de plus nous porterait préjudice. Nous gagnons très vite les sous-sols. Je me présente sans éveiller les soupçons face à des gardes qui me connaissent et qui ne rentreront plus jamais voir leurs femmes et leurs enfants après que j'en aie fini avec eux. Je sens la désapprobation et les réticences de mes compagnons, mais on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. Arrivé dans l'une des salles de jonction des souterrains, un problème survient.

La lumière se fait sur cinq limiers et une vingtaine de soldats qui semblent nous attendre...
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Xaviar
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Posté le : 11/07/2005 10:06:26 Sujet du message :

Deux fois que l'on tombe dans un piège, ça commence à faire beaucoup et j'avoue que ma confiance commence à se limiter envers mon ancienne « partenaire » ainsi qu'envers le bossu.... Le précédent rendez vous avait vu Kieft et ses acolytes nous tomber dessus, là c'est toute une section de miliciens chevronnés adjoint de télépathes qui nous attendaient.

- C'était pas discret ce truc lance Katharina à Seth.
- Oui mais c'était un moyen rapide de régler le problème, les télépathes hors du coup et là ça a tout de suite été plus facile.
- Tout de même, avec un tel feu d'artifice c'est bien heureux qu'on soit pas enterré sous vingt mètres de roches
- Parlons en, ça commence à faire pas mal de « comité de bienvenue » dans cette affaire, comme bâton merdeux c'est du grand art.
- Moustik tu sais bien qu'on a rien sans rien, ce n'est pas la première fois que tu prends de tels risques.
- Je les prends en connaissance de cause et habituellement les surprises de cet acabit sont rares.....

Ma dernière réplique a jeté un froid, visiblement Katahrina commence à réaliser à quel point ma confiance envers son « plan » est ébranlée.

Ce n'est peut être pas le moment de se disputer

Il a raison le bossu, nous ne seront pas trop de quatre pour se sortir de ce pétrin. Katharina soupire longuement, la lassitude commence à s'inscrire sur son visage et dans ces gestes, elle prend machinalement la tête du groupe, nous entraînant dans une galerie sobrement entretenue. Seth lui aussi semble suspicieux, je pense qu'il est quelqu'un en qui l'on peut faire confiance, et puis c'est vrai que l'on formerait une fine équipe, il n'y a qu'à voir la manière dont on a réussi à éliminer les limiers et les gardes : il a lancé une sorte de poudre qui au contact des torches a produit une déflagration en soi inoffensive mais dont le bruit et la clarté aveuglante ont déstabilisé l'ennemi. Se débarrasser ensuite des télépathes rendus sourds et aveugle fut un jeu d'enfant, distribuer des fléchettes empoisonnées au reste de la troupe tandis que les autres jouaient de la lame et que le bossu semblait être perdu dans une de ses pensées fut d'un dérisoire enfantin......

Ce couloir semble interminable, oppressant même, car seul le bruit de nos pas nous accompagne. Finalement nous débouchons sur une pièce agréablement aménagée, avec des meubles de goût et divers ustensiles censé faciliter l'existence : « Nous y sommes » nous dit Katharina.

A peine avons-nous pénétré dans ce lieu qu'un cliquetis suivi d'un fracassement métallique nous alarme ; une cage aux barreaux filant du sol au plafond nous emprisonne désormais, à peine avons-nous le temps de réaliser J'ai mal, j'ai tellement maaaaaal qu'une fois de plus nous sommes tombé dans un piège qu'une voix désagréable et inconnue se fait entendre.

« Vous voilà donc entre mes griffes mes agneaux, patientez quelques heures et mes hommes viendrons vous délivrer, il est incroyable que vous soyez parvenus jusque là... Mais je parle, je parle et j'en oublie les règles d'hospitalité les plus élémentaires : Veuillez trouver dans ces lieux tout le confort que des prisonniers tels que vous ! Une dernière chose, ne comptez pas sur les talents de votre curiosité bossue, je craint qu'en ces lieux il ne soit trop perturbé pour vous aider correctement »

Chassez ces oiseaux, sinon oui, sinon non, ils picoreront l'âme des dieux et jamlsi mon jardin ne fleurira....

Notre interlocuteur est resté invisible à nos yeux....

La situation est claire et m'excède, on nous pigeonne une fois de plus, une fois de trop, inutile de compter sur le muet, il est parti ailleurs, aux grands mots les grands remèdes, je sors ma bouffarde ! Sous le regards plein d'espoir de Seth et Katharina une fumée aux senteurs de miel sors de ma pipe, je me sens devenir intangible et enfin je puis passer entre les barreaux sans problèmes.

- Bien joué Moustik tu vas mouvoir nous sortir de là !
- Attends vois ce mécanisme... c'est du beau travail, un maître... je vais avoir besoin de tes doigts Katherina, ce bric-à-brac ne se laissera pas faire si je suis seul...
- C'est entendu !

Sans méfiance elle avance ses bras vers la porte de la cage, en un éclair je lui ai fait une incision avec un scalpel dûment trempé dans des semences d'Amourine. « Fait gaffe avec tes outils » tempête-t-elle. « C'est délibéré ma chère »

..voulez vous dansez avec moi madame la commode car j'ai plein d'ami arbre qui diront que je suis un bon parti oh oui.....


Elle comprend de suite, pâlit et recule vivement : « La plante que je t'ai inoculée est déjà dans ton cœur, c'est une mort douce, extatique mais inéluctable qui t'attends Katharina » Son visage est devenu livide, elle semble comme pétrifiée, je poursuis donc : « L'Amourine va germer d'ici une vingtaine d'heure, tu va tomber dans un coma agréable, bercé de rêves fous, en trois jours l'Amourine aura percé ton abdomen et commencera à fleurir, en une semaine elle aura atteint maturité et aura puisé toutes ses ressources en détruisant un à un tes organes, tu mourras de plaisirs à se moment là et avec ce qui aura fleuri, un toxicomane des bas fonds de Sternhoff pourra visiter le pays des rêves un an durant.... »

- Merde Moustik tu déconnes !
- Absolument pas !
- Enlève moi ça putain !
- A une condition : tu nous dit tout ! Tu nous donne les tenants et aboutissants complets de cette affaire, être pris pour un pigeon me rend désagréable, et puis surtout tu me dis ce qu'on à voir ces deux là qui nous accompagnent !
- Moustik, non....

...et puis pourquoi cet ours tient tant à ce que je lui donne mes galettes de pomme, elles sont à moi ces galettes, c'est ma tante qui les a cuisiné avec la recette qu'un saumon lui a donné, un saumon si gentil....

Le bossu est complètement parti, Seth me regarde incrédule, Katharina me fait sa moue de petite fille boudeuse, moi j'ai mon temps : je suis hors de la cage et j'ai les moyens de fuir sans être inquiété, j'attends donc.....
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WoodBlade
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Localisation: Par Issy la sortie
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Posté le : 11/07/2005 18:09:47 Sujet du message :

C'est peu dire que l'ambiance est pesante. Mise à part un léger souffle qui monte d'un long couloir et fait voleter les tentures, la pièce est étrangement immobile et silencieuse. Moustik est assis, visiblement satisfait de lui. De toute évidence, il contient toute manifestation de triomphalisme afin de ne pas agacer d'avantage Katharina.
Je m'assois, dos à la grille à côté du bossu. Il se dégage de lui une forte chaleur.
« Tu souffres ? »
... le colibri l'a bien dit : tant par la ronde que par un détour, il y a fort à parier qu'elle ne puisse que rebrousser chemin, la bergeronnette farfelue, ...égarée parmi ces rhubarbes dont les racines sont si profondément ancrées ...

Katharina transpire à grosses gouttes, et s'accroche aux barreaux. Elle lutte visiblement pour rester debout. Elle et Moustik se dévisagent avec un air de défi. Aucun ne veut baisser le regard, et le monde autour d'eux n'existe plus.

Je pose la main sur l'épaule du bossu. Il est trempé de sueur et n'a aucune réaction à mon contact. Son corps oscille légèrement d'arrière en avant
... la rhubarbe au goût si acide, au parfum si sucré...
Serait-ce possible ?...

« C'est d'accord, je vais tout vous dire. Je n'ai plus rien à perdre à présent. » dit Katharina.
L'effort et la douleur qui semblent l'envahir paraissent plus mentaux que physiques. Moustik a les pupilles dilatés, et le muet oscille toujours, peut-être un peu moins.
« L'histoire du gnome est exact de bout en bout. Celle de l'Humeur Noire aussi. Je travaille bien pour le Baron : celui-ci a soif d'or et de pouvoir et veut maîtriser la fabrication de l'Humeur. Il veut renverser l'Empire, ou au moins faire sécession. Les perspectives l'ont complètement fait dérailler, son ambition est sans limite »
Sous l'émotion, sa voix est montée dans les aigus de façon incongrue.
« continue, ma belle, continue », dit Moustik, frétillant
« La mienne est plus terre à terre : l'argent, rien que l'argent. ... Vous avez tous déjà deviné votre rôle dans l'histoire. Bien sur vous en ignoriez la fin ... Dès la maîtrise du secret, je vous aurais tous é-li-mi-nés, afin d'être seule à maîtriser ce formidable pouvoir!. J'aurais trahi ce porc de Hatori auprès de l'empereur, qui l'aurait fait empaler ! J'aurais vendu à l'empereur mon secret pour des milliards de florins !! il m'aurait en prime offert de gouverner ce royaume, en remerciement pour ma trahison !!! J'AURAIS ETE INFINIMENT PUISSANTE »
Katahrina se tient aux barreaux, haletante, un souffle rauque s'échappant de sa poitrine. Elle parait un instant sur le point de défaillir, sous le coup de l'émotion. Elle a à présent le regard vide, et son regard me glace d'effroi.
Des yeux de chat, la pupille allongé, sur une iris jaune. Ses canines semblant légèrement plus longues. Une ombre passe, le temps d'un battement de paupière, il n'y parait plus rien. Aurais-je rêvé?

« Exactement ce que je voulais entendre » dit Moustik triomphant.
Ce que JE voulais entendre...

Un frisson me parcourt, j'avais vu juste. Nos trois têtes se tournent vers lui, tandis que d'un geste de la main le muet balaie l'espace. La salle autour de nous, comme la grille, disparait. Nous sommes toujours au milieu de ce long couloir.

La peur de la mort est décidément le meilleur sérum de vérité.
Il semble réellement épuisé
Que d'efforts pour accéder à vos esprits retors, et les vider de la lie de la tromperie. ...
« Alors tout cela n'était qu'une mascarade » frissonne Katharina
Le poison est bien réel

« Guéris-moi Moustik »
« Qui est en mesure de donner des ordres ici ? » demande sèchement le gnome. « Je te guérirais quand bon me semble. Nous avons tous besoin des autres : fais-moi confiance », murmure-t-il avec un horrible sourire.

« Inutile de traîner ici : allons chercher ce gnome, c'est tout ce qui nous reste à faire. Je ne sais pas si c'est la fortune ou la mort qui nous attend, mais les gardes de vont pas tarder à rappliquer ».
Seth a raison, maintenant que les choses sont plus claires, suivons notre but commun... pour l'instant ...

Après plusieurs bifurcations, nous apercevons le bout du couloir, faiblement éclairé, lorsque des bruits de métal se font entendre. Nous nous immobilisons, et c'est alors que retentit une sonnerie suraiguë, dont la puissance nous fait presque défaillir. Moustik hurle quelque chose, d'inaudible dans ce vacarme

Vite, à couvert derrière ce mur
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Galaan
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Posté le : 12/07/2005 10:51:48 Sujet du message : ...

Mon père m'a dit un jour que si une bataille parait désespèrée, il faut chercher des alliés les plus inattendus. La surprise et la peur peuvent se révéler des amies très précieuses.

Exactement ce dont nous avons besoin en ce moment. Une vingtaine de gardes fonde sur nous au bout du couloir, une autre vingtaine derrière, et nous au milieu. Je ressens également la présence de trois hommes visiblement sous influence du manaryl. Je reconnais le schéma de Morvan parmi eux. Il faut agir vite. J'explique rapidement la situation à mes compagnons et Seth réagi aussitôt. Un épais nuage se forme, impossible de voir quoique ce soit à l'intérieur, mais qu'importe, je serai les yeux pour mon groupe. Nos ennemis n'auront pas cette chance...

Emportes par leur élan nos adversaires pénètrent à l'intérieur du nuage. Je guide mes compagnons et ils distribuent des coups de lames. La panique s'empare des guerriers. Ils frappent au hasard et s'entretuent. Quelqu'un essaye de pénétrer mon esprit. Je forme une barrière, mais je ne tiendrait pas longtemps, impossible de gérer les deux fronts en même temps. Je demande à mes partenaires de sortir du nuage et de laisser la panique agir.

En sortant, seul Seth est près de moi. Katharina est sortie de l'autre cote et Moustik qui ne semble pas trop incommodé par le nuage, est reste à l'intérieur. Il taillade joyeusement des adversaires complètement désorientés. Ceux qui tentent de sortir sont accueillis d'un cote par les coups mortels de Katharina et de l'autre par la lame de Seth.

Quand a moi, j'ai un autre combat à livrer. Je suis maintenant complètement libre. J'appelle le vide qui vient aisément. Les dernières expériences que j'ai vécues m'ont rendu plus fort. Les trois schémas qui tentent de forcer mon esprit sont flous et embrouilles, c'est une caractéristique du manaryl. Il va donc être très difficile de lire leur esprit. Mais je n'ai pas besoin de le lire, il me faut seulement les détruire... L'un d'entre eux est jeune et sans expérience. Il ne maîtrise que très superficiellement le chaos qui a envahit ses pensées. J'amplifie donc le mouvement de ce chaos, l'homme a peur il a l'impression d'être pris dans un tourbillon de feu. J'amplifie encore, il hurle. Le chaos explose, il est mort.

Ils ne sont plus que deux. Morvan est accompagné par un homme plus vieux chez qui le chaos semble être maîtrisé. Il pousse et je sens que mon esprit va céder si je ne réagis pas rapidement. Ce qui m'étonne le plus, c'est de ne pas ressentir la moindre action de la part de Morvan. Il semble attendre l'issue du combat avant de choisir son camp. A qui a-t-il donc accorde sa loyauté ? Très bien! S'il ne veut pas entrer dans la danse, je dois agir avant qu'il ne change d'avis. Je me concentre donc sur le schéma de mon adversaire.

Il contrôle parfaitement son esprit. Non seulement, il parvient à m'empêcher d'agir sur ses ondes mais en plus je sens sa présence aux frontières du vide. Il va me vaincre. Le jeune homme n'était qu'une diversion pour lui laisser le temps d'infiltrer mon esprit. Il ne faut pas, mes compagnons comptent sur moi. Soudain, son schéma disparaît. Morvan a poignardé mon adversaire.

Le bossu, méfie-toi de Katharina. Elle n'est pas ce qu'elle semble être. Elle est dangereuse. Il faut la détruire. Je ne pense pas qu'il existe une autre solution. Je sens la peur envahir Morvan. Il est de l'autre cote du nuage avec Katharina.

Pourquoi m'as-tu aidé ? Et pourquoi dois-je détruire Katharina ? Mais je ne ressens plus son schéma. Lui aussi est mort.

Le nuage se dissipe faisant place à un Moustik rayonnant au milieu d'un tas de corps sanguinolents. Certains d'entre eux ne sont pas encore morts. Mais ils poussent des râles d'agonie qui soulèvent le cœur. Il doit s'agir des effets pervers des produits dont moustik induit ses lames...

"Ou est Katharina ?" Demande Seth.

Elle a disparu...
 
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lendraste
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Posté le : 13/07/2005 13:12:41 Sujet du message :

C'est une sensation étrange. Un peu comme lorsque l'on est tout jeune enfant et que l'on acquiert, on ne sait comment, la conscience de sa conscience, que l'on passe du stade instinctif de l'existence à celui d'être pensant et rationnel. En ce qui me concerne, savoir que je ne suis pas humaine n'est pas une révélation. Mais comprendre qui je suis vraiment, le pourquoi de mon existence, est quelque chose de très nouveau. Jusque là, les légendes que j'ai compulsées à ce sujet n'avaient pas vraiment suscité de réaction. Mais tous ces récents évènements, la mesure de mon ambition, mes motivations, mes connaissances et les capacités qui me rendent différente d'un humain se sont mêlés et ont déclenché mon réveil. Katharina est morte. Son corps, son esprit, son âme même ont laissé la place à autre chose : à moi. Je viens de naître. Et par la même occasion, je viens de comprendre exactement pourquoi je me suis lancée dans cette folie ambitieuse de conquête politique aux dimensions si humaines et si éloignée des crédos de ma race.

Je passe devant un miroir où je peux voir se refléter mes yeux, comme ceux d'un chat. Ce sont là mes véritables yeux. Quelques transformations se sont opérées sur mon corps, mais je les réprime d'un simple effort de volonté. J'ai encore besoin d'être Katharina quelques temps. Mon apparence est malléable. J'exerce sur la moindre parcelle de mon corps un contrôle absolu. J'efface dans le même temps les contusions et quelques estafilades récoltées lors du combat. Il est une chose dont je ne parviendrai pas à me débarrasser ainsi, c'est le sang de Morvan qui recouvre mes mains. J'en fais fi et je reprends ma route.

A la réflexion, j'aurai du tuer le bossu. Mais d'un autre côté, je me demande si je me serai éveillée sans lui. Il était tellement désireux de comprendre mon schéma qu'il l'a révélé sans le savoir. N'était-ce pas ma volonté inconsciente ? Et lorsque lui et Moustik se sont joués de moi, c'est là qu'ils ont touché le véritable être qui était en moi. Pauvre Moustik. Lui qui croyait exercer un pouvoir sur Katharina, il va vite déchanter. Son poison s'est déjà dissipé, et les modifications physiologiques opérées pour ce faire ont fini d'améliorer mes capacités physiques malgré la forme limitée que j'occupe.

Deux soldats de factions devant la porte. Je franchis rapidement la distance qui m'en sépare. Ils croient reconnaître Katharina jusqu'à l'instant où leurs yeux roulent dans leurs orbites, à cet instant précis où leur fragile cou s'est brisés sous ma poigne. Je laisse les corps glisser au sol. Je ne prends pas le temps de chercher la clé. D'un violent coup de pied, les gonds et la serrure de la porte cèdent, puis le panneau bascule et s'écrase par terre avec grand fracas. Mes yeux parcourent le laboratoire y rencontrant 3 silhouettes familières. Le Baron Hatori est là accompagné de son meilleur limier, Gurlic. Et puis je vois ma cible : l'ingénieur gnome, bourré à la Manaryl, et sans doute prêt à se défendre.

- Salope ! Ta trahison touche maintenant à sa fin ! me lance Enzo, d'un ton plein de défiance.
Il fait un geste et je sens la pression mentale exercée par Gurlic. Il veut faire exploser mon crâne. Je souris et je vois la terreur se dessiner sur le visage de mon agresseur. La même terreur qui habitait Morvan lorsqu'il a compris ma véritable nature. Ma main droite attrape un objet à portée, un bougeoir, et le projete avec une précision mortelle vers Gurlic. La pression mentale cesse immédiatement. La coupelle du bougeoir s'est fichée dans son crâne. Le baron me regarde avec frayeur alors que je me dirige vers lui. Le gnome est pétrifié.
- Katharina, me dit-il d'un ton implorant. Je t'en prie... Je ne voulais pas...
Il n'a pas le temps d'en dire davantage, le tranchant de ma main gauche vient de lui fracturer le cou. Je me tourne vers le gnome, l'attrape et le soulève de terre pour approcher son visage du mien.
- Pitié, j'ai de la famille, je veux la revoir, plaide-t-il misérablement.
Il est tellement effrayé qu'il est incapable de profiter des avantages de la poudre de Manaryl. Mais même dans ce cas, je serai prête à l'affronter.
- La pierre ! lui ordonne-je.
Il tend son bras dans une direction. Je l'emmène avec moi. Il me montre un coffre-fort.
- C'est fermé magiquement, me dit le gnome. Seul le baron peut l'ouvrir.
Je le pose à terre en lui intimant l'ordre de ne pas bouger. A ce moment mes yeux se sont plongés dans les siens et sa volonté a volé en éclat. Tandis qu'il reste là, les bras ballants, j'exerce sur le coffre toute la force que me procure ma forme. Me rendant compte de l'insuffisance, j'accrois ma masse musculaire. Je sens mes véritables traits refaire surface. Mon épiderme se couvre lentement d'écaille rougeâtre, mais je conserve cette forme humanoïde pratique en la circonstance. Un horrible grincement résonne dans le laboratoire jusqu'à ce que la torsion de la porte du coffre me permette de glisser ma patte à l'intérieur. J'attrape un sachet et je le sens palpiter à l'intérieur : le Joyau des Transmutations.

Ce misérable gnome n'a vraiment rien inventé. Cet ingénieur et son Humeur Noire. Le pouvoir et la richesse. Voilà tout ce que mon humanité perdue m'offrait. Mes desseins sont bien plus grands. Ma race va renaître et reprendre ses droits sur ce monde. Le Joyau en est la clé. Comment est-il tombé dans les mains de ce gnome ? Quelle importance !

Mon attention est attirée vers l'entrée du laboratoire. Dans les yeux de mes anciens compagnons se reflètent leurs craintes, leur incompréhension. Je vois le muet murmure de Moustik qui articule mon ancien nom. Mais de l'apparence de Katharina, il ne reste déjà plus grand chose. Mes ailes sont à présent déployées. Je sens déjà les schémas du bossu tenter de s'insinuer dans les miens, mais je sais qu'il est en train de s'y perdre. Moustik tente de m'empoisonner avec l'une de ses fléchettes, mais cette dernière ne perce même pas mon épiderme renforcé. Seth semble à cours de moyen. Les tuer serait une perte de temps. Je quitte la pièce à la vitesse de l'éclair, en les écartant comme des fétus de paille et je rejoins le principal puits d'aération. Là, mes ailes membraneuses ont assez d'espace pour me propulser au delà de la grille qui le condamne. Emergeant en plein Sternhoff, je prends mon envol au-dessus des cris hystériques de quelques badauds noctambules. Tenant précieusement le Joyau dans mes griffes, je vole vers les miens.
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Posté le : 13/07/2005 17:02:21 Sujet du message :

- Je ne comprends pas pourquoi tu t'obstine à vouloir poursuivre Katharina »
- J'ai mes raisons, cette garce a voulu nous doubler, elle nous a pris pour des cons !
- Tu réalises ce qu'elle est au moins, un dragon ! Une espèce de créature faite pour tuer et détruire, quand bien même on la rattraperait elle nous tuerai aussi sûrement que le soleil se lève à l'est !

Tu as un plan Moustik, je sens que tu as confiance en toi, j'espère juste que ce n'est pas la raison qui t'a quitté....

Je soupire longuement, nous sommes tous les trois fatigués, se faufiler hors du bâtiment où tout s'est révélé à nous ne fut pas une partie de plaisir et nous y avons tous laissé beaucoup de forces et de moyens. Des hauteurs de la Crête des Aubes je contemple la tâche orangée du levant qui conquiert la ville quartier par quartier, de cette nuit je garderai un souvenir impérissable. Le bossu commence à déballer les quelques bricoles que nous avons subtilisées lors de notre fuite éperdue : quelques babioles qui s'échangeront à bon prix, deux trois joyaux et plus intéressant pour l'immédiat : des saucissons, des fruits secs, du pain et un cruchon de Vin des Patriciens –un cru exceptionnel- ! Nos matinales agapes se font dans un silence à peine interrompu par les piaffements d'impatience de nos montures, tout le monde observe tout le monde......

- L'Amourine
- Quoi l'Amourine ?
- C'est la plante parasitaire que j'ai inoculée à Katharina...
- Ca n'a pas l'air de lui avoir fait grand'chose ! » me coupe Seth, tempêtant soudain.
- Ecoute c'est justement là que...
- RIEN DU TOUT ! Merde j'en ai ma claque et j'en peux plus ! Je suis pas aussi intelligent et cultivé que vous et me faire balader j'en ai ma claque, j'ai une famille, des amis et du boulot qui m'attend ailleurs figure toi !
- Calme toi Seth !
- Non ! Pas envie, vous me faites chier ! Tous ! C'est une foire au monstre que j'ai accompagné, entre la demi portion, le malformé et le gros lézard je.....

Seth reprend ton calme, Moustik a un plan, il est certain de son fait et comme nous deux tu n'as nulle part où aller. Nos têtes sont certainement mises à prix. Reprend calme et sérénité et écoute ce que le gnome a à dire.

- Et puis merde va, explique-toi Moustik !
- L'Amourine disais-je, Katharina n'en mourra pas, loin de là, mais la plante va quand même germer.
- Sans la tuer ?
- Non, mais elle va l'affecter d'une manière insidieuse, petit à petit son psyché va évoluer et il y a fort à parier qu'elle serra dans d'excellente disposition envers nous quand nous la rejoindrons.
- Comment en es tu si sûr.
- C'est une longue histoire, et je pense que...que....

Moustik je te perce à joue petit à petit, il est temps de tout dire, de tous NOUS dire, les cachotteries ont failli nous perdre et tu n'as plus que nous...

« Bon, bossu tu m'as convaincu. » Je sors ma bouffarde et y ajoute quelques ingrédients, l'allument avec mille précautions, je commence à tirer dessus puis fait passer la pipe à mes deux compagnons. « inhalez un grand coup ça va vous aider à mieux voir mes paroles. » Je commence à perler, petit à petit les volutes sortant de la pipe forment des visages, des lieux, des drames.

« Jadis les dragons semaient la terreur, forme ultime de prédateurs, ils ont terrorisé les sept continents, n'épargnant aucune atrocité aux différents peuples. Là où le dragon s'installait la décadence et l'hérésie s'installaient, le dragon prélevait son tribu en enlevant bétails et gens mais il propageait un mal étrange qui aliénait son voisinage à la manière de la Malpierre, les gens devenaient fous ou bien mutaient en d'obscènes créatures dépourvues d'humanité, les pierres prenaient des tournures impossibles, les végétaux se transformaient en de vicieux prédateurs : là où vivaient ces créatures c'était le chaos et la mort. Des siècles durant ils furent chassés sans qu'on puissent mettre fin à leurs abomination, les sœurs de la vengeance détruisaient tout, les Chevalier dragon les traquaient sans relâche... en vain !

Puis mon peuple trouvé un remède aux terribles effets du dragon, cet antidote a pu prévenir le mal et même le guérir mais les dragons demeuraient une menace perpétuelle. C'est avec un artefact et le concours de quelques sages humains que la solution fut trouvée : l'Amourine arrivait à calmer les humeurs de ces reptiles, la magie que pratiquaient ces mages arrivaient à scinder l'âme et le corps des dragons !

Ainsi durant un siècle une croisade sans pitié fut menée, à l'aide de la pierre de transmutation les âmes des monstres furent emprisonnées dans des réceptacles, néanmoins certaines étaient si retorses que se furent les mages eux même qui les oblitérèrent en les prenant en leur sein ! Ainsi la menace draconique prit elle fin il y a de cela sept siècles.

Les gnomes qui participèrent à cette croisade furent nommés Draskenwärter, ils eurent la charge du sanctuaire, les mages humains eux se refondirent dans leur peuple... hélas l'essence qu'ils avaient en leur sein a survécu et se transmit de génération en génération, nous ne le réalisâmes que trop tard ! Petit à petit les Draskenwärter furent pourchassés puis éliminé sous divers prétextes par les descendant des mages. Nous fûmes obligé de nous cacher, bon nombre des essences « humaines » furent exterminées mais il arriva une époque, il y a deux siècles où nous furent trop peu nombreux pour nous croiser.....

Le gnome que nous avons vu devait être le gardien de cette pierre et d'une manière où une autre l'essence draconique a insidieusement guidé Katharina jusqu'à elle, à présent elle vole vers le sanctuaire ou bien à la recherche de ses semblables pour que les dragons renaissent..... »

Les fumées se dissipent, nous regagnons notre réalité.....

- Meeerde, mais comment sais tu tout ça ?
- Mon véritable nom est Elbior Draskenwärter, douzième génération des gardiens du sanctuaire, dernier de la lignée d'Orgo Draskenwärter.
- Combien de gardien reste-t-il ?
- Je l'ignore, j'en ai croisé seulement trois au cours de mon existence... je pense qu'une petite centaine réparti sur les sept continents est une estimation correcte.

Très impressionnant Elbior, enfin j'arrive à construire cette énigme que tu étais pour moi.... Je suppose que tu va aller au sanctuaire avec ou sans nous...

- Exactement, il existe un moyen de rameuter les autres gardiens là bas... j'espère que Katharina n'en trouvera pas l'entrée avant moi, une atavique envie va la pousser vers ses semblables « humanisés » mais elle ne connaît que la vague région du sanctuaire...
- Combien estimes tu qu'il reste d'essence draconique « humaine » ?
- Une petite dizaine.....
- Merde.....
- N'est ce pas, si vous m'accompagnez il va falloir suivre mes instruction, je vais préparer les décoctions qui nous permettront d'échapper à leur affliction... autre chose d'important, toutes les viandes que nous mangerons devront être assaisonnées avec ce remède, l'aura du dragon la ferrait muter et nous avec sinon....

Très intéressant, que cette quête s'annonce fascinante....

Nous ne sommes que trois à avoir conscience du danger pour l'heure, il faudra faire très attention à nos existences.... J'espère que l'Amourine est aussi efficace sur l'humeur de ses abominations que le prétendent les savoirs que feu mon père m'a transmis.
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WoodBlade
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Posté le : 18/07/2005 14:54:17 Sujet du message :

Inutile de traîner dans les parages : nous décidons sans plus attendre de nous diriger vers le sanctuaire.

Je ne peux vous emmener directement en un endroit qui m'est inconnu. Je peux nous diriger au plus proche du sanctuaire, au nord de la steppe de Thrase. Nous finirons la route par d'autres moyens.

Le bossu ferme les yeux, puis entre en transe. L'air se met à trembler autour de nous, ma vue se brouille, puis je m'enfonce dans cet étonnant vertige que provoque la téléportation. Comme toujours, le ‘réveil' est brutal.
J'ouvre les yeux dans un univers de gris. Devant nous s'étend une steppe aride, où s'élèvent à peine quelques buissons chétifs. Aucun mouvement n'anime ce morne désert, excepté celui des pierres ou des herbes rases, poussées par les bourrasques de la bise glaciale qui souffle ici.

Je me retourne, et marque un temps d'arrêt devant le spectacle. J'avais déjà entendu parler des falaises noires de Gnapam, mais je ne les imaginais pas si hautes. Elles forment une immense barrière au bout de la steppe, résistant, impassibles à la fore dévastatrice des vents, dans leur immobile minéralité.

Elles ne se trouvent qu'à quelques centaines de pas, et semblent parfaitement lisses à cette distance.
La roche s'élève, infinie, perpendiculairement à la plaine, comme si de formidables géants l'avaient plantée là.
En approchant, on peut distinguer que de minces filets d'eau ruissellent sur l'ensemble de la surface de la pierre, plus froide que l'air. Ce phénomène rend impossible toute escalade. Il explique également la large bande boueuse qui longe la falaise.

- Il existe plusieurs passages par cette voie, mais je n'en connais véritablement l'emplacement : nous passons généralement par les airs, bien au-dessus de ces falaises, dit Moustik.
- Cet endroit est incroyable !
- Il faut dire que c'est impressionnant. Il existe plus de mille légendes gnomes au sujet e ces falaises. J'ai l'impression de rêver à chaque fois que je les vois.
- Et moi de geler, en route. Je serai d'avis de les longer par la droite, on aura au moins le vent dans le dos.
- Minute : pourquoi tu ne nous envoie pas directement là-haut, le Muet ? demande le gnome
La lévitation serait une folie avec ces vents ; et le risque de téléportation est trop grand : je ne connais pas la hauteur de ces roches, je ne m'y suis jamais rendu, et les Dieux seuls savent ce qui nous attendrait là haut

Nos entamons prestement le périple. Après une heure de marche pénible, nous distinguons un étroit sentier s'élevant le long de la falaise, que nous décidons de suivre. Le froid de plus en plus vif, et le chemin glissant rendent la progression extrêmement périlleuse. Le muet, notamment s'arrête fréquemment.
J'ai d'étranges visions : Katharina m'apparaît par instant. Elle semble lutter. Tout cela est très confus

Profitant d'un élargissement du chemin, nous reprenons quelques instants note souffle. De sinistres hurlements se font alors entendre, nous privant de répit. Une dizaine de grands oiseaux noirs s'approche de nous, en larges cercles concentriques.
Je sors mon épée, et Moustik son arbalète.
Les rapaces fondent alors à toute vitesse, comme un seul homme, toutes griffes dehors.
J'en tranche un, alors que le gnome en abat deux en vol. Un quatrième est immobilisé en l'air, avant de chuter, inerte, dans le vide.
Les autres ont le temps d'achever leur assaut, et, dans un indescriptible chaos de hurlements et de bruissements d'ailes, l'un deux creuse une profonde entaille dans le bras du Muet.
Mystérieusement, ils repartent aussi vite qu'ils étaient apparus.

Le souffle court, nous reprenons le chemin. Quelques ossements jonchent le sol. La falaise devient plus irrégulière, et il nous faut contourner plusieurs blocs rocheux. De petits promontoires se dressent ça et là.
Au détour du chemin, nous sommes surpris par un éboulement de petites pierres. Levant les yeux, nous apercevons, se déplaçant sur la paroi avec une incroyable agilité, un couple de créatures, mi-hommes mi-chèvres, détalant à grande vitesse.

Cette rencontre renforce encore notre prudence. Nous restons immobiles, à l'affût de l'arrivée d'autres habitants du lieu, mais les hurlements du vent recouvrent tous les bruits alentour.

Une pluie fine et glaciale se met à tomber, qui nous brûle les mains et le visage de mille picotements. Moustik s'immobilise alors :
- Regardez !

Environ cinq pas au-dessus du sentier, apparaît ce qui semble être l'entrée d'une caverne. Quelques prises érodées indiquent que le chemin est fréquemment employé. Alors que je repère la voie, je me trouve soulevé du sol, avec mes deux compagnons : le muet nous a évité la périlleuse escalade.

Une forte odeur de viande en décomposition règne dans la grotte, dont on ne peut distinguer le fond. Un bruit étrange, sorte de gargouillis parait monter des profondeurs de la roche.
Un cadavre d'homme-chèvre, à moitié décomposé jonche le sol à quelques pas de l'ouverture.

Tout à coup, le bossu titube, et s'assoit au sol avec difficultés. Il relève sa manche : l'entaille faite par l'oiseau est complètement noire, ses yeux sont brillants de fièvre.
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Galaan
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Posté le : 20/07/2005 10:17:20 Sujet du message : ...

Tout est flou, la douleur et le délire m'empêche d'attendre le vide et c'est à peine si je sens Elbior qui tente de me faire ingurgiter un espèce de liquide sirupeux.

- Sales bêtes ! J'espère que cet antidote sera suffisamment puissant. En tout cas, le bossu va devoir dormir maintenant. Ca va encore nous retarder tout ça.

Se sont les dernières paroles que j'entends avant de sombrer dans le sommeil...

Mon esprit vole très haut au-dessus des montagnes. Il virevolte dans les nuages. Mais bizarrement, je ne suis pas seul. Il y a ici de nombreuses autres âmes. Certaines semblent apeurées voire terrifiées, d'autre sereines et d'autre enfin résignées. Je ressens une présence familière. Quelqu'un que je n'ai pas vu depuis des années et qui pourtant a toujours été proche de moi.

- Père !

- Mon fils ! Enfin je te trouve. Il ne faut pas que tu restes ici tu dois retourner près d'Elbior.

- Père, j'ai vécu tellement de chose ces derniers temps. Pourquoi faut-il se battre sans cesse?

- Arrête de gémir ! Tu dois aider Elbior. Tout comme j'ai aidé ses ancetres, il y a sept siècles.

- Sept siècles ?

- Pas sous la forme physique ou tu m'as connue. J'en ai eu bien d'autre depuis. Mais maintenant, c'est toi qui es là. C'est toi qui dois empêcher les dragons de semer une nouvelle fois le chaos.

- Mais que dois-je faire ? Katharina ou ce qu'elle est devenue, possède un schéma bien trop complexe. Il m'est impossible de le lire et encore moins d'y pénétrer, Comment puis-je la vaincre ?

- Elle est sous l'influence de l'amourine. Très bientôt elle commettra une erreur et tu devras en profiter.

Je médite ses dernières paroles. Que Katharina commette une erreur parait bien improbable mais si l'amourine est aussi efficaces que ce que nous a dit Elbior, pourquoi pas ?

- Il est temps pour toi de retourner parmi les vivants mon fils. Je dois encore te révéler une dernière chose. Seth est l'élu. C'est lui qui le moment voulu détruira la pierre et anéantira définitivement les dragons. Ni toi, ni Elbior ne devez le faire à sa place. Maintenant, part mon fils ! Retourne au près de tes amis.

Mon esprit se fige et lentement il entame une descente.

- Père ! Et vous ? Pourquoi etes vous la ?

- Mon temps était venu...

Sa voix n'est plus qu'un murmure. La lente descente se transforme en chute vertigineuse. Et petit a petit mon esprit devient clair. Je dois vaincre Katharina ! Et le plus tôt sera le mieux...

Son schéma est complexe certes mais sa signature est facilement reconnaissable. Je dois pouvoir la retrouve facilement. Effectivement la créature est ici.

Tiens donc ? Le bossu ! Ainsi donc tu m'as retrouvé. Cela tombe bien, j'ai besoin de te parler.

Sous cette forme éthérée je suis invulnérable et pourtant je suis terrifié par cette créature. Elle dégage une telle sensation de puissance.

Pas très bavard aujourd'hui. Aucune importance ! Voila ce que je te propose. Je sais ce que tu désires le plus : retrouver une apparence physique normale et pouvoir parler. Je peux accomplir ce miracle.

Tu mens ! Votre espèce n'est capable que de destructions et de malheur pourquoi ferais-tu ça pour moi ?

Mon espèce aura besoin de serviteur pour contrôler la tienne. Tu peux devenir l'un d'eux. A moins que tu ne préfères servir de viande fraîche pour nos nourrissons ?

Qu'attends-tu de moi ?

Il y a un objet que j'aimerais que tu récupères pour moi. Je m'en serais bien chargée moi-même mais l'environnement ne m'y est pas favorable. Alors que toi, tu pourrais "voyager" jusque la-bas sous ta forme actuelle et nous ramener l'objet.

Je ne peux pas faire si mon enveloppe charnelle n'est pas à proximité.

Est-ce vraiment un problème ? Je sais que tu es capable de la transporter jusqu'ici. Si je te laisse "voir" par mes yeux.

Seras-tu vraiment capable de me rendre une apparence normale ?

"Je suis puissante sous cette forme. Je suis capable de prouesses encore bien plus extraordinaires."

Très bien, j'arrive.

Mon esprit virevolte jusqu'a mon corps. J'ai à peine le temps de voir Seth et Elbior visiblement inquiets a mon sujet que déjà je sens l'esprit du dragon qui s'ouvre. J'appelle le vide...

- Ahahahaha ! Je vous l'avais dit ! Cet humain est extrêmement puissant mais aussi terriblement sot !

La voix de "Katharina" résonne dans la pièce. Je tente d'ouvrir les yeux mais une lumière vive me brûle les pupilles.

- Mon pauvre bossu comment as-tu pu tomber dans un piège aussi facile ?

Tu te trompes Katharina ! Tu viens de commettre ton ultime erreur.

Elle m'a laissé pénétrer son esprit. Son schéma n'est plus un mystère pour moi...
 
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lendraste
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Posté le : 20/07/2005 13:14:41 Sujet du message :

Les heures passent mais la lassitude ne vient pas. Je me grise de voler à nouveau. L'ai-je jamais fait ? J'avale les lieues qui me séparent de ma destination à une vitesse qui m'étonne moi même. Et petit à petit, les détails de ce que je dois accomplir me reviennent. Je ressens 9 des essences drakanes prisonnières de leur carcan. Je vais les libérer. Les Drakans, que les humains appellent dragons, vont renaître.

Je me remémore le passé d'Eolia, mon passé. Auprès de Koménor, mon consort, nous étions si heureux. J'avais donné naissance à 5 petits vigoureux dont nous étions fiers, Ryû, Ayato, Siman, Sidéro et Volcor. Je me souviens que nous chassions ensemble. Il faisait bon vivre. Jusqu'à ce que les Chevaliers-Dragons n'abattent 3 de nos enfants. Koménor et le plus vieux de ma portée, Volcor, se lancèrent dans un conflit auquel nous n'avions rien compris sur le moment, tandis que je me mettais à l'abri avec Ayato. Jusqu'à ce que se révèlent nos véritables ennemis, ceux qui manipulèrent secrêtement les humains et les gnomes pour nous abattre, les Stressos, nos ennemis héréditaires. Ils façonnèrent la Pierre des Transmutations que je tiens dans les griffes pour contraindre les notres. Le couple royal, Golemtrez (prononcez "Golem 13" Wink ) et Furia furent la cible principale des premiers assauts. La guerre dura des décénies, mais privés de nos chefs, nous en vînmes simplement à survivre. Ni Koménor, ni Volcor ne revinrent jamais. Quant à moi, je défendis chèrement la vie et la liberté d'Ayato jusqu'à ce néant où je fus happée. Tout cela par la volonté des Stressos. Ces ignominieuses créatures qui n'osèrent, lors de ce conflit, nous affronter en face tant il nous craignait. Des lâches et des veules. J'ai des siècles de vengeance à assouvir. Les miens ont soif du sang de ceux qui nous ont exterminés. Ils m'ont pris tout ce que j'avais !

Je sais que je ne suis plus qu'à trois heures de vol de ce lieux où les miens ont été enfermé et je perçois avec exactitudes les schémas de mes pairs. Je ressens la présence de Golemtrez et de Furia et je suis heureuse de les savoir encore en vie. Mais c'est alors que je ressens la présence d'un autre, quelque part en dessous de moi. Aussitôt je plonge vers cette sensation en me demandant comment j'ai pu manquer de percevoir cette essence plus tôt. Je me reconstruis une apparence plus humaine, les ailes exceptées, avant de me poser. La caravane que j'ai survolé est visiblement constituée de marchands, de leur famille et de quelques hommes d'arme. Je suis proche de cette essence et je comprends qu'elle est impure et faible, comme je l'étais dans le corps de Katharina. Sans me soucier de la terreur et de l'affolement qui agitent les mortels, je marche vers les occupants des charriots.

Je dois encore leur paraître trop inhumaine pour susciter la moindre intention de communiquer, car les hommes d'armes m'attaquent sans sommation... Lorsque j'en ai fini avec eux, la caravane s'est vidée de presque tous ses occupants, lesquels sont partis en courant dans différentes directions. L'une des carioles abrite encore l'essence que je recherche et je m'y précipite. J'arrache le tissu qui masque l'accès et découvre une mère et son enfant... Et mon enfant... C'est l'essence de Volcor et j'ai peine à y croire. L'humaine entre dans une furie indescriptible mais j'écarte très vite son corps sans vie. Le garçonnet n'a que 6 ou 7 ans. Mais il ne pleure ni ne montre la moindre peur. Au fond de lui, l'essence drakane s'agite et s'éveille...

Mais avant que je ne puisse, comme il se doit, serrer mon enfant retrouvé dans mes bras, je sens l'insidieuse pensée du muet. Je pourrais le détruire cette fois, mais je suis vraiment curieuse de comprendre pourquoi il tente encore de me trouver. Alors je laisse son esprit approcher du mien et je m'adresse à lui :
- Tiens donc ? Le bossu ! Ainsi donc tu m'as retrouvé. Cela tombe bien, j'ai besoin de te parler.

Il demeure aussi muet que sous sa forme physique. Je sens la peur s'insinuer en lui. Je reprends :

- Pas très bavard aujourd'hui. Aucune importance ! Voila ce que je te propose. Je sais ce que tu désires le plus : retrouver une apparence physique normale et pouvoir parler. Je peux accomplir ce miracle.
- Tu mens ! Votre espèce n'est capable que de destructions et de malheur pourquoi ferais-tu ça pour moi ?
- Mon espèce aura besoin de serviteur pour contrôler la tienne. Tu peux devenir l'un d'eux. A moins que tu ne préfères servir de viande fraîche pour nos nourrissons ?
- Qu'attends-tu de moi ?

Je lui sors un boniment sur un soi-disant objet à récupérer et prétend lui montrer à travers mes yeux. C'est du Katharina tout craché ce mensonge... Tout pour réussir à rapprocher nos esprits suffisamment. Je sens qu'il mesure ses chances d'en tirer profit, et finit par accepter. Ses pouvoirs m'offrent un pont d'or vers ses pensées, une capacité que je n'ai pas. Mais je dois prendre ce risque, car son insistance me paraît bien douteuse. Je le conforte dans son idée et il entre dans mon schéma au même moment où je pénètre le sien.

- Tu te trompes Katharina ! Tu viens de commettre ton ultime erreur. Me lance-t-il triomphant.

En effet, il peut lire mes pensées, mais je n'ai rien à cacher. Là où il est il ne peut nuire à mes projets. En outre, il lui faudra peu de temps avant que mon esprit ne modifie irrémédiablement le sien. En attendant j'ai accès à ses pensées et je constate que j'ai vraiment commis une erreur. Il sait tout des Drakans, Moustik est un Draskenwärter, de ces esclaves des Stressos qui contribuèrent à notre chute, et ils sont proches du Sanctuaire. C'en est trop pour moi. Je chasse le muet de mon esprit.

Poussée par un sentiment d'urgence, je saisis mon enfant, déploie de nouveau mes ailes et m'élève. Le temps presse !
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Xaviar
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Posté le : 22/07/2005 13:48:47 Sujet du message :

- Ils sont deux désormais !
- Quoi ?
- Katharina a retrouvé l'une des essences draconiques je le sens !
- Et merde.... » Le' visage de Seth laisse transparaître une inquiétude véritable doublé d'un sentiment d'irritation profonde....

Le bossu semble réagir favorablement à mes décoctions, la salive des crassiers sombres n'est pas mortelle mais la guérison est très longue, ma préparation accélère juste le processus et le remettra sur pieds en moins de dix heures. Le temps nous est désormais compté désormais, en effet si les dragons ont la mauvaise idée de se séparer pour chercher les essences chacun de leur côté, le danger croîtra de façon exponentielle !

L'attente est interminable, Seth ne cache pas la sourde angoisse qui le ronge tandis que la bossu commence à reprendre des couleurs, la fièvre à chuté et bientôt il reprendra con,science, étrangement il arbore un visage plein de plénitude et de sérénité, chose incongrue pour un malade.....

Profitant de ce répit forcé je m'avance jusqu'à l'entrée de la grotte, le paysage est lugubre et le soleil noyant ses derniers feux de la journée dans la brume soulevée par la boue s'asséchant lui donne un aspect spectral..... Les brous aperçus tantôt me contraignent néanmoins à une certaine attention dans ma rêverie, ces créatures sont aussi intelligentes que vicieuses et dénué de toute humanité, je ne serrai guère surpris qu'elles nous aient tendus une embuscade plus haut.

Nous avons pris un petit avantage sur notre ex-compagne

- Misheyodeha te voilà enfin réveillé ! » Seth semble enfin sortir de son apathie.
- Comment te sens-tu ?

Encore un peu confus, le mal ne m'a pas entièrement quitté, j'ai besoin de dormir un peu mais j'ai de bonnes nouvelles : dans ma fièvre j'ai réussi à entrer en contact avec Katharina.... Son esprit est désormais ouvert pour moi ! J'ai réussi à forcer son schéma..... L'amourine semble avoir relâché consciemment ou inconsciemment la barrière qui m'empêchait de défaire son esprit....

- En clair qu'est que cela signifie ? » demande un Seth quelque peu perplexe.

Désormais je peux espérer influer sur sa psyché.... Et surtout je pourrai « sentir » sa présence si jamais elle approche près de nous.... Désolé mais j'ai sommeil.....

Misheyodeha, sur ces pensées s'endort profondément. Je commence à penser que ce bonhomme va nous être bien plus utile que je ne l'escomptais, je le prenais pour une sorte de télépathe un peu instable doué de quelques pouvoirs de téléportation mais il s'avère que sa puissance est bien plus grande.

Les quelques heures passent rapidement, bercées par les bourrasques et le tapotement de la pluie contre la falaise. Lors que le muet s'éveille il fait nuit mais la pleine lune éclaire suffisamment la route pour que nous ne perdions pas de temps à attendre l'aube, après avoir pris une solide collation nous quittons la grotte. L'air est très frais et la brise nous transit bien vite, nous accélérons le pas afin de parvenir au sommet rapidement, à plusieurs moments nous sommes obligés de prendre un véritable douche alors que le sentier passe sous une cascade et c'est après une ascension de près de deux heures que nous atteignons enfin la crête, trempé et frigorifié !

« Le sanctuaire est à une lieu d'ici, suivez moi sans faire de bruits, les brous nous ont laissé en paix et je suis persuadé que ces bâtards nous attendent quelques part... »

La progression est difficile, à la steppe du contrebas s'est substitué une forêt de résineux que l'humidité et la richesse des terres a rendue luxuriante, il nous faut presque deux heures pour péniblement parcourir le chemin restant et c'est aux premières lueurs de l'aube que se révèle le sanctuaire... A peine avons-nous le temps d'apprécier ce doux sentiment de contentement que des cris bestiaux montent de l'antiquaire édifice, une dizaine de brous en sortent précédés par un de leurs congénères habillés de divers oripeaux chamarrés et tenant un bâton surmonté d'un crâne, mes appréhensions étaient justifié : ces fils de chiens habitent le sanctuaires !
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WoodBlade
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Posté le : 02/08/2005 14:41:50 Sujet du message :

- DRASKENWARTER !

La violation du sanctuaire semble avoir rendu Elbior fou.
Il se précipite vers l'entrée en hurlant et sort son arbalète. Terrorisés, les brous ont précipitamment tourné les talons. Le gnome dévale quatre à quatre la longue volée de marche qui descend au cœur du lieu sacré. Le muet et moi le suivons tant bien que mal.
Il engloutit l'imposant escalier de marbre en hurlant dans un langage inconnu. Un bruit d'affolement, de courses et de cris se fait en tendre.
Enfin nous débouchons dans une immense salle, à présent silencieuse.
- Ou vous cachez-vous bandes de bâtards immondes ? Je vais tous vous exterminer !
Calme-toi Elbior, je ressens la présence de centaines d'êtres. La violence ne fera que nous retarder
- DRASKENWARTER !!

Moustik choisit une direction et part en hurlant de plus belle.
L'instant d'après, il se retrouve à trente pieds de haut : il a visiblement marché sur un piège, et se retrouve prisonnier d'un filet attaché au plafond.
Dans le lointain, on entend le bruit sifflant de pierres de frondes, dont certaines atteignent le prisonnier, qui se débat frénétiquement.
- Ma pipe ! Arrghh ! ma pipe est tombée !!!

Je m'avance lentement dans la gigantesque pièce. D'après l'écho qui y règne, elle semble mesurer plus de deux cents pas de long, et quarante pas de large. D'énormes colonnes soutiennent le plafond. Ca et là de petits feux crépitent, devant des huttes sommaires faites e pierres, de bois et de peaux.
On distingue les murmures paniqués des hommes-chèvres dissimulés dans les recoins de la caverne
- Nous ne vous voulons pas de mal. Nous voulons seulement accéder au cœur du sanctuaire.
J'essaie de me montrer le plus calme et convaincant possible, lorsque mon pied effleure une petite pointe métallique dépassant du sol.
Je me retrouve dans un filet à mon tour, à quelques pas de moustique, que je vois, les yeux fermés, concentré, cherchant à faire bouger sa pipe, qui gît piteusement au milieu d'excréments de brou.

Sortez de vos cachettes, nous sommes vos amis
Le miracle se produit : une dizaine de créatures s'avance de derrière un gros bloc rocheux. Ils tiennent des frondes et de petites lances. La plupart porte de sommaires bonnets de cuir.
Pour prouver ses dires, le muet pose un biscuit sur un morceau de tronc, que le plus téméraires des guerriers brous vient chercher, méfiant pointant sa lance vers l'étranger.

Quelques instants plus tard, les hommes-chèvres, subjugués par les ‘paroles' du bossu, nous libèrent de nos pièges. Le gnome ne décolère pas, mais parvient à se contenir.

Comment avez-vous osé faire prisonnier Elbior : savez-vous qu'il est le Dieu de ces lieux
Quelques rires-bellements se font entendre, mais le bossu ferme alors les yeux et prend une longue concentration.
Devant les yeux effarés d'une centaine de brous, Elbior décolle alors du sol.
- Mishe, fais-moi redescendre tout de suite !! Mishe, je vais te tirer comme un lapin : tu l'auras voulu !!
Il s'interrompt, surpris par la mélopée qui emplit la salle. Tous les brous sont agenouillés, et semblent prier.
- Eeeeehhhhhhh Ooooooooohhhhhhh Eeeeeeeeeeehhhhhhhh Oooooooooohhhhh.

Le bossu avait raison. Amadouer ces sauvages a été plus efficace que de les exterminer. Ils se montrent à présent coopératifs, nous protégeant notamment des pièges à mesure que nous avançons vers le fond de la salle.
Le gnome nous explique que cette salle commune est la seule à être facilement accessible. L'ensemble des galeries menant au coeur du sanctuaire est protégé par de nombreux sortilèges, que seul un membre du clan peut contrôler.
Ceci explique que les brous n'aient colonisé que l'entrée du domaine. Ca explique aussi la peur panique qui les envahit lorsque nous approchons du fond. Et accessoirement les restes de brou éparpillés par endroits.

Elbior nous fait alors signe de stopper. Il se place devant une portion de mur particulièrement noire et lisse. Il sort de sa poche de minuscules cristaux, qu'il dépose sur la paroi, qui coulisse alors, faisant apparaître un imposant rideau de flammes.
Les hommes-chèvres hurlent de peur, et dans leurs explications embrouillées, nous comprenons alors que de derrière cette porte parviennent régulièrement des sons qui les terrorisent.
- C'est le chemin le plus rapide, dit le gnome, coupant court à nos questions. Dépêchez-vous ce feu n'est qu'une illusion.
Il s'avance d'un pas décidé, et traverse le rideau.
- C'est bon ! qu'est-ce que vous attend... Ahhhhhhhh !
Alerté par le cri de Moustik, je fonce vers le rideau, quand un étrange frisson me parcourt.
Je l'ai sentie aussi, elle se rapproche du sanctuaire
Prenant une profonde inspiration je me jette à travers la fournaise avec le muet.
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Galaan
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Posté le : 29/08/2005 19:04:57 Sujet du message : ...

Quelle étrange sensation ! Ce feu est une illusion et pourtant je suis convaincue que si je n'avais pas vu Elbior le traverser avant moi je m'y serais brûlé. La source de ce phénomène doit sûrement être fort intéressant à étudier mais le gnome ne semble pas vouloir s'arrêter. Ses petites jambes le portent à une vitesse surprenante et nous sommes obligés d'accélérer le pas pour ne pas le perdre.

Katharina se rapproche. Je peux sentir ses ondes. Elle n'est pas seule mais visiblement elle ne veut pas que je sonde ce nouveau venu. Si Elbior ralentissait un peu cela me permettra d'appeler le vide...

Mais non. Il ne ralentit pas, bien au contraire. Il se produit une chose étrange chez lui. Son schéma semble se modifier. J'ai déjà remarque que chez la plupart des vivants qu'il m'a été donné de sonder le schéma se modifie petit à petit. Mais cela s'étale en général plusieurs années et les modifications sont minimes. Mais Elbior... Depuis qu'il nous a révélé son identité, son schéma est devenu moins complexe, plus... grossier. Voila le terme exact : grossier ! Il s'emporte plus vite réfléchi moins. Comme s'il avait décidé de laisser ses bas instincts prendre les commandes. Je n'aime pas ça...

Moustik

Il ne me répond pas. Impossible qu'il ne m'ait pas "entendu" et pourtant rien ne semble réagir chez lui. Il continu tel un golem... J'ai beau sonder tout autour, je ne vois rien. Aucune force n'a d'emprise sur lui, en tous cas aucune force que je ne puisse repérer.

Seth ! Je dois te parler.

Moi aussi j'aimerais beaucoup discuter avec toi, mais je ne suis pas sur que cela soit le bon moment.

C'est à propos de Moustik... ou d'Elbior... Enfin des deux.

Seth stoppe net sa course laissant le gnome s'éloigner. Il me regarde fixement. Je crois que lui aussi a remarqué quelque chose.

Tu as remarque un changement chez lui ? Maintenant j'en suis sur Seth sait.

Oui, son schéma s'est complètement remodelé. Le Elbior qui nous guide à présent n'a plus rien à voir avec le Moustik qui nous accompagnait.

Et tu as une explication à ça ? Seth semble maintenant nerveux, comme si j'avais fait resurgir en lui une idée qu'il essayait désespérément d'enfouir au plus profond de lui.

Non! Et c'est bien ça qui m'inquiète. Je ne ressens rien, aucune emprise. Simplement une personnalité différente. Regarde ! Jamais Moustik n'aurait continue à courir de la sorte sans s'apercevoir que nous avons arrêté de le suivre.

Tu crois qu'il pourrait être... malade ?

Tu veux dire qu'il possède deux personnalités ? Oui, c'est possible mais il existe une autre possibilité. Qu'il soit la victime d'un envoûtement de source magique et non spirituelle ! J'ai beaucoup de mal à appréhender les sources de magie suffisamment pures.

Mais, moi je l'aurait ressentie. Seth me surprend et visiblement cela se voit sur mon visage puisqu'il continue : Rassures toi je ne suis pas sorcier ou même mage. Mais, j'ai pas mal roulé ma bosse et je sais reconnaître des flux magiques quand j'en croise.

Et si... il n'y avait de flux ?

Tu veux dire un objet puissant qu'il porterait sur lui et qui l'aurait ensorcelé...

- Décidément votre perspicacité m'ennuie. Pourquoi faut-il toujours que quelqu'un fourre son nez dans des affaires qui ne le concerne pas ?

Finalement, Elbior s'est aperçu de notre absence et est revenue sur ses pas. Et cette fois les dernières traces de Moustik ont complètement disparu de son schéma...
 
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lendraste
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Posté le : 02/09/2005 15:13:34 Sujet du message :

A mesure que j'approche du sanctuaire, je sens les présences de ces parasites. J'aurai peut-être du les tuer. Mais cela n'a guère d'importance. Ils ne feront pas le poids. Même le Draskenwärter ne saurait être un problème s'il est seul. Mais quelque chose d'autre me dérange alors. Une présence différente... Changeante. Un schéma dont la signification remonte à la nuit des temps, à une période de mon existence où je n'étais pas qu'une simple essence ou un Drakan renaissant, mais à l'époque des conflits : un Stressos ! Je le sais. Je n'ai jamais croisé cet ennemi invisible qui lâchement se terrait parmi les mortels pour nous porter les coups les plus meutriers en traitre. Mais c'est viscéral. Les anges ténébreux, les démons du Vide sont là. Toujours désireux, sans doute, de conquérir nos terres, notre domaine. Pourquoi les mortels les ont-ils cru ? Ont-ils seulement eu connaissance de leur existence ? Ils se sont fait les alliés inconscients de ces monstres sanguinaires.

Le doute m'étreint. Je ne peux pas prendre le risque de mener une telle bataille, car je suis le seul espoir de renaissance de ma race. Je modifie alors mes projets. Virant vers l'est, je considère un pic proche comme perchoir. Je m'y pose et y dépose délicatement mon enfant. Son essence s'agite un peu plus, mais il n'a pas encore atteint le stade de la métamorphose. Il me regarde avec l'innocence des enfants. Je réduis ma taille et me change en ersatz d'humanoïde. Je m'approche de lui. Il me sourit.

- Sais-tu qui tu es ?
Il secoue la tête négativement. Prenant une inspiration, je lui dis la vérité :
- Je suis Eolia, ta mère, et tu es Volcor, mon fils.
Une lueur de compréhension s'allume dans ses yeux. Il doit commencer à ressentir les premiers désagréments physiques. Ses traits se tendent et se tordent sous l'effet de la douleur.
- Je suis désolée, mon fils, ajoutè-je. Je dois accélérer ta métamorphose, car j'ai besoin de ton aide.
Instinctivement, il tend la main dans ma direction et nos doigts se croisent et se ressèrent. De l'autre main, je pose la Pierre des Transmutations sur son torse dénudé. Très rapidement, je sens son essence drakane s'enfler et s'emparer de sa frèle apparence, modifiant les os, les viscères, l'épiderme, diffusant dans son sang notre pouvoir millénaire et notre immortalité. Son corps se couvre d'écailles, et ses yeux changent. La douleur est assez intolérable pour qu'il hurle, un son qui devient rugissement et qui résonne dans les montagnes. Volcor renaît devant mes yeux et mon coeur frémit de bonheur. Il a prit le contrôle de son corps à présent et limite sa croissance. Il fait bien. Nous ne tiendrions pas à deux sur ce pic. Ses paupières draconiques s'ouvrent et il me regarde. Des souvenirs me reviennent. Je me souviens de ce regard.
- Mère, me dit-il.
- Volcor, tu viens de renaître.
Il acquiesce simplement. Il a toute l'assurance de son père. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point il était adulte la dernière fois que je l'ai vu. S'il n'y avait eu son père, il aurait probablement été meneur.
- Tu as partagé tes pensées, mère. Je sais. Tu dois te mettre à l'abri et continuer à réveiller les nôtres. Le sanctuaire est mon affaire.

Je me doutais qu'il me dirait cela. Mais combattre un Stressos, nous ne savons pas si nous le pourrons.
- Mon fils, je ne peux t'envoyer seul au combat contre l'Ennemi. Séparons-nous et réunissons les nôtres.
Alors une certaine appréhension s'empare de moi. C'est trop indistinct pour que j'en distingue la signification. Le pouvoir de mon fils s'enfle, son aura augmente dans une proportion que je ne lui connaissais pas. Alors qu'il se cambre et que son corps se déforme sous la pression de son pouvoir, sa gueule s'ouvre et un rugissement colossalement puissant s'en échappe.
- Mère, fait-il de sa voix de stentor. En tant que mâle de la famille, je prends la direction. Ton devoir est à la reproduction et à la préservation de notre espèce. Le mien est au combat ! Et je te promets que pas un Stressos et encore moins l'un de ces présomptueux mortels ne sera protégé de la vengeance des Drakans.
Sa puissance et son assurance me font presque peur. Et en même temps, je ressens la même fierté que lorsque je côtoyais son père. Durant un bref instant, j'ai la certitude qu'il réussira. Sans que j'aie le temps d'ajouter quoi que ce soit, il déploit ses ailes, s'envole et retrouve sa forme ancestrale, bien plus grande que la mienne. Dans quelques minutes, il sera au sanctuaire. Quant à moi, serrant la pierre de transmutations dans mes griffes, je focalise mon attention sur une autre essence drakane. A 2 heures de vol environs. Un troisième Drakan reviendra à la vie bientôt.
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Lendraste de Loreval
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Xaviar
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Posté le : 11/09/2005 20:24:35 Sujet du message :

- Approche fiston.
- Quel est cet endroit papa ?
- C'est le mausolée des Draskenwärter, un lieu sacré pour notre peuple, un lieu qui deviendra pour toi plus important que ta propre famille, que le reste de l'existence...
- Que veux tu me dire papa, je ne comprends pas !
- Tu va comprendre !

Le bâtiment est sombre, oppressant, une austérité angoissante et solennelle, le genre d'endroit à faire avoir des cauchemars au gamin de dix ans que je suis. Au pied de la volée de marches menant à une crypte sans âge mon père se tourne vers moi et s'assied en tailleur....

« Tu aimes les histoires fils ? » « Oui papa » « Ecoute moi bien alors, il y a des siècles de cela régnaient les dragons, une espèce malfaisante qui corrompaient et détruisaient tout là où ils vivaient.... Mais un jour un de nos aïeux s'est dressé contre eux et après une longue guerre, les dragons furent vaincus. Mais certaines âmes de ces monstres ont survécu, c'est pour ça que les membres de notre famille doivent les rechercher pour les empêcher de nuire, c'est pour ça que tu ne m'a vu que trois fois depuis que tu es venu au monde.... »

Je dévisage mon père avec étonnement, trop de questions se bousculent et je ne sais pas laquelle commencer.

« Ecoute moi bien, de père en fils depuis presque sept siècles nous pourchassons les dragons, depuis sept siècle l'âme d'Yvarh notre aïeul se transmet de père en fils... je suis fatigué, il est temps pour toi de porter ce fardeau »

Une vive lueur, une présence étrangère qui transfigure mon esprit et ma chair.... L'âme et le courage d'Yvarh m'ont investi.... Et depuis nous somme deux au commandes de Moustik, Elbior et Yvarh, et cela je ne le réalise que maintenant, un peu perdu je me rends compte que mes compagnons sont derrière moi....

Une foule de scrupules m'envahit, des sentiments et des doutes qui m'avaient quitté depuis cette pluvieuse après midi au mausolée, depuis que mon père après m'avoir imposé ce terrible héritage étaient allé se coucher dans une alcôve pour s'y laisser mourir, terrassé par le souvenirs des atrocités commises au nom de cet harassant sacerdoce.....

J'avais repris le flambeau, au nom de cette mission j'ai tué, j'ai volé, assassiné, empoisonné.... renoncé à cette moralité joyeuse et sans complexe qui caractérise nos congénères. Un flot de chagrin et de honte m'envahit, l'enfant qui a ressurgi en moi est horrifié ! Les larmes m'envahissent, les jambes me lâchent, les excès physiques et moraux qu'Yvarh m'a imposés, le sommeil et l'épuisement ont raison de moi et je n'entend que l'exclamation étonnée de Seth avant de sombrer dans le néant.....

Ce sont des cauchemars atroces qui me hantent durant mon inconscience, les âmes des gens dont j'ai ôté la vie au nom de ma mission me tourmentent.... Les pires bassesses dont je me suis rendu coupable me reviennent, transformant ce qui aurait dû être un répit en un calvaire abominable, je réalise alors comment mon père ait pu se laisser mourir.....

Au bout d'un temps indéterminé un danger me tire de ce martyre onirique, Katharina !

Il me faut revenir au plus vite au sein du monde réel!
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