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nunch
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Posté le : 22/06/2005 10:35:14 Sujet du message : [Récit deuxième saison] Groupe B

« Voilà ta poudre de Manaryl, Mandrax. Avec ça tu as de quoi tenir plusieurs mois. »
Sabira me tends le petit sac de toile en se tenant à la rambarde pour éviter de commettre une maladresse à un moment si crucial pour moi.

Nous sommes seuls à l'arrière du dernier wagon du Tanermentol, une machine inventée de toutes pièces par les ingénieurs gnomes. C'était une suite de wagons coulissant sur des rails et tractés par une puissante locomotive alimentée par un minerai bien précis: le carbonite.
Les gnomes avaient mis des siècles à construire l'unique ligne qui traversait le continent d'un bout à l'autre, transportant voyageurs et marchandises plus rapidement que ne le ferait n'importe quel cheval, et également pour un prix abordable. D'ailleurs, en langage gnome, Tanermentol signifiait « train qui traverse le continent. »
Au fil du temps, le chemin de fer avait permis l'essor économique et social de bon nombre de cités. Les gnomes étaient particulièrement fiers de leur invention et tout critique à son encontre, ou celle de son géniteur, le gnome Bernouille, était très mal vue.

« Une fois de plus tu me sauves la vie, mon coeur. », dis-je doucement.
Je m'approche de Sabira pour l'embrasser. Nos lèvres se rencontrent et restent liées un long moment, instant magique sous le pâle reflet de la lune dans le silence de la nuit, si ce n'est le bruit sourd et le balancement du train.
C'est elle qui rompt le baiser la première.
« Je veux mon or, Mandrax.»
Maintenant Sabira me regarde d'un air impatient. Normal. Elle attend son paiement et rassembler autant de poudre avait dû être difficile et coûteux.
Toujours très près d'elle, je fais mine de sortir ma bourse. Mais au lieu de cela, c'est ma dague qui surgit et d'un geste rapide je la plante dans le ventre de la belle blonde. Son regard change instantanément et il mêle désormais douleur, surprise et incompréhension.
« Chut... je suis désolé, mon coeur, mais tu en sais trop. Je n'avais pas le choix. » lui murmure-je à son oreille.
Relâchant mon étreinte, le corps sans vie de Sabira bascule par-dessus la rambarde. Par chance, le Tanermentol passe à ce moment là sur un pont et le cadavre va s'abîmer dans les profondeurs d'une rivière sans nom pour disparaître à tout jamais.

Je me retourne et pénètre dans le wagon que je traverse rapidement. Tous les passagers sont endormis et aucun n'a du me voir arriver avec Sabira et repartir sans elle.
Quelques wagons plus loin, j'arrive à ma cabine de luxe où je m'enferme à double tour. Je m'installe ensuite à une petite table près du coin réservé à l'hygiène, en face du coûteux miroir.
Fébrile, je sors le petit sac de dessous ma tunique et dispose précautionneusement un peu de poudre de Manaryl en ligne droite, puis, collant mon nez au bout de la ligne dorée, j'inspire fortement en faisant un mouvement transversal.
Aussitôt la poudre se répand dans mon organisme et ses effets se font sentir. Mes membres se détendent, mon cerveau se relaxe et j'ai l'impression de tomber dans un tourbillon d'étoiles.
Une fois l'effet dissipé, je regarde mon reflet dans la glace pour voir l'habituel scintillement doré au fond de mes yeux noirs, caractéristique de l'absorption récente de Manaryl.

Extraite d'une plante très rare découverte il y a bien longtemps, la poudre de Manaryl a la propriété de provoquer une sensation très agréable mais surtout de repousser les facultés de l'esprit au delà des limites connues.
De façon plus concrète, la consommation de Manaryl accorde un pouvoir qui permet de pratiquer une magie sans précédent : télékinésie, transmutation, manipulation des forces de la nature et des lois de la physique, plus rien ne semble impossible.
Cependant la manipulation de ce pouvoir n'est pas une chose aisée et nécessite un long et fastidieux apprentissage. Pire, elle provoque une dépendance qui à terme conduit à une mort horrible et douloureuse si le consommateur n'est pas approvisionné régulièrement. Et comme la poudre est rare, son prix est d'autant plus élevé.
C'est surtout cette dernière raison qui fait que peu de personnes osent se lancer dans la découverte et la maîtrise du formidable pouvoir qu'accorde la poudre de Manaryl. Ne plus pouvoir consommer signifie une mort certaine.

Moi, je n'ai pas ce problème. Héritier d'une très riche famille de l'Empire, je dispose d'or presque à volonté. Aujourd'hui je sillonne le continent à la recherche d'objets et de secrets anciens pour ma propre collection. Et bien sûr, les pouvoirs décuplés de mon esprit me permettent d'atteindre n'importe quel objectif.

Passant ma main dans mes cheveux bruns et épais, je sens le sommeil m'envahir. Inutile de lutter, je dois être en forme pour demain. Dans quelques heures le train s'arrêtera à Sternhoff, où je dois rencontrer un riche marchant répondant au nom de Heinrich.
Heinrich m'a contacté il y a quelques jours de cela par messager-griffon. Son message était court mais très intéressant. Si ce qu'il raconte est vrai, il aurait découvert quelque chose qui dépasse l'entendement. Quelque chose qui ferait même peut-être mieux de rester secret...
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mamantins
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Posté le : 23/06/2005 23:57:24 Sujet du message :

« Tous le monde descend ! » Hurle le Crieur sur le toit de la CSC.
Encore une invention gnome qui, il est vrai, nous facilite la vie. Mais est responsable en grande partie du nuage sombre qui couvre Sternhoff. La Carbonite émet une fumée noire de geais quand elle brule. Bilan ils nous polluent l'atmosphère.

Me voici à la gare. Le train devrait arriver dans quelques minutes. Une légère bruine noire commence à tomber. La gare est immense, c'est un ancien entrepôt pour la fabrication des navires qui a été réaménagé il y a des années. La technologie gnomes, les enluminures elfiques et les matériaux nains peuvent faire des merveilles. La gare faire près d'un kilomètre de long sur une centaine de mètres de large. Une seule et unique voie la traverse, couverte par de majestueuses arches d'un matériau qui émet en permanence une douce clarté verte.
Un système d'aiguillonages à l'entrée de la ville permettent de ralentir un peut le trafic des Tanermentol, ces machines a nuages noirs.

« Excusez-moi ! » me je jette un grand gaillard qui vient de me bousculer.
Je me redresse, remet mon veston en place, lisse ma fine moustache et jette un œil sur ma montre a gousset.
« En retard ...» je n'ai pas le temps de finir ma réflexion que le même personnage qui m'avait presque fait trébucher revient en courant, passe a quelques centimètres de moi et disparaît a travers les échoppes de la gare.

Le nuage noir annonçant l'arrivée du train est en vu. Dans la minute qui suit, je vais enfin revoir ma fille. Elle est partie il y a trois ans de cela pour Trophée, pour y faire ses études. Elle me revient enfin. Ha, ma petite Karla.

BRAHOUM !!! Une explosion assourdissante me jette à terre. Les rails a l'entrée de la gare viennent de voler en éclat. La voute se fissure entrainant la chutes d'imposants blocs lumineux. C'est la cohue, les gens se ruent vers l'extérieur, je ne peux même pas me relever a cause du mouvement de foule. Il faut dire que je n'ai plus vingt ans et que mon embonpoint ne m'aide pas.
Je me relève juste à temps pour assister au désastre, le Tanermentol n'ayant pas freiné, déraille dans la gare, les wagons se détachent, se disloquent propulsant des passager dans toutes les directions. Comme tous le monde, je fuis la scène et reviens lorsque les bruit se sont calmé.
Ou est ma fille ? Pourquoi le train n'a-t-il pas freiné ? Qui est responsable de ce désastre ? L'image fugace de l'homme blond me revient... était-ce un homme ? Un Ogre ?
Je me précipite dans les décombres à la recherche de ma fille. A la vu du spectacle horrible qui s'étend devant moi, la profession prend le pas sur la raison. En tant que médecin, je fais mon possible pour aider. ..Karla, ou es tu ..?


« Docteur... Docteur... William...»
« Quoi...?» fis-je, les yeux pleins de sommeil et la tête encore brumeuse de ce rêve étrange.
« Il est l'heure... me dis ma maitresse, l'heure d'aller à la gare chercher votre fille.»
Je me redresse brusquement sur mon lit, perlant de sueur. « Et si... »

Encore une prémonition. Ca devient de plus en plus fréquent...

Je saute dans un pantalon, attrape une chemise un veston et sors en trombe. Je prends le premier CSC qui passe.
« Tous le monde descend ! » Hurle le Crieur sur le toit lorsque j'arrive à la gare.
Dans quelques minutes le train arrive... Une legère bruine noire commence à tomber...
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Saelis
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Posté le : 24/06/2005 12:09:52 Sujet du message :

« Hé toi le gnome ! T'es euhhh .... T'es petit. »

Faut que j'arrête de boire moi, je vais encore avoir des ennuis. Je hais les gnomes et j'ai de bonnes raisons, c'est un fait. Mais dès que j'ai bu, j'abuse... Et là je manque vraiment d'insultes à la hauteur !

« Ne m'importunez pas s'il vous plait ! »

Il n'a pas beaucoup plus de répartie que moi. Il crève de trouille, ça se voit. Je jubile. Faut dire qu'un grand gaillard à la peau recouverte de tatouages rituels jusqu'au visage, aux longs cheveux noir et se baladant en ville avec un faucon sur l'épaule, un arc en bandoulière, une lance dans la main droite et une choppe dans la gauche, ça a de quoi impressionner. Et puis les gens d'ici ne s'habitueront jamais à mon faciès taillé au couteau et à mon nez plat. J'avance vers lui en titubant.

« En plus d'être petit, t'es moche !
- Calmez vous monsieur, je ne vous ai rien fait ! Si c'est de l'or que vous voulez, tenez, prenez ça, mais laissez moi partir »

De l'or ? Il croit que tout se règle avec de l'or ? Il n'y a donc que ça qui les intéresse, l'or, ce vulgaire caillou pour qui les miens ont été exterminés ou réduits en esclavages.

« J'ai pas besoin de ton or, noooon môôôsieur, Hatuka n'est pas intéressé par l'or. Les gens de mon peuple ne sont pas intéressés par l'or. J'ai juste envie de m'amuser avec toi... sale gnome »

Il doit penser que je suis juste une racaille des bas-fonds. Il ne sait sans doute pas que c'est pour avoir défendu notre vallée sacrée de la construction de son précieux Tanermentol que mon peuple a été exterminé et que je suis contraint de marchander le savoir que mes ancêtres m'ont légué pour guider quelques voyageurs inconscient ou aventuriers crétins à travers le continent.
Les esprits me chuchoteraient sans doute de passer mon chemin, ils trouveraient les mots pour calmer mon sang qui bouillonne. Mais les esprits sont muets ici, ils ont fuit cette ville et son agitation.
Kota devient nerveux. Je sens ses serres se resserrer sur mon épaule. Mon pouls frappe de plus en plus fort sur ma tempe. Je sais que personne ne viendra aider ma victime dans cette ruelle malfamée. Je bois lentement une dernière gorgée, attrape le gnome par le col et le soulève d'un bras, de plus en plus haut. Alors je le regarde fixement et calmement dans les yeux. J'attends. Et ça se produit. Ca se produit toujours. Je sens l'odeur caractéristique et je sais qu'il a fait sous lui. Je peux le laisser détaller à toute vitesse maintenant, inutile de le tuer, une vie est précieuse. Je suis soulagé et calmé. Je bois d'une gorgée le fond de ma choppe et voyant les premières lueurs du soleil poindre à l'horizon, décide de rentrer.

« Hatuka ! Tu tombes bien, y'a pt'et' du boulot pour toi, et c'est du gros ! »

Nulkos, le patron des deux sabres me montre d'un signe de tête une table au fond. Nulkos s'occupe de me trouver des clients, me fournit le gîte, le couvert et la bière en échange de mes gains. C'est un bon troc je pense.
Un homme habillé avec élégance et qui se fond dans le décor de ce bar miteux comme un pingouin dans le désert est assis à cette table. Je m'avance en tentant de masquer tant bien que mal mon ébriété, suivi de près par Nulkos. Il se tourne vers moi en m'offrant un sourire légèrement teinté de surprise. La négociation est vite conclue, Nulkos s'est déjà occupé des aspects tarifaires. L'homme m'explique alors le contenu de la mission : Amener à bon port, le plus discrètement possible et en évitant les itinéraires commerciaux un homme qu'il me présente assez confusément comme un archéologue du nom de Mandrax. Ne pas poser de questions et rester muet au sujet de ce que je pourrais voir pendant l'expédition fait aussi partie du marché. Rien de très original en fait, si ce n'est la destination du voyage : La porte de Thaun.

La porte de Thaun! Un lieu que je n'ai jamais visité... et pour cause ! Les légendes de mon peuple prétendent que c'est le berceau des esprits et que les mortels qui s'y aventurent en sont chassés et perdent la raison. Pourtant on dit que des hommes y ont vécu jadis, quand la terre était jeune, et y ont construit des cités mille fois plus grandes et plus riches que cette misérable Sternhoff. Des hommes capables d'accomplir des prodiges, dit-on. Mais ce ne sont sans doute que des légendes...

Pas le temps de dormir et ni de décuver, l'homme m'invite à l'accompagner jusqu'à la gare du Tanermentol. Vraiment le dernier endroit dans cette ville abjecte où j'ai envie de me rendre! Mais il y a un voyage et de l'action au bout, alors j'accepte.
Les ruelles des bas-fonds révèlent toute leur crasse à la lumière du soleil montant. Kota semble nerveux au contact de mon employeur. Je décide de redoubler de prudence. Nous traversons le marché encore calme à cette heure pour arriver devant l'horrible gare. Au dessus de la statue de Bernouille, l'immense mécanisme d'affichage tâché de carbonite indique l'arrivée du train dans un quart d'heure. Du moins c'est ce que me dit mon employeur. Tandis que nous attendons sur le quai et faisons le point sur les préparatifs de l'expédition, les serres de Kota se plantent soudainement dans mon épaule. Un homme bedonnant passe affolé à côté de nous et file vers le poste de contrôle du Tanermentol.

Mais soudain je comprends que la nervosité de Kota n'est pas provoquée par mon employeur ni par ce personnage affolé, mais par un homme blond solidement charpenté et à l'oeil déterminé qui se tient près de nous...
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macteyss
Le Gritche
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Posté le : 24/06/2005 22:30:24 Sujet du message :

Il y a des moments dans la vie où il ne faut pas hésiter et suivre son instinct plutôt que de réfléchir. Le sorcier de mon clan, le Clan d'Haerwindel, le répétait souvent et ce principe m'a sauvé la vie de nombreuses fois sur divers champs de bataille. Le champ de bataille, le terrain de vérité, l'endroit où l'être véritable se révèle dans l'art sacré du combat. Connaîtrais-je de nouveau cet honneur ?

Pour un guerrier des Montagnes du Nord, y a-t-il une malédiction plus funeste que de ne plus combattre ? Oh, je ne parle pas de petites luttes individuelles, non, mais de grandes batailles, où plusieurs armées s'affrontent. Les hommes de mon clan deviennent la plupart du temps mercenaires. On s'engage dans une compagnie et, pendant une trentaine d'années – si Frahyr, dieu de la Guerre nous sourit – on la suit dans ses divers engagements. Puis, on revient s'installer au pays et on égaye les longues veillées par le récit de nos exploits. Certains ne reviennent pas, tombés au champ d'honneur. Derydhael, déesse de la Mort, les accueille avec les égards dus à leur rang. D'autres, comme moi, ne reviennent pas mais pour une autre raison : ils ne peuvent plus être des guerriers

J'étais dans la compagnie des Haches Sanglantes. A cause de ma grande taille et de ma carrure imposante, même pour un homme des Montagnes du Nord, j'ai été affecté en première ligne, c'est-à-dire parmi ceux qui reçoivent de plein fouet le premier choc adverse. Si on tient le coup, l'assaut est brisé et on contre attaque. Sinon... Cela demande un courage inébranlable, une volonté sans faille et une loyauté absolue envers ses camarades. J'ai adoré ça ! Se tenir serré, en rang double ou triple, avec un mélange de peur et d'excitation devant la charge de l'ennemi, abaisser les lances, pousser tous ensemble vers l'avant au moment du choc, sentir la charge se briser sur nous. Et puis laisser libre cour à sa rage : on sort sa hache, son épée, sa masse et on se jette sur les adversaires culbutés, repoussés, massacrés ! Frahyr, je t'ai bien servi ! J'ai survécu à plus de trente assauts. Nefud Orkhan, le capitaine de la compagnie s'est adressé à moi : « Jerhol Laophraig, plus solide que l'airain, gloire à toi ! Tu fais désormais partie des Hauts Guerriers des Haches Ecarlates ! »
Comment aurais-je pu deviner qu'il nous trahirait ? La compagnie devenait trop puissante. Les seigneurs rechignaient à nous engager : nous étions chers et redoutables. Nous formions une force capable de modifier l'équilibre de l'Empire. Finalement, le capitaine nous a vendu à l'Empereur Arthanius : il nous a engagé dans une bataille perdue d'avance pour nous anéantir. Au lieu d'une petite troupe de rebelles, c'est une division d'élite de l'armée impériale que nous avons affronté dans ce lieu maudit qu'on appelle la Porte de Thaun. La plupart de mes camarades sont morts sous les sabots des lourds destriers. J'ai survécu.

Depuis, je suis un proscrit. Ma compagnie n'existe plus. Si je révèle ma véritable identité et mon passé – ce qui me permettrait d'obtenir une place de choix dans un autre groupe de mercenaires – je serai livré aux autorités. Alors, j'ai accepté des emplois d'homme de main à Sternhoff, que Frahyr me pardonne. Quelle déchéance ! Depuis deux ans, je sers les basses œuvres des pires racailles de la ville. Je trouve mes employeurs dans les tavernes les plus sordides : La Sirène Ecarlate, LesDeux Sabres, Le Tords-Boyaux... J'ai fermé mon esprit à toute question. Je cogne, je tue, j'extorque et je ne pose pas de questions. Je ne suis plus un guerrier. Le clan d'Haerwindel aurait honte de moi s'il savait...

Mais, depuis quelques semaines, un changement s'est fait sentir. Ça a d'abord été une rumeur. Je n'y ai pas pris garde : tous ceux que je devais « punir » ont essayé de m'acheter en me divulguant de soi-disant secrets... Normalement, je ne les écoutais même pas, c'est à peine si j'entendais leurs gémissements de douleur et les craquements de leurs os. Cependant, ces derniers temps, quelques mots m'ont sorti de ma torpeur : la Porte de Thaun. Le riche marchand Heinrich aurait l'intention de monter une expédition pour ce lieu qui hante ma mémoire. Il y aurait quelque chose, là-bas, qui pourrait changer la face du monde. Et des « puissances obscures » s'y opposeraient...
Ce matin, à La Sirène Ecarlate, j'ai su que Heinrich attendait quelqu'un d'important, qui devait arriver par le Tanermentol. Et que ces mystérieuses puissances allaient le détruire. Je me suis souvenu du sorcier de mon clan et j'ai suivi mon instinct. Je vais prévenir cet Heinrich, je vais lui proposer mes services, quitter cette ville pourrie, retourner à la Porte de Thaun où mes camarades sont tombés. Puis, je retrouverai Nefud Orkhan. Et je le tuerai.

Je domine de plus d'une tête la foule qui se presse dans la gare. Je cherche si j'aperçois le garde du corps que Heinrich est sensé avoir engagé – un grand type tatoué avec des cheveux longs et un faucon sur l'épaule. Je me presse, je fends la foule, bousculant au passage un gros type à moustaches assez bien vêtu.
« Excusez-moi... »
Je scrute les gens autour de moi. Là ! Juste derrière, ils arrivent ! Je fais demi-tour, heurtant de nouveau le gros moustachu. Pas de temps à perdre, me dis mon instinct. Je m'approche de Heinrich et de son garde du corps. Le faucon de celui-ci s'agite. Le tatoué m'a repéré. Allons-y franchement :
« Sire Heinrich, je murmure après une brève inclinaison de la tête. On veut éliminer celui que vous attendez.
─ Quoi ? s'exclame le marchand en me jetant un regard méfiant.
─ J'ai des informations mais il faut faire vite. Quelque chose va se passer ici, dans peu de temps. »

BRAHOUM !!! Une explosion énorme retentit. Le garde du corps plaque Heinrich au sol pour le protéger. Tout autour, c'est la panique. Une partie de la gare s'effondre, le Tanermentol a déraillé, on est pris dans un nuage de poussière, de fumée, des cris montent de toutes parts.

« Je pense que tu me dois des explications, dis Heinrich. Vu ton allure, je ne pense pas que Hatuka t'impressionne, alors, comme tu es venu à moi, je te conseille d'être intelligent et de tout me dire. »
Je m'exécute, lui racontant fidèlement les rumeurs que j'ai entendues depuis quelques semaines. Il semble intéressé, et un peu effrayé aussi.
« Bon, tout d'abord, il faut retrouver Mandrax », annonce-t-il.
Nous explorons tant bien que mal la gare ravagée et les wagons défoncés. Des gens courent dans tous les sens, des gardes semblent incapables de ramener l'ordre, des corps sont éparpillés un peu partout.
« Docteur William ! J'ai besoin de vous ! » dit Heinrich à l'intention d'un gros bonhomme.
Tiens, mais c'est celui que j'ai bousculé tout à l'heure ! Il se tourne vers nous, nous montrant un visage ravagé par le chagrin.
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Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

Le Colonel
 
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Posté le : 26/06/2005 07:41:02 Sujet du message :

Je m'apprête à sortir de ma cabine lorsque une explosion soudaine retentit.
Je sens le train qui est secoué de toutes parts alors que je suis projeté à travers la cabine et à travers la vitre pour finalement atterrir violemment sur le quai.
Je sens une douleur sourde dans mon dos, ma vision est couverte d'un voile rouge et mes oreilles sont agressées par le son strident du train qui déraille et bascule. Sur moi.
Alors que je vois un wagon se renverser, j'agis par réflexe et je puise dans mon esprit pour faire appel au pouvoir que m'accorde la Manaryl. Immédiatement, le wagon stoppe sa chute.
Je rampe tant que bien que mal hors d'atteinte de l'énorme masse de métal puis je relâche mon contrôle local de la gravité: le wagon termine alors sa chute en soulevant poussière et gravats.

Je me relève pour constater que le chaos m'entoure. Où que je regarde je vois la détresse, la peur, la confusion, la colère. Encore un peu hébété, je vois un groupe d'hommes s'approcher.
Le premier, je le reconnais presque immédiatement. C'est Heinrich, le marchant que je dois rencontrer. Il balaye la foule du regard et lorsque ses yeux se posent enfin sur moi, un sourire se dessine sur son visage.
Le second est un homme âgé et bedonnant. Il se désintéresse complètement de moi. Toute son attention est captée par la masse de métal du Tanermentol et de la foule comme si sa vie en dépendait. Jamais encore je n'avais lu une telle détresse sur un visage.
Le troisième a la peau brune avec des tatouages, de longs cheveux noirs, et un faucon est perché sur son épaule. Son apparence et ses habits font tâche dans la foule. C'est clairement un étranger. Il suit le groupe d'un air machinal et lorsqu'il remarque un couple de gnomes blessés et recouverts de sang, une espèce d'air sadique semble apparaître sur son faciès.
Le dernier homme est inhabituellement grand et baraqué. Son allure martiale et déterminée, ainsi que l'épée qui pend à son côté, trahissent ses origines guerrières.

« Mandraxe! Tu es vivant! » s'écrie Heinrich.
« Oui, et tu sais grâce à quoi. » je lui réponds avec un clin d'oeil.
Le marchant entreprend de faire les présentations pendant que j'ajuste ma tenue et essuie le sang de mon front. Auparavant j'ai déjà vu Heinrich en étrange compagnie à plusieurs reprises, mais là c'est le groupe le plus hétéroclite qu'il m'ait été donné de rencontrer en sa présence.
« Voici Hatuka, Jerhol et William... mais !? Où es-t-il passé ? » s'exclame le marchant.
A ce moment Hatuka désigne un coin de la gare. Nous apercevons alors le docteur William qui se précipite vers une très jolie jeune femme brune, le visage inondé de bonheur. Celle-ci, bien que couverte de poussière et de sang séché, fait de même.
Mais tout à coup un grand homme blond surgit de la foule, se précipite vers la jeune femme, s'en saisit et l'emporte comme s'il ne s'agissait que d'une simple planche de bois.
Le docteur William est aussi surprit que nous. Il met plusieurs secondes à réaliser ce qui vient de se passer et finit par se reprendre.
« Karla! » crie-t-il en s'élançant à la poursuite du kidnappeur.
« Vite nous devons les suivre! » s'exclame Heinrich.
Nous nous exécutons. Apparemment le vieil homme semble avoir un rôle à jouer dans notre histoire, et s'il a de l'importance pour Heinrich, il en a également pour moi.

Nous abandonnons la cohue de la gare pour ne retrouver dans les rues crasseuses de Sternhoff. Les émanations de carbonite des CSC agressent aussitôt nos narines.
Nous rattrapons le docteur William sans difficulté mais l'homme blond semble se mouvoir avec une vivacité hors du commun. Nous frayant un chemin à travers l'épaisse foule de la cité, nous suivons tant bien que mal notre inconnu qui doit être déterminé à nous faire visiter toute la ville à la vitesse de l'éclair tellement nous empruntons des rues différentes.
Finalement, nous franchissons les remparts pour nous diriger vers une sorte de grosse grange qui jouxte un grand enclos dans lequel est attaché un unique griffon. Sur le devant de la grange, une énorme pancarte titre: « Gnafron, expert en messagers-griffons. »
L'homme blond ne ralentit pas l'allure et pénètre dans l'enclos, bouscule l'homme qui vient à son encontre et s'approche du griffon. Tout en détachant la corde qui retient la créature, il jette Karla sur son dos. Ensuite il saute à son tour sur la monture d'un mouvement gracieux, se saisit des rennes puis donne un coup de talon dans les flancs. Aussitôt le griffon répond à l'ordre en déployant ses ailes et il s'élève dans les airs.
Hatuka se dirige vers la personne qui semble être le gérant de l'établissement.
« Vite, un griffon! » s'écrie-t-il.
« Je suis désolé mais nous n'en avons plus. Celui qui vient d'être volé était le dernier et tous les autres sont en mission » répond Gnafron.

Impuissants, nous ne pouvons qu'assister à la disparition de l'inconnu et de Karla dans les airs. Le docteur William est désespéré.
Heinrich prend la parole:
« Mes amis, nous ne pouvons malheureusement plus rien faire pour l'instant. Je vous propose d'aller chez moi et de faire le point sur les derniers événements. Je suis certain que nous trouverons une solution à nos problèmes. »
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Posté le : 29/06/2005 07:48:54 Sujet du message :

Karla... Ce n'est pas possible... ma petite fille...

Heinrich nous guide à travers la ville jusqu'à son domicile. Les yeux baissés, les épaules voûtées, j'essaie de débrouiller les derniers événements.
Heinrich est un patient et un ami. Cela fait maintenant huit ans que je l'ai sortit de sa dépendance de Manaryl. Ce fut long, délicat, mais ce fut un succès. Je ne pense pas qu'il y ai retouché depuis...

En arrivant en vue de l'hôtel particulier d'Heinrich, je finis par reprendre conscience de ce qui m'entoure. Un indigène, un grand costaud, et un play-boy au sourire racoleur semblent suivre la même direction que nous. Ils entre tous dans l'hôtel.

Karla... Ma pauvre Karla...

Notre hote prend la parole : - « Quel début de journée... asseyez vous.» dit-il en nous montrant de confortables fauteuils.
C'est avec soulagement que je m'assied. Seul l'indigène reste debout, droit comme le faucon qui trône sur son épaule.
- « Messieurs, ils semblent clair que l'on veuille empêcher cette expédition. » dit Heinrich.
Ils hochent tous la tête d'un air grave.

- « Empêcher quoi ? Faire dérailler le Tanermentol donc tuer énormément de personne, kidnapper ma fille, ces évènements seraient liés pour empêcher une petite expédition...
Tu as toujours été un peu paranoïaque Heinrich mais là, il va falloir songer à te faire traiter.» répondis-je. « C'est un attentat, et c'est tout. Par contre, je ne comprends pas l'enlèvement... »

- « Non... cette explosion était destiné à éliminer certaines personnes de ce train. Dont lui » dit le grand baraqué avec un accents des montagnes a couper au couteau, en me désignant le play-boy.

Heinrich reprends la parole : - « William, je comprends ton désarrois, mais je crois sincèrement que le déraillement et l'enlèvement de ta fille sont lier. Je te présente Hatuka, qui est charger de guider Mandrax pendant l'expédition.»
- « Une expédition pour où ? »
- « Pour la Porte de Thaun. »

En entendant la réponse à ma question je devint livide. Encore ce lieu maudit qui resurgit... D'abord en rêve et maintenant...

- « C'était le sujet de prédilection de ma fille. Elle était persuadée qu'il y avait quelque chose là-bas. »
Heinrich hoche la tête. Et se tourne vers l'homme des montagnes. - « Quel est ton nom ? »
- « Jerhol. Jerhol Loaphraig »
- « Acceptez vous de vous joindre a nous ? »
- « Oui !» répond Jerhol avec un vif hochement de tête.

- « Je vais juste vous exposez la raison de cette expédition. William, si tu veux venir après avoir entendu mes explications j'en serais heureux. Sinon je te demandes de garder sous silence ce qui va être dit ici. »
J'approuve d'un hochement.

- « Voila, comme vous le savez peut-être la Porte de Thaun est une petite bande désertique situer au nord de Vahel et au sud des Montagnes du Nord. Ce nom de Porte, lui vient d'un profond cayon dont les flancs sont relié par de grandes arches de pierre créer par l'érosion. De nombreuses légendes courent sur cet endroit. C'est l'endroit sacré où repose les esprits pour certains, une zone aride et inintéressante pour d'autres, un lieu maudit pour les suivants... Le point commun de toutes ces légendes est qu'il ne faut pas s'y rendre. »

- « De nombreuses expéditions sont déjà partie là-bas et quelques unes y ont disparue mystérieusement... Ce qui renforce ces légendes... » dit Mandrax

- « C'est pour cela que je cherche à faire une petite expédition discrète, capable de revenir pour décrire ce qu'il y a au fond du canyon. Ce sont les expéditions ayant ce but qui ne sont jamais revenues. Quelques choses se cache là-bas... Je souhaite savoir ce que c'est.»

L'oiseau de Hatuka s'envole et tourne dans la pièce avant de se reposer sur l'épaule de son propriétaire. - « Mauvaise augure... » Dit celui-ci. « Nous ne sommes pas les seuls à la recherche de ce secret...»
- « Je le sais et c'est pour ça que je souhaitais monter cette expédition dans le secret... Mais d'après Jerhol, il semble que ce soit éventé... »

Une porte claque. Un bruit de pas précipité dans les escaliers.

Hatuka se précipite vers la porte du boudoir ou nous nous trouvons.
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Saelis
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Posté le : 29/06/2005 13:57:26 Sujet du message :

Alors qu'il parle, je ne suis toujours pas convaincu par le discours de Heinrich. Je ne maîtrise que superficiellement la langue des gens d'ici mais je sais discerner l'attitude du chêne de celle du roseau. Et puis pourquoi ne pas nous donner plus d'informations sur les autres personnes qu'on a voulu éliminer dans le train? On ne provoque pas une catastrophe de cette ampleur juste pour éliminer quelques personnes. Mais on ne m'a pas engagé pour poser des questions et je respecte le contrat.

Kota s'envole brutalement et semble paniqué. J'entends un bruit de porte qui claque et des pas dans l'escalier. Je fais signe aux autres de rester en arrière, entrouvre la porte en silence et avance discrètement jusqu'en haut de l'escalier, les sens en éveil. Je reconnais alors l'odeur subtile et légèrement acide de la poudre de tymanide. L'immeuble en a été saupoudré!

« Tous par la fenêtre, vite!!! »

Mes compagnons me regardent avec circonspection en me voyant plonger par la fenêtre en direction de buissons en contrebas avant de décider de me suivre. A Peine William a t-il sauté, non sans mal, que l'immeuble vole en éclat, projetant des débris dans tout le jardin de la propriété. Quelle chute! Nous nous relevons difficilement et recomptons nos compagnons. Tout le monde semble indemne.

Un cri rauque de Kota me met immédiatement en alerte, rapidement suivi par Jerhol qui a déjà compris que les indications de mon faucon n'étaient pas à prendre à la légère. Tandis que je prépare mon arc, il sort son épée du fourreau et s'empare d'une petite masse dans l'autre main. Je vois Mandrax tenir une petite bourse, en sortir de la poudre qu'il étale sur sa main avant de la respirer. William n'est armé que d'une petite dague au reflet étrange et semble entrer dans une sorte de méditation. Heinrich se tient à côté de lui avec une arbalète complexe et richement décorée.

Nous nous regroupons petit à petit autour d'Heinrich et William sans pour l'instant avoir localisé le danger. Nos ennemis sont tapis dans les buissons et profitent de la poussière volant encore dans l'air pour garder cet avantage. Subitement William sort de son étrange transe.

« Mandrax! Derrière toi »

Mandrax se retourne mais rien ne se produit avant une bonne seconde, comme si William avait vu la scène en avance. Deux hommes encapuchonnés se lèvent subitement et décochent chacun un carreau d'arbalète dans sa direction. Mandrax fait alors un geste de la main, paume en avant, et la course des projectiles semble se ralentir. Il se penche alors en arrière dans un angle défiant les lois de la pesanteur, s'équilibrant de mouvements amples et lents des bras. Les projectiles le frôlent mais ne le touchent pas.

Jerhol fonce déjà tête baissée vers le buisson, il ne veut pas laisser le temps à nos agresseurs de recharger leur arme.

« Que Frahyr me donne la force! »

Une tête vole rapidement tandis que dans un bruit effroyable une autre s'écrase contre un arbre comme une coquille de noix. D'autres encapuchonnés sortent de leur cachette. La bataille s'engage dans un véritable capharnaüm. Je reste calme et attentif aux moindres mouvements, à la moindre ouverture pour décocher mes flèches au plus précis. Heinrich, lui, ne s'embarrasse pas de ce genre de détails. Sa petite arbalète a une cadence de tir impressionnante et se recharge par blocs de 5 carreaux. Encore une invention gnome sans doute. Malgré sa corpulence William se débrouille plutôt bien. Sa dague semble guider ses mouvements et pare avec précision les assauts adverses. Les pouvoirs de Mandrax combinés aux techniques de combat et à la force exceptionnelle de Jerhol mettent rapidement à mal nos adversaires. La victoire est proche.

J'entends soudain un craquement derrière moi! Je n'ai pas été assez attentif! Pas le temps de me retourner que j'entends un cri effroyable! Merci vieux camarade... Kota a été plus attentif que moi et vient de lui crever les yeux. Je n'ai plus qu'à l'achever.

Le calme revient soudain. Je regarde autour de moi et tout le monde semble relativement indemne, épuisé mais indemne. Mais alors que nous reprenons notre souffle, et avant même d'avoir pu fouiller nos victimes un nouveau bruit nous fait sursauter. Un groupe d'hommes solidement armés et prêts au combat se tient à l'entrée du domaine, sans doute alertés par l'explosion. Je reconnais le blason des gardes impériaux.

« Messieurs, veuillez vous rendre sans faire d'histoire. Vous allez avoir des réponses à fournir sur ce qui vient de se passer ici »
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macteyss
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Posté le : 29/06/2005 15:56:33 Sujet du message :

« Frahyr ! »
La rage du guerrier me submerge ! J'ai enfin retrouvé quelques sensations d'un vrai combat ! Je m'apprête à me jeter sur les nouveaux venus au mépris du danger quand Heinrich m'arrête brutalement :
« Non, Jerhol ! Ce sont des gardes impériaux. Mieux vaut les suivre et s'expliquer. Après tout, nous n'avons rien fait de mal... »

Voyant que mes compagnons remettent docilement leurs armes aux hommes vêtus de tissu noir et d'acier, je fais de même... mais avec beaucoup de regrets. Cernés par les soldats, nous sommes emmenés à travers la ville. Curieusement, notre destination n'est pas le Quartier de la Garde le plus proche. Heinrich a l'air surpris et semble de plus en plus soucieux, de même que William. Mandraxe, lui, affiche une morgue dédaigneuse, comme s'il était certain de s'en sortir sans dommage. Je calque mon attitude sur celle du combattant nommé Hakuta : dignité et silence.

Nous entrons bientôt dans un haut bâtiment sombre et Heinrich commence vraiment à paniquer :
« Sergent, dit-il au chef des gardes, pourquoi nous emmenez-vous ici, au Quartier de Commandement ? Nous n'avons rien...
─ Silence, aboie l'homme. J'ai reçu des ordres. Ce n'est pas à moi qu'il vous faudra parler. »
Puis, s'adressant à des soldats en factions :
« Emmenez chacun de ces hommes dans une cellule. Et prévenez le seigneur Kauwitz de leur arrivée ! »

A ces mots, Heinrich et William semblent défaillir. Mandraxe perd aussitôt son air supérieur. Même Hatuka paraît soudain inquiet. Et je le comprends fort bien. Apparemment, le seigneur Tharken Kauwitz s'intéresse à nous. Ce qui veut dire que nous ne sortirons peut-être pas vivant de cet endroit... Tharken Kauwitz ! Même au cours de ces années sombres durant lesquelles je me suis contenté de survivre, ce nom est parvenu jusqu'à moi. Tharken Kauwitz, le seigneur de l'Ombre, c'est-à-dire le Maître Assassin de l'Empereur, Chef de l'Armée Secrète, celui qui est derrière chaque coup tordu. Pour qu'un personnage de cette importance soit impliqué, il faut que l'affaire de Heinrich soit vraiment capitale.
Deux gardes m'arrachent à mes pensées et m'emmènent jusque dans un cachot. J'ai juste le temps de voir que l'on fait de même avec mes compagnons.

Je ne sais combien de temps s'écoule. Les bruits d'activités du bâtiment me parviennent très assourdis. Tout à coup, un long cri déchire le silence. Je connais ce genre de hurlement : c'est celui que pousse un homme soumis à la torture. Il m'a semblé reconnaître la voix affreusement déformée de Heinrich. Les cris durent encore un peu, puis s'arrêtent.
Tout est silencieux. La porte du cachot voisin s'ouvre. Je crois bien que Mandraxe y est enfermé. Aussitôt, il se met à parler. Je ne parviens pas à distinguer les mots qu'il prononce. Sa voix monte dans les aigus, comme s'il suppliait quelqu'un. Et puis un hurlement de souffrance... Un seul. A présent, des paroles sont échangées, sans que je puisse les comprendre.

La porte de ma cellule s'ouvre. Deux immenses gardes pénètrent dans le cachot suivis d'une vieille femme en robe blanche – une prêtresse de Dûhr, dieu de la Justice, capable de distinguer la vérité du mensonge – et d'une silhouette encapuchonnée de noir. Les deux gardes s'avancent vers moi mais une voix feutrée, presque un chuchotement sort de l'homme en noir :
« Non ! Inutile de perdre du temps ! Nous en savons suffisamment ! »
Puis, s'adressant à moi :
« Tu sais qui je suis ?
─ Je le devine, seigneur.
─ Bien. Tu sais aussi qu'il est inutile de me mentir ? ajoute-t-il en me désignant de sa main gantée de noir la prêtresse à ses côtés.
─ Oui seigneur.
─ Parfait. Seul ton sens de l'honneur, fort en vogue chez les hommes des Montagnes du Nord, pourrait t'empêcher de me parler. Je serais donc forcer de te briser et j'y parviendrais. Non que je doute de ton courage mais tout homme a une limite à la douleur qu'il peut supporter. «
Je sais qu'il a raison. Ces dernières années, j'ai suffisamment pratiqué moi-même la torture pour savoir qu'au bout d'un moment, tout le monde parle. Je rassemble mon courage et m'apprête à résister le plus longtemps possible.
La voix assourdie reprend :
« Ne résiste pas, c'est inutile. D'autant plus que je ne te demande rien sur tes compagnons. Ils m'ont déjà tout dit. Je veux simplement que tu me parles de toi. Je sais que tu traînes dans les bas-fonds de Sternhoff depuis quelques années et que tu fais l'homme de mains des pires crapules. Cela ne correspond pas à la mentalité des hommes comme toi. Explique-moi donc comment tu en es arrivé la. »

En même temps qu'il me parle, je sens ma volonté diminuer. Après tout, ce n'est pas trahir mes compagnons que de parler de moi. Je lui raconte donc ma vie en essayant toutefois de garder quelques secret sur le nom de mon ancienne compagnie, mon statut de proscrit. Mais Tharken Kauwitz – car je ne doute pas un instant que ce soit lui – est bien trop fort pour moi à ce petit jeu-là. Bientôt, il sait tout.

« Comme la vie est étrange ! reprend l'homme en noir. Tu veux te venger de Nefud Orkhan. Soit. Je te l'offre. Sache qu'il se trouve près de la Porte de Thaun. Les activités qu'il y mène ne conviennent pas du tout à l'Empereur. Traître un jour, traître toujours ! Toi et tes compagnons allez donc partir en expédition dans ce lieu maudit. Tu vois tout s'arrange...
─ Et que devrons nous faire là-bas ? »
Tharken Kauwitz demeure un instant silencieux :
« Mais ce que tu souhaites par-dessus tout : tuer Nefud Orkhan ! Acceptes-tu ?
─ Oui seigneur. »

De toute façon, je n'ai pas le choix.
« Va rejoindre tes compagnons, ils t'attendent dehors... Sauf Heinrich. Il a eu un empêchement de dernière minute. »

Les gardes me font sortir de la cellule et me ramènent dans le hall du bâtiment. J'y retrouve rapidement Hakuta, William et Mandraxe. Ce dernier n'a pas l'air en forme du tout...
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Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

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nunch
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Posté le : 29/06/2005 20:08:13 Sujet du message :

Bon dieu! Je n'avais jamais éprouvé une telle douleur de ma vie. Pourtant j'ai tenu le coup grâce à mon détachement de l'interrogatoire, en me focalisant sur ce que j'allais perdre si je ne survivais pas. Et aussi grâce à Heinrich, qui est passé à la torture avant moi et qui a lâché le plus gros de l'histoire. Je n'ai eu qu'à confirmer son récit. Cependant, contrairement à moi, Heinrich n'a pas supporté la douleur et son coeur a lâché à la fin de l'interrogatoire.
Mes compagnons semblent avoir eu plus de chance, ils n'ont pas été torturés. Il faut dire qu'ils se sont retrouvés embarqués dans cette aventure presque par hasard et par conséquent ils ne savent pas grand chose.
Il n'y a que Jerhol que j'ai entendu parler. Qu'a-t-il bien pu raconter à Tharken Kauwitz? Pour l'instant, ça n'a pas d'importance. Même avec ce qu'il a appris, Tharken doit être loin de se douter des conséquences de ce que nous pourrions découvrir à la Porte de Thaun et au-delà. Seul un consommateur de Manaryl, ou un pratiquant d'une autre forme de magie, pourrait l'imaginer. Voilà pourquoi cette expédition a autant d'importance pour moi. Malgré cela, Tharken reste un homme intelligent et il a du se douter que quelque chose lui échappe. Il nous fera suivre, je le sais avec certitude.
Étrangement, après nous avoir relâchés, les gardes nous ont rendu tout notre équipement, notre or et même ma poudre. Tharken a bien compris que sans nos biens nous n'irons pas loin dans notre expédition. Et cela confirme son intéressement pour celle-ci.

Maintenant mes compagnons et moi sommes à l'auberge de la Sirène à la Peau Lisse, à faire le point sur l'expédition puisque nous n'avons pu le terminer chez ce pauvre Heinrich. Assez rapidement, nous tombons d'accord sur le meneur: moi. Malgré la suspicion que je pourrais susciter chez eux, ils ne s'opposent pas à ce choix.
Seul William fait une objection:
« A ne penser qu'à votre expédition, vous en oubliez ma fille! Elle a bien plus d'importance pour moi!
La colère fait gonfler une veine sur son front. Kota la regarde fixement. Peut-être la prend-il pour un ver de terre?
- J'allais justement y venir, William, je réponds calmement. Karla va être notre priorité. Ses connaissances sur la Porte de Thaun la rendent indispensable à notre expédition. Nous ne réussirons pas sans elle.
Sur ces paroles, le docteur se calme et le faucon se désintéresse de lui.
- C'est bien beau tout ça, rétorque Jerhol, mais comment allons nous la retrouver? Elle et l'homme blond doivent être bien loin maintenant.
- Je sais comment retrouver la fille, déclare Hatuka.
Nous lui lançons tous un regard interrogateur. L'homme au faucon reprend:
- Les griffons reviennent toujours à leur nid – ou chez leur maître en ce qui concerne les griffons domestiques. Quand l'homme blond l'abandonnera, notre griffon volé reviendra chez Gnafron - si ce n'est pas déjà fait. Ils nous suffira alors de l'interroger pour savoir où il est allé. Kota sait communiquer avec le griffon. Je sais communiquer avec Kota. »
Malgré la simplicité des paroles de Hatuka, je peux encore lire le doute sur le visage de William et de Jerhol. Mais faute de meilleur plan, nous tombons d'accord dessus.

Je propose de quitter la ville au plus vite et tout le monde acquiesce. Les épreuves de ces dernières heures nous ont tellement éprouvés que nous en trouvons Sternhoff étouffante. Moi même je suis sur les nerfs. A chaque coin de rue, j'ai l'impression de voir les espions de Tharken alors que ce ne sont que des chimères créées de toute pièce par mon esprit à partir des ombres qui dansent sur les murs.
Pendant que Hatuka retourne chez Gnafron pour questionner le griffon, William et Jerhol en profitent pour mettre un terme à leurs affaires en ville. De mon côté, j'utilise ce répit pour reprendre un peu de poudre de Manaryl puis je pars acheter l'équipement dont nous aurons besoin. Bien qu'à Sternhoff tout soit cher, l'or n'est pas une barrière pour moi.
Quand Hatuka revient, il se contente de dire:
« En direction de la Forêt d'Umaracht.
- Et après? s'enquit William.
- Après Kota m'indiquera une nouvelle direction. »

Le lendemain nous partons donc à la première heure par l'une des diligences de la compagnie des Quatre Saisons. La campagne de cette région de l'Empire est bien connue et les routes bien entretenues, ce qui rend la diligence un moyen de transport rapide et efficace. Quand aux CSC, ils n'ont pas assez d'autonomie pour parcourir d'aussi longues distances.
Il nous faut trois jours pour arriver à Umaracht, la ville qui donne son nom à la forêt, en faisant étape aux auberges-relais qui jalonnent le bord de la route. Une fois là-bas, Kota indique une nouvelle direction: les Pics du Tonnerre.
Jerhol semble soulagé de ne pas avoir à passer par la forêt. Il craignait que nous ne soyons attaqués par quelques brigands. Cependant la direction des Pics du Tonnerre ne l'enchante guère plus. Ces montagnes ont la réputation d'être constamment prises à l'assaut par des orages très violents.
Nous abandonnons donc la diligence pour acheter des chevaux. Nous voyageons ainsi sans problème pendant une journée. Bien que la contrée soit beaucoup moins peuplée, le terrain reste plat et dégagé.
Le soir nous dressons un campement de fortune et la nuit se déroule sans problème. Malgré notre fragile alliance, nous commençons à bien nous connaître et à nous organiser efficacement.
Mais au premières lueurs de l'aube, nous sommes tirés de notre sommeil par un grand cri poussé par le docteur William que nous trouvons redressé et trempé de sueur, l'air hagard.
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mamantins
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Posté le : 04/07/2005 01:53:24 Sujet du message :

Un fleuve tumultueux. Violent. Impétueux. Voila ce dans quoi je me noie.
Un fleuve aux eaux sombres qui courrent entre deux immenses falaises. Aucune lumière ne réchauffe cette épaisse eau froide.
Je me noie, me fond dans le liquide. L'air vient à manquer... Je tente de respirer. L'eau s'engouffre dans mes poumons.

C'est en hurlant que je me reveille.

Ce n'est pas la première fois que je rêve de ce fleuve depuis que nous sommes partis... voir même avant ca. Mais c'est la première fois que je le distingue aussi clairement. Et surtout que je le localise.

Essuyant les gouttes de sueurs qui perlent de mon front, je me tourne vers mes compagons:
- “Messieurs, je sais ce qui se trouve au fond de la Porte de Thaun.”
Le récit de mon rêve ne semble pas les convaincres. Seul Hatuka hoche la tête en murmurant : "Le fleuve des esprits."

Madrax prend la parole:
- "Bien, vu que tout le monde est debout, je propose de nous mettre en route le plus vite possible."
- "L'orage approche, Kota le sens."
- "Raison de plus pour se trouver un abris moin exposé"

Une dizaine de minutes plus tard le camp est levé et nous continuons notre périple.
Les nuages s'ammoncèllent a une vitesse innimaginable, en moins d'une heure une pluie battante s'abat sur notre petit groupe alors que le chemin se fait de plus en plus escarpé.
Sans l'aide d'Hatuka, nous aurions probablement pris des chemins encore plus délicats à franchir. La pluie ne s'est pas arrètée de la matinee. Et vers midi, alors que la fatigue se fait ressentir, le vent commence à se lever. Petit à petit, les bourrasques se font de plus en plus violente.
- "Il faut trouver un endroit ou s'arrêter" Hurle Mandrax pour couvrir le mugissement du vent.
Hatuka hoche la tête: - "Il faut continuer à monter. Je suppose que nous devrions trouver une grotte plus haut. Je l'ai vu ce matin."
- "Ton faucon ne peut pas aller voir? " lui disje.
- "Par ce vent ca serait de la folie."

Nous continuons notre marche.
Hatuka ouvre la marche suivit de Mandrax, moi et Jarhol. Nous avons depuis longtemps mis pied à terre et tenons les chevaux nerveux par la bride. Bien nous en prit. A la lueur d'un eclair, le cheval de mandrax se cabre, se rapprochant dangeureusement du bord abrupte du chemin. La violente bourrasque qui suivit fit basculer le cheval hors du chemin. "NON!" hurle Mandrax. Se jettant à terre sur le bord de la falaise, il regarde fixement le cheval tomber. Un froncement de sourcil plus tard, un écrin en bois se posait dans sa main tendu vers le cheval en chute libre. Une lueur de soulagement passa sur le visage du télékinésiste.
- "Faites attention aux chevaux" dit il en se redressant."Il vaudrait mieux leur passer des oeillères."

Nous nous remettons en route, la pluie et le vent sont toujours présent. Le ciel est zèbré d'éclairs et c'est gràce à l'un d'eux que notre guide pu distinguer les deux silhouettes qui se tiennent debout à l'entrée de la grotte.
- "Ne faites pas de bruit. Des sentinelles."
En effet deux hommes de forte carrures montent la garde sous la pluie battante.
- "Le vent couvre notre approche, allons y." déclare Jarhol en dégainant son épée.
Suivit d'Hatuka et de Mandrax, le guerrier s'approche de la grotte, tandis que je reste seul avec les chevaux.
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Saelis
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Posté le : 04/07/2005 13:55:53 Sujet du message :

L'entrée de la grotte ne se trouve maintenant qu'à quelques mètres au dessus de nous. J'avance tapi entre les rochers, couteau entre les dents. Sous un ciel si sombre, mes tatouages brisent les contours de ma silhouette et je finis par m'adosser à un rocher situé aux pieds d'un des deux gardes sans me faire repérer. Je me retourne. Jerhol est légèrement en retard. Il semble plus à son aise lors d'un assaut frontal. Je ne vois par contre aucune trace de Mandrax.

Soudain la foudre frappe non loin de nous, et un éclair lumineux attire le regard des gardes. Jerhol vient de se faire repérer!

« Alarm! Alarm! »

Etrange, les gardes ne parlent pas la langue de l'Empire. Etrange aussi de trouver des gardes à l'entrée d'une grotte aussi prêt de l'endroit que nous cherchons. Il semblerait que nous soyons sur la bonne piste.
Jerhol fonce tête baissée sur le premier garde, qui pare son assaut. Mais le guerrier le plaque contre la roche et lui envoie un violent coup de coude au visage suivi d'une série de coups de poings dans le foie. Le garde s'agenouille en crachant un peu de sang avant d'être achevé, la tête écrasée contre la paroi d'un coup de genou rageur. Toujours placé en contrebas, j'attrape le second garde par le pied et tente de le faire tomber à ma hauteur. Mais mon mouvement prend une ampleur inouïe, comme si toute pesanteur avait disparu pendant quelques instants, et mon adversaire vole directement dans le ravin. Mandrax apparaît alors près de moi avec un léger sourire.

« Nous n'avons pas de temps à perdre, d'autres ne vont pas tarder à arriver! »

Nous avançons dans l'obscurité, guidés par Mandrax. Il vient de reprendre du Manaryl et j'ai peur qu'il n'abuse un peu. Pas vraiment le moment idéal pour une surdose...

Au bout de quelques mètres nous constatons presque avec soulagement que la grotte se divise en une multitude de galeries. Au moins le risque d'une rencontre frontale avec d'autres gardes se réduit. Mandrax choisit quasiment sans hésiter la galerie la plus à l'est. Celle-ci est relativement étroite et ne dispose d'aucun aménagement. Au bout de quelques centaines de mètres nous nous retrouvons en train de ramper difficilement entre deux parois de roche tranchante. Une lumière vacillante danse un peu plus loin devant nous et nous redonne espoir de sortir un jour de ce lieu étouffant.

Mandrax me fait alors signe de passer devant. Je m'avance tel le serpent jusque la source de lumière et découvre que la galerie dans laquelle nous nous trouvons débouche au dessus d'une caverne aménagée, relativement grande, et d'où partent de nombreuses autres galeries. Des cages sont attachées un peu partout, des petites cages en osier suspendues à la voûte et dans lesquelles sont enfermés des jeunes gens et des enfants de tout age. L'ombre des cages flotte sur les murs au gré de leur balancement et du mouvement des flammes des torches. Deux gardes font un va-et-vient régulier entre les deux galeries principales.

Je fais signe à William de me rejoindre. Sa fille est peut être ici. Il avance difficilement jusqu'à moi, passe la tête au dessus de la paroi et scrute les cages du regard.

« Par tous les dieux! »

William est livide et a à peine pu retenir un cri. Il me fait signe que sa petite Karla n'est pas enfermée ici mais je comprends rapidement qu'il y a autre chose. Il semble rester sans voix, comme choqué.

« Que se passe t-il William? Dis-je, tentant de me montrer rassurant, On dirait que vu as vu les esprits !
- Ce... Ce n'est pas si éloigné de la vérité... Ces enfants... ces visages... je les ai déjà vu dans mes rêves...
- Sois plus précis, chuchote Mandrax, l'oeil brillant d'une lueur étrange
- Ces derniers temps j'ai beaucoup rêvé, eu beaucoup de visions, trop pour savoir discerner ce qui était prémonitoire de ce qui ne l'était pas. Mais j'ai vu ces enfants et ces jeunes gens.Je les ai vu jouer et rire dans un lieu étrange et magique. Ils étaient insouciants. Karla était avec eux. J'ai vu leurs parents aussi, mais eux étaient inquiets. Et... maintenant que ce rêve m'est revenu, je pense les avoir revus eux aussi ...
- Comment ça, revus? Où ça?
- A la gare... dans les décombres du Tanermentol. Beaucoup de visages de victimes me semblaient familiers. Sur le moment je me suis dit que j'avais déjà dû les croiser en ville, mais non... je le sais maintenant, c'est dans mes rêves que je les avais vus. C'était les parents de ces jeunes gens. Ce sont eux qui sont morts dans le déraillement du Tanermentol.
- Mais pourquoi? Et comment se sont-ils tous retrouvés en même temps dans ce train ou sur les quais? Ce lieu dans ton rêve, c'était la porte de Thaun ? Qu'as-tu vu d'autre dans ces rêves?
- Rien... enfin je ne sais pas... je ne sais plus... ne me posez pas toutes ces questions s'il vous plaît. Je ne peux rappeler mes rêves à volonté, je ne les maîtrise pas! »


Il s'arrête de parler un instant et sa voix reprend un peu d'assurance, du moins réussit-il à masquer l'émotion qui l'étreint.

« Nous avons assez perdu de temps! Ma fille ne doit pas être loin, il nous faut la trouver! »
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Posté le : 05/07/2005 10:18:35 Sujet du message :

Hatuka s'avance lentement dans la grotte, se plaquant aux parois et restant hors de la vue des sentinelles. Si je ne savais pas précisément où regarder, je ne le verrais pas moi-même. Arrivé à bonne distance, il s'arrête, bande son arc et décoche une flèche dans la gorge du premier garde. Et une autre dans celle du second ! Bon travail !

Nous rejoignons notre rôdeur tatoué. William et Mandrax se dirigent vers le mur d'où partent les cordes retenant les cages d'osier.

« Allez, il faut les libérer ! dit le docteur.
─ Je ne sais pas... le coupe Mandrax.
─ Quoi ? Tu veux les laisser là !
─ Non, William, du calme ! Simplement, il ne faudrait pas qu'ils nous gênent en cas de combat. »

Je décide d'intervenir :
« Mandrax a raison. Si on libère les enfants, il faut quitter immédiatement la grotte. Or, ta fille n'est pas parmi eux... »

Cet argument paraît faire son effet sur William. Mais brusquement, ses yeux s'écarquillent et, pointant du doigt un recoin sombre, il crie :
« Là ! Un troisième garde ! »
L'homme se précipite vers une sortie sans demander son reste.
« Il faut le rattraper avant qu'il n'alerte plus de monde ! » dit Mandrax.

Sans perdre de temps, je m'élance à sa poursuite. Il s'engage dans une galerie étroite. Un projectile me frôle la tête ! C'est Hatuka qui a tiré une flèche. Le garde est touché à la jambe. Tout en boitant, il parvient bientôt au bout de la galerie. Je gagne du terrain. Je brandis ma grande épée et lui en assène un grand coup entre les omoplates. Il s'effondre dans une nouvelle pièce où j'entre sans ralentir pour m'assurer de sa mort.

Merde ! La salle est remplie de soldats qui regardent le corps de leur camarade. Ils lèvent ensuite les yeux sur moi, d'un air d'abord ahuri mais qui prend vite une tournure hostile. Sans attendre qu'ils se décident, je hurle :
« Frahyr ! »

Et je me jette sur eux, distribuant de grands coups d'épée. Deux têtes volent laissant derrière elles de belles gerbes de sang. Les cris et le bruit des lames qui s'entrechoquent emplissent la salle. La mêlée est rude mais j'ai un avantage sur mes adversaires: ils se gênent dans cette pièce et doivent faire attention à ne pas se blesser entre eux. Ce qui est le dernier de mes soucis. J'entends vrombir des flèches et je vois quelques hommes tomber, tout hérissés de traits. Hatuka m'a rejoint.

Le combat se fait plus intense. Les gardes se sont ressaisis et m'entourent désormais. Un petit groupe s'est détaché pour s'occuper du rôdeur qui les affronte au corps à corps. Je parviens à maintenir mes ennemis à distance, châtiant durement tous ceux qui osent se mettre à portée de ma lame. Mais la situation ne pourra s'éterniser. Leur cercle se resserre. Ils ne s'avancent plus, se contentant de pointer leurs lances vers moi et de me fatiguer. Ma respiration fait le bruit d'un soufflet de forge. La sueur ruisselle sur mon front et me pique les yeux. Mais un sentiment de plénitude m'envahit : je suis redevenu un guerrier et si je dois mourir ici, je serai digne de me présenter devant Derydhael !

Tout à coup, il me semble percevoir un changement subtil, comme si les mouvements des gardes se faisaient plus lents... ou les miens plus rapides... Une hache vole vers moi. Je dévie sa course d'un coup d'épée et je rabats brutalement celle-ci, fendant proprement le crâne d'un soldat qui compatit passer sous ma garde. Cette fois-ci, c'est certain : je suis beaucoup plus rapide. Mes ennemis le remarquent eux aussi puisque je vois la surprise se peindre sur leurs visages. Je devine que notre jeteur de sorts est dans les parages. Je profite de l'avantage : d'un grand revers d'épée j'écarte les lances, et profitant du temps que leurs porteurs mettent à les rabattre, je me jette sur eux, tranchant dans les corps désormais sans protection. Trois autres gardes s'effondrent. Je brise l'encerclement et m'extrait de la mêlée tout en me dirigeant vers l'endroit où Hatuka se débarrasse de ses adversaires.

Nous sommes désormais côte à côte, dos à l'entrée de la salle. Les gardes survivants, une petite douzaine en tout, hésitent, puis s'avancent prudemment vers nous, lancent et épées pointées dans notre direction. Je lance un coup d'œil au rôdeur : il commence à fatiguer lui aussi et, plus inquiétant, un tâche de sang s'élargit sur son bras gauche. Je raffermis ma position et m'apprête à encaisser l'assaut. C'est alors que la voix de Mandrax me murmure :
« Baissez-vous ! »
_________________
Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

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nunch
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Posté le : 06/07/2005 22:42:45 Sujet du message :

Des hurlements de douleur emplissent le couloir alors que William et moi rejoignons prudemment Jerhol et Hatuka. Apparemment le fier guerrier des montagnes est tombé sur forte partie. Lorsque nous atteignons enfin le lieu du combat, je reste bouche bée devant le carnage qu'ils ont accompli. Des têtes et des membres coupés sont éparpillés un peu partout tandis que les murs sont striés de gerbes de sang. Au centre, Jerhol et Hatuka se tiennent dos à dos près à en découdre avec le reste des gardes bien qu'ils soient visiblement épuisés.
William me donne un coup de coude pour me faire reprendre mes esprits.
« Nous devons trouver un moyen de les aider. » me glisse-t-il à l'oreille.
Je ne peux qu'approuver. Je jette un coup d'oeil autour de moi et analyse rapidement la situation. Le docteur et moi ne pouvons pas intervenir directement. Non seulement nous nous ferions massacrer mais en plus nous gênerions nos compagnons.
Cependant je ne peux pas m'empêcher de retenir un sourire lorsque mon regard se porte sur une paire de hallebardes posées dans un coin. De vieux souvenirs ressurgissent alors, notamment un concours d'inventions auquel j'ai assisté il y a quelques années dans les terres de Langueroc. Un ingénieur gnome avait imaginé une machine volante mue grâce à des hélices fixées sur son toit. Malheureusement pour le gnome, il avait été proprement décapité par son invention défectueuse alors qu'il tentait de la faire fonctionner.
Inspiré et faisant appel au pouvoir de la Manaryl, je soulève par ma volonté les deux hallebardes et les fais tourner horizontalement dans des sens opposés, de plus en plus vite. Les combattants, pris dans leur bataille, n'ont pas remarqué le tourbillon mortel que je viens de créer. Simultanément, je préviens Jerhol et Hatuka, tout en canalisant les ondes de ma voix pour qu'eux seuls m'entendent. Jouant de leurs réflexes, les deux hommes se baissent soudainement tandis que je propulse les hallebardes vers les gardes surpris. Ils n'ont pas le temps de réagir et sont proprement massacrés. Seuls deux d'entre en réchappent, mais encore hébétés, ils sont rapidement achevés par Jerhol.

Tout est calme, aucun garde ne semble nous avoir échappé. Nous nous permettons une pause pour récupérer. Jerhol est assis, l'épée posée sur ses cuisses, et il contemple l'empilement de cadavres d'un air absent. Plus loin, William examine la blessure de Hatuka.
Je profite de l'accalmie finir d'explorer le réseau de cavernes et finis par trouver un petit et discret passage qui mène à une chambre confortablement aménagée. Je délaisse le lit et l'armoire pour me diriger vers le bureau encombré de papiers.
Au bout de quelques minutes, j'entends la voix de William derrière moi:
« La blessure de Hatuka est superficielle et il se remettra rapidement. Lui et Jerhol sont entrain de libérer les enfants.
Je me contente de hocher la tête et continue à lire un parchemin qui a attiré mon attention.
- Tiens, voilà un mouchoir, reprend William.
Je me retourne et le regarde d'un air condescendant.
- Je te remercie mais je n'en ai pas besoin.
- Tu saignes du nez et des oreilles » répond-il en haussant les épaules.
Effectivement. C'est un effet secondaire de la Manaryl. Bien que négligeable à côté de la dépendance, il se manifeste quand on commence à abuser du pouvoir, chose que j'ai assurément faite ces dernières heures. Je prends le mouchoir et m'essuie le visage.
« Tu devrais lire ceci, dis-je au docteur en lui désignant le parchemin. Ca parle d'expériences sur les enfants mais c'est rempli de jargon médical que je ne comprends pas. »
William s'approche du bureau et se penche sur le document. Pendant ce temps je reprends la fouille de la pièce. Apparemment l'occupant des lieux est parti précipitamment. Est-ce le mystérieux homme blond ou un tout autre personnage. Je n'ai pas la réponse.

Laissant le docteur à sa lecture, je rejoins Jerhol et Hatuka. Ils sont entourés d'enfants à l'état pitoyable. Certains pleurs de soulagement, d'autres sont enfermés dans un mutisme inquiétant mais leurs visages n'en restent pas moins expressifs.
« Pas de trace de Karla, dit Hatuka en s'approchant.
- Ni de l'homme blond, enchaîne Jerhol. Je crains que nous ne soyons dans une impasse.
- Il s'appelle Fafhrd. »
Surpris, nous nous tournons vers le jeune adolescent brun qui vient de parler. Il affiche un visage impassible qui contraste avec le reste des enfants. Le garçon reprend:
« Je l'ai entendu parler de la Porte de Thaun et il est parti avec le Bourreau ainsi que l'une d'entre nous à peine quelques heures avant votre arrivée. Avec les violentes tempêtes de la région, ils n'ont pas pu s'en aller par la voie des airs, ce serait de la folie. Vous pourrez les rattraper si vous ne tardez pas trop.
Jerhol se penche face à lui en lui posant une main sur l'épaule.
- Tu m'as l'air d'un jeune homme courageux et intelligent, commence-t-il. Peux-tu nous dire pourquoi ces hommes vous gardaient ici ? »
Mais avant que le jeune homme ne puisse répondre, William arrive en tenant le parchemin dans sa main. L'air livide de son visage laisse peu à peu place à une profonde colère.
« Les salopards! s'écrie-t-il. Faire ça à des gosses! »
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mamantins
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Posté le : 07/07/2005 08:48:21 Sujet du message :

La nausée me montait aux lèvres tandis que je lisais rapidement la fin de ce compte rendu.
Sans avoir vraiment de rapport avec notre but, il n'en était pas moins très important.

« Les salopards, Faire ça à des gosses ! »
Les enfants, comme mes compagnons tournent la tête vers moi alors que j'arrive vers eux et brandissant un liasse de papier.
Le jeune homme brun reprit la parole :
- « Il nous utilisait comme cobayes pour des expériences. »
- « Et pas n'importe lesquelles » Dis je furieux. « Regardez ca »
Je tend le dossier à Jarhol :
- « tu peux pas nous faire un rapide résumé doc ? » dit il avec une moue dubitative

Je leur explique de quoi il en retourne :
- « La Société de l'Ingénerie et de l'Avancement des Technologies (S.I.A.T.) a décidé d'effectuer des expériences sur les êtres vivants pour étudier l'effet de la nouvelle Carbonite mise au point. Après avoir fait des études sur des végétaux et des animaux,elle commence les études sur l' être humain. Elèvements aux quatres coins du continent, expérimentations crapuleuses. Il semble que cette zone soit un de leur laboratoire. J'ajouterais qu'il est tout a fait possible que l'accident du Tanermentol soit prémédité pour éviter toute poursuite. Ils ont simplement offert un ticket de train gratuit aux parents de ces enfants en leur disant qu'ils avaient des informations que qu'il devaient se rendre à tel endroit pour y accéder... et une fois tout le monde dans le train. Baoum ! »

Je réalise alors mon erreur, d'avoir ainsi exposé ma théorie et surtout révélé la mort de leurs parents à ces enfants.
Les uns apres les autres, ils fondirent en larmes. Seul les plus agés résistaient... de peu.
- « Excusez-moi » Fis je la tête basse.

Apres un temps qui parut infiniment long, les pleurs se calmèrent.
- « Dis moi petit » dit Mandrax, « Les personnes qui sont parties, elles sont parties à pied ou avec des montures ? »
- « Je ne sais pas, à pied je suppose . Pourquoi ?»
- « Nous n'avons croisé personne en montant. » dit Hatuka « se pourrait-il que... »

Il se dirigea vers l'entrée de la grotte à grandes enjambés.
- « Que va t'on faire d'eux ? » Dis-je « On ne peut tout de même pas les abandonner ici. »
La trentaine d'enfants nous regardent, retenant leur respirations.
- « Tu as raison. » aprouva Mandrax.
Hatuka revient peu apres. Kota n'est plus sur son épaule.
- « Tu l'a fais partir par ce temps ? Je croyais que c'etait de la folie...»
- « Je me suis souvenu d'histoires au sujet des Pics du Tonnerre, il parait qu'il vont tellement haut qu'ils percent les tempêtes. »
.......................
- « Ils ne sont pas descendu de la montagne, ils sont montés ! Et si mon intuition est juste, ils ont un moyen rapide de quitter les Pics. »
- « Il sont partis il y a combien de temps tu as dis ? » dis-je en me tournant vers le jeune brun
- « Ce matin.... »

Trop tard...
Mais que peut il y avoir à la Porte de Thaun qui puisse intéresser le S.I.A.T.

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Saelis
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Posté le : 08/07/2005 01:18:58 Sujet du message :

Je réfléchis à la situation et tente trouver la meilleure solution. Avoir libéré ces enfants est certes une bonne chose, mais impossible de se déplacer rapidement avec eux. La porte de Thaun est à deux semaines de cheval d'ici, sans compter les embûches et on ne connaît pas la destination de ce Fafhrd. Je prends la parole en espérant être constructif:

« Nous devrions nous séparer. Jerhol et moi allons tenter de rattraper Fafhrd. Il a tout au plus 4h d'avance sur nous, ne sait pas qu'il est suivi, et a sans doute choisi un chemin confortable. Il n'atteindra pas les sommets avant ce soir. En coupant et en nous déplaçant rapidement, nous avons une chance de le rattraper. Mandrax et William, vous emmènerez ces enfants en lieu sûr.
- Dois-je te rappeler que je dirige l'expédition, m'interrompt Mandrax.
- Ecoute Mandrax, on ne remet pas ça en question mais Hatuka n'a pas forcément tord... »

Je trouve un allier de circonstance en la personne de Jerhol. Je pense qu'il n'envisage que très péniblement de voyager avec ces enfants et cette course poursuite semble plus dans ses cordes. Mandrax essaye de réfléchir mais semble d'une grande nervosité, les effets secondaires du manaryl de toute évidence. C'est finalement William qui prend la parole le premier :

« Ca me fend le cœur de ne pas partir moi-même à la recherche de ma fille, mais je partage l'avis d'Hatuka. Je risquerais de vous ralentir et je ne peux abandonner ces enfants. Prenons une décision et prenons là rapidement, je vous en conjure !
- Bon... puisque tout le monde semble du même avis, je m'incline... Mais comment allons nous nous retrouver ? »

Je réfléchis aux options possibles dans cette région avant de répondre.

« Leidhem, il y a un orphelinat et c'est sur la route de la porte de Thaun. Rejoignez la Lonnah en partant au nord et tentez de trouver une embarcation, le fleuve vous guidera directement là bas. On s'y retrouve dans 3 jours à l'auberge du manteau pourpre. C'est un endroit confortable où vous pourrez recouvrer vos forces en nous attendant. Restez à l'écart des routes, vous pourriez vous faire rançonner. Et tentez d'être discrets !
- Avec 30 marmots aux fesses ? Bref... c'est ok, alors vous pouvez partir, on a assez perdu de temps »

Je fais signe à Jerhol que les chevaux ne nous seront d'aucune utilité pour atteindre le sommet. Il confie sa lourde côte de mailles à Mandrax et nous nous mettons en route après avoir trouvé des manteaux dans la salle des gardes.
Le chemin boueux se transforme bientôt en amas de gravats et d'éboulis et au bout d'à peine une heure nous nous retrouvons en train d'escalader un véritable mur de roche au milieu des intempéries. La force de Jehrol est prodigieuse et n'a d'égal que sa volonté. Il réussit sans faillir à hisser sa lourde carcasse jusqu'à une zone plus plane. La neige remplace bientôt la pluie et c'est au milieu d'un véritable blizzard que nous avançons maintenant. La visibilité est exécrable mais nous parvenons à maintenir notre cap. Quelques efforts plus tard nous franchissons enfin les nuages et quittons les intempéries.

Le sommet est maintenant en vue. J'aperçois alors des traces de pas fraîches dans la neige. 4 traces profondes d'hommes robustes ou lourdement équipés, une trace moins profonde et ce qui ressemble aux traces laissées par une jeune fille épuisée. Nous avons réussi ! Ils ne sont que quelques centaines de mètres devant nous.

« Prudence, le plus difficile est à venir ! »

Nous avançons discrètement et comprenons enfin quel moyen de locomotion ils comptent emprunter. Un énorme navire surmonté d'une sorte de ballon ovoïde se dresse maintenant devant nous. Un homme se tient à la proue, il jette les amarres ! Nous courons à perdre haleine pour atteindre le navire avant qu'il ne soit hors de portée et nous jetons sur une corde suspendue à la proue. L'aéronef prend rapidement de l'altitude, nous voila tous deux suspendus dans le vide ! Nous nous hissons tant bien que mal jusqu'au pont et reprenons notre souffle quelques instants. Jerhol se relève alors et se dirige vers la cabine du pilote.

« Je sais ce qu'il faut faire, reste sur le pont et surveille mes arrières »

Quelques instants plus tard l'aéronef commence à descendre doucement. Je regarde par-dessus bord et tente de localiser notre position malgré la nuit. Nous survolons une forêt. J'ai tout à coup un affreux doute... Nous finissons par atterrir doucement dans une clairière. J'entends alors un coup sourd et je vois Jehrol ressortir de la cabine avec un sourire triomphant.

« J'ai fait au pilote une offre qu'il ne pouvait pas refuser. Ca sera plus facile au sol !
- J'ai tout de même un affreux doute...
- Ne sois pas parano, les autres dorment sans doute, ils ne se sont rendu compte de rien.
- J'ai tout de même un affreux doute. Je pense que nous sommes sur le territoire des Laellas.
- Ha.
- Ce sont des vierges guerrières, les hommes ne sont pas les bienvenus ici. Ils ne sont traités que comme des esclaves ou des reproducteurs, quand ils ne sont pas tués
- Ha »
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macteyss
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Posté le : 08/07/2005 13:19:35 Sujet du message :

Le navire volant perd rapidement de l'altitude et finit par se poser un peu rudement. Bien évidemment, les quatre types jaillissent sur le pont suivis d'une jeune fille qui a l'air fatiguée mais nullement effarouchée. Je leur barre le chemin, les deux mains sur le pommeau de mon épée posée pointe vers le sol. Inutile de se montrer trop agressif... Hatuka est juste derrière moi, une flèche prête à calmer les ardeurs de celui qui chercherait à résister.
Ceci ne semble pas impressionner outre mesure nos quatre bonhommes qui se mettent en position de combat. Je soupire. Hatuka déclare froidement :

« Les gars, avant même que vous commenciez la lutte, il y aura déjà un mort...
─ Il y en aura même six si vous ne posez pas immédiatement vos armes ! »

On se retourne tous pour voir d'où viens cette voix tranchante. Frahyr ! Des Laellas ! Une vingtaine de guerrières sont montés discrètement sur le bastingage du vaisseau et nous encerclent. L'un des types a le malheur de bouger. Il s'effondre aussitôt dans un râle avec plusieurs carreaux d'arbalètes dans le corps. J'ai compris... Pas la moindre chance. Nous laissons choir nos armes. Nous nous retrouvons bientôt enchaînés les uns aux autres en train de marcher sous bonne garde vers une destination inconnue.

La marche ne dure pas trop longtemps, moins d'une heure me semble-t-il. Nous pénétrons dans un village d'amazones, sous les clameurs et les quolibets de femmes et de fillettes. Les rares hommes que nous apercevons sont occupés à des travaux de nettoyage et ne redressent même pas la tête pour voir notre convoi pitoyable. Les guerrières nous jettent dans une grande cage de fer au centre du village où se trouvent déjà enfermés six autres individus masculins : trois hommes, deux elfes... et un gobelin. Ils ont tous l'air abattus et c'est à peine s'ils remarquent notre arrivée.
« Que crois-tu qu'elles vont faire de nous ?
─ Estimons-nous heureux qu'elles ne nous aient pas tués immédiatement ! répond Hatuka. Mais regarde, nous allons bientôt être fixés. »

Effectivement, les amazones se massent autour de la cage et laissent le passage à l'une d'elles, leur chef visiblement. Elle est grande, musclée, vêtue de cuir des pieds à la tête, celle-ci étant ornée d'une splendide crinière rousse.

« Misérables mâles ! Bien qu'indignes de cet honneur, vous allez avoir le privilège de participer à la cérémonie de la Balle Sanglante et d'y affronter l'équipe des Amazones d'Ayane. Les meilleurs des survivants seront désignés pour la reproduction prochaine. Les autres seront sacrifiés. »

La balle sanglante ? Qu'est-ce que c'est que ça ? L'un des elfes nommé Renato nous informe qu'il s'agit d'un jeu violent pratiqué par ces guerrières qui consiste à porte une outre de cuir remplie de paille derrière un ligne tracée au sol, tout en empêchant l'équipe adverse d'en faire autant. Cette activité a un caractère sacrée pour ces femelles, notamment dans ce village-ci. Je dis avec fatalisme :
« Bon, ben on n'a pas le choix, il faut gagner !
─ Tu rêves, grand homme des montagnes ! rétorque l'elfe. Nulle équipe de mâles n'a pu remporter un match. Il faut juste espérer y survivre. »

Nous sommes conduits dans une espèce de temple à ciel ouvert. Au centre, une étendue herbeuse délimitée par des lignes blanches. Tout autour, une foule d'amazones hurlantes. Renato me désigne la clepsydre qui sert à mesurer le temps de jeu. Nous sommes placés dans une moitié du terrain, l'autre étant occupée par onze guerrières à l'allure féroce. L'une d'elle propulse une outre de cuir dans notre camp d'un grand coup de pied. Un homme la récupère... et se retrouve aussitôt submergé par les amazones qui le mettent au sol. L'une ramasse la balle tandis qu'une autre frappe violemment le malheureux à terre. Malgré le bruit, j'entends distinctement ses vertèbres craquer...

Hatuka n'est pas resté sans réagir. Il a plaqué une des femelles et se jette sur la porteuse de balle... qui l'évite et arrive droit sur moi. J'essaie de la saisir mais elle esquive ma prise, percute un homme derrière. Celui-ci parvient à l'empoigner mais deux autres guerrières lui tombent dessus. Je ne peux pas le laisser se faire massacrer et je me jette ans la mêlée : j'assomme une amazone, en écarte une autre. Mais tout à coup, une grande clameur retentit : l'outre de cuir a été passée à l'une de nos adversaire qui s'est jouée du gobelin et a franchi la ligne. Le public scande ce qui doit être son nom : « Romy ! Romy ! »

Nous sommes replacés comme au début. Je constate tout de même avec satisfaction que les femelles ne sont plus que neuf : celle que j'ai assommée gît toujours sur le bord du terrain et Hatuka m'explique que les trois hommes que nous poursuivions en ont bien tabassé une autre.

Cette fois-ci, la balle m'arrive dans les mains. Je lève la tête et je vois que trois amazones courent vers moi. Je donne l'outre à Hatuka et me jette sur ces trois là, bras largement écartés. Paf ! Quel choc ! La femelle au centre s'est pris ma tête dans l'abdomen et les deux autres ont reçu chacune l'un de mes bras dans les côtes. Je me relève rapidement pour aider Hatuka. Celui-ci est aux prises avec deux adversaires. Il est parvenu à transmettre la balle à un elfe qui court le long du terrain. Tandis que je donne un coup de main au rôdeur, j'aperçois l'elfe se faire projeter en dehors du terrain et massacrer par le public. La balle est à terre mais personne ne peut la ramasser dans ce gigantesque pugilat. Les femelles s'acharnent particulièrement sur les trois types qui ont mis à mal l'une des leurs. Il faut en profiter. Je hurle :
« Avec moi, Hatuka ! »
On se précipite vers la balle. J'écarte une amazone du plat de la main sur son visage. Son nez craque et se transforme en fontaine de sang. Hatuka se saisit de l'outre de cuir et franchit la ligne tandis que je le protège du retour de deux autres adversaires. Les cris du public deviennent des hurlements de rage.

En regagnant nos emplacements de départ, je m'aperçois que notre équipe a dérouillé. Il ne reste sur le terrain, en dehors d'Hatuka et de moi-même, que l'elfe Renato, le gobelin et un homme. Les amazones se sont déchaînés et les corps sanguinolents de nos partenaires sont alignés au bord du terrain.
Cette fois, c'est Hatuka qui doit envoyer la balle dans le camp adverse d'un coup de pied. Les femelles se jettent sur nous. On a beau plaquer à tour de bras, on est rapidement débordé, Renato et le gobelin étant parfaitement inutiles. Je vois la porteuse de balle s'approcher de la ligne. La foule l'encourage : « Raccoon ! Raccoon ! »
C'est alors que j'empoigne le gobelin et lui lance dessus. Il lui arrive sur les épaules et, avec un hurlement sadique, lui arrache les yeux ! Il s'empare alors de la balle et regarde autour de lui, un peu perdu. Ses yeux s'écarquillent quand ils voient des amazones foncer dans sa direction. En glapissant, il vient se réfugier entre Hatuka et moi. Mon regard croise celui du rôdeur. On a eu la même idée. On empoigne le gobelin chacun par un bras et on l'expédie par-dessus la troupe hurlante qui accourt vers nous en direction du camp adverse. La créature verdâtre décrit une belle courbe dans l'air, se réceptionne parfaitement et en quelques enjambées franchit la ligne, juste au moment où une sonnerie retentit. Un silence de mort s'abat sur le temple.

Renato, incrédule s'approche de moi :
« Vous vous rendez compte ? On a gagné.
─ Et alors ? je lui demande. Que va-t-il se passer ?
─ Je n'en sais rien répond l'elfe, c'est la première fois que ça arrive... »
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Posté le : 10/07/2005 19:28:15 Sujet du message :

Une fois Jerhol et Hatuka partis, je fais un point rapide avec William. Rejoindre le fleuve ne sera pas facile. Marcher épuisera rapidement les enfants qui sont déjà bien abattus par leur captivité. Mais nous n'avons pas trop le choix. Si les fréquents orages de la région nous assureront de l'eau, ils gêneront néanmoins notre progression. Reste le problème de la nourriture.
Avec l'aide des enfants les plus mûrs, nous faisons le tour du complexe de cavernes pour rassembler sacs et provisions. Quand tout est enfin prêt, nous nous mettons en route. Je prends la tête de la colonne tandis que William ferme la marche.

Tandis que nous progressons tant bien que mal pendant une journée, nous parvenons tout de même à gagner le bord des Pics du Tonnerre. S'il ne pleut plus, nous sommes néanmoins trempés et nous avons les plus grandes difficultés à allumer un feu.
Le soir, tandis que nous mangeons, William me fait part de ses doutes.
« Depuis que nous sommes partis de Sternhoff, je n'ai pas encore vu les espions de Tharken Kauwitz. Pourtant je continue de voir son visage pendant mes rêves et je suis certain que nous entendrons encore parler de lui avant la fin de cette aventure.
- Si un espion nous a suivi jusqu'à présent, il a su se rendre invisible. Et je me demande quel choix il aurait pu faire: Jerhol et Hatuka ou toi et moi?
- Tant qu'il nous laisse tranquille, ça ne me gêne pas qu'il nous suive, répond William en haussant les épaules. Tu sais ce qui nous attend pour demain ? Je ne connais pas vraiment la région.
- Le terrain devrait être relativement plat. Avec de la chance nous aurons atteint la Lonnah en fin d'après-midi et il ne nous restera plus qu'à trouver un bateau pour descendre jusqu'à Leidhem. »

Nous repartons le lendemain matin avec un soleil haut dans le ciel. Devant l'épuisement évident des enfants, William et moi n'avons pas eu le coeur de les réveiller trop tôt. Quelques heures de sommeil en plus ne peuvent leur avoir fait que du bien.
Le nouveau terrain est une grande pleine herbeuse avec quelques bosquets d'arbres parsemés ici où là. Nous progressons aussi rapidement que les plus jeunes le permettent. Heureusement, le temps favorable nous remonte le moral et nous encourage à marcher le plus longtemps possible.
Mais en milieu d'après-midi, nous entendons soudainement d'étranges hurlements graves qui semblent provenir d'un bout de la plaine. Nous nous arrêtons pour prêter une oreille attentive.
« Je ne savais pas qu'il y avait des loups dans cette région, dis-je à William.
- Ca ne m'a pas l'air d'être des loups. Le hurlement est bien trop grave. Attends...
William pose son sac pour fouiller dedans. Il en ressort un long tube rétractable muni d'une lentille.
- Je savais bien que cette invention gnome me servirait un jour, déclare-t-il fièrement. Alors voyons voir ces loups...
Il scrute l'horizon avec sa longue vue. Quand il se tourne vers moi, son visage est blême.
- Des vonyx. Ce sont des vonyx.
- C'est à dire?
- Des prédateurs. Bien pire que des loups. J'en ai étudié un en captivité pendant mes études à l'université, il y a bien longtemps. Ce sont des espèces de panthères munies d'appendices qui partent des flancs. Ces appendices sont des sortes de queue munies de pointes à leur bout. En plus de mordre et griffer, les vonyx se servent de leur fléaux naturels pour frapper leur proie et lui assurer une mort aussi rapide que certaine. Ils ont également un flair très développé qui leur permet de pister une proie à des kilomètres. Ce sont des chasseurs patients et sans pitié.
Je me tourne vers les enfants effrayés..
- Nous allons devoir presser le pas. Nous devons avoir quitté le territoire des vonyx et atteint le fleuve le plus rapidement possible. Ne vous inquiétez surtout pas! »
Je savais que ma dernière sentence sonnerait creux à leurs oreilles. Mais que pouvais-je dire d'autre?

Nous reprenons la marche en accélérant l'allure. Nous marchons pendant deux heures sans rien entendre à nouveau. Finalement, peut-être que les vonyx ne nous ont pas flairés ou qu'ils n'ont pas jugé intéressant de nous chasser. Après tout, les animaux pouvant leur servir de déjeuner ne doivent pas manquer dans le coin. Mais alors que je m'apprête à faire cette réflexion au docteur, les hurlements s'élèvent à nouveau, beaucoup plus proches. Beaucoup trop proches.
William rejette un coup d'oeil dans son instrument.
« Ils nous pistent c'est sûr. Et à bonne allure.
- Nous ne devons plus être bien loin de la Lonnah. Continuons! »
Les enfants se remettent en marche de plus en plus effrayés. Les hurlements des vonyx se font de plus en plus pressants. Finalement nous nous surprenons à courir.
« J'aperçois le fleuve. Il y a même u pont! » crie un des enfants.
Motivés par cette bonne nouvelle, nous courrons de plus belle et finissons par arriver près du cours d'eau. Hélas, le pont n'est plus ce qu'il était. Vestige d'une autre époque, il ne reste qu'une partie des arcs-boutants de part et d'autre du fleuve, le reste s'étant écroulé il y a bien longtemps.
« Le fleuve est bien trop large et le courant bien trop fort. Qu'allons nous faire? » s'exclame William.
Nous pouvons maintenant apercevoir quatre vonyx à l'oeil nu qui s'approchent rapidement de nous. Leurs appendices fouettent l'air comme un chien remuerait la queue de plaisir. Les enfants les plus jeunes sont terrorisés.
Je ne vois qu'une solution. Je sors ma poudre de Manaryl et respire une bonne dose. L'extase. Puis je me concentre.
Je visualise alors dans mon esprit le fleuve qui coule à côté de moi. J'essaye de m'imaginer la force du courant, les milliers de mètres cubes d'eau qui coulent ici chaque jour, emportant tout sur son passage. Puis je m'imagine deux immenses murs, solides comme des montagnes, qui séparent le fleuve en deux. L'effort est intense, la sueur coule sur mon front et me pique les yeux, je sens la pression sur mon cerveau. Je crois même que mon nez s'est remis à saigner.
Mais finalement j'entends le son que je guettais: les cris de surprise et les soupirs de soulagement. Les enfants voient le miracle s'accomplir et les eaux être séparées par une force invisible, comme si un improbable dieu marin était venu à leur secours.
William se dépêche de faire passer les enfants sur le chemin boueux, parsemé de plantes sous-marines et de poissons suffocants. J'ouvre les yeux et me précipite à mon tour sur le passage tout en maintenant ma concentration. J'entends les vonyx juste derrière moi, déterminés à ne pas laisser s'échapper leur repas. J'ai l'impression de sentir leur haleine sur ma nuque.
Finalement, j'atteins l'autre rive. Au moment où je relâche ma concentration, je sens une douleurs aiguë dans mon dos. Un vonyx est parvenu à me labourer la chair de ses longues griffes. Mais alors les centaines de tonnes d'eau bloquées s'abattent pour reprendre leur place naturelle et emportent les prédateurs comme des fétus de paille.
Exténué, je n'ai plus la force de bouger. Je sens William qui me saisit pour tirer à l'écart du fleuve en colère.
« Nous sommes sauvés » lui dis-je entre deux halètements.
« Ne crie pas victoire trop vite » me répond-il en pointant le doigt.
Je vois alors une petite troupe armée de cavaliers qui se tient devant nous, lances pointées dans notre direction. A leur tête, une femme dont je connais le visage que trop bien.
Sabira!
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mamantins
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Posté le : 12/07/2005 00:50:05 Sujet du message :

Je vois passer dans les yeux de Mandrax une lueur de surprise, d'incompréhension et de peur. Après quoi il perd connaissance.

Que faire ? Les enfants sont au bord de l' épuisement. Les plus jeunes n'ont même plus la force de pleurer.

Les six cavaliers qui nous font face sont montés sur des chevaux dont le garrot dépasse la tête d'un étalon.
« Qui êtes vous ? » dis je
Dévisageant les enfants un à un, d'un regard calculateur, elle me répond que ce ne sont pas mes affaires. Ils chassaient le vonyx quand ils ont vus l'eau se séparer en deux.
« Nous sommes venu voir ce qu'il se passait »
Un sourire amer passe sur son visage quand elle regarde mon ami inconscient.
« Venez avec nous. »
Elle se tourne vers les autres cavaliers qui , sans un mot nous encerclent et nous font avancer.

Après une marche d'une heure, nous arrivons en vu d'un campement. Plus d'une fois j'ai cru que Mandrax allait tomber de la croupe du cheval de la cavalière. On l'y avait jeté sans plus de ménagement que si l'on avait mis des fontes à un cheval.
Le camp compte tout au plus une vingtaine d'individus. Trois vonyx sont emprisonnés dans une cage un peu à l' écart du camp composé de trois roulottes de grande taille et deux énormes tentes.
Les hommes et les femmes présents se tournent d'un air surpris en voyant les enfants. Une fois arrivé, quelques ordres sont donnés par un grand type aux cheveux noir de jais. Et les enfants sont pris en charge. Mon compagnon reprend connaissance lorsque je lui fais respirer un mélange d'herbe que j'ai ramassé sur le chemin. Mais l'effet ne dure pas longtemps. Il retombe inconscient rapidement.

Le chef se présente sous le nom de Samuel et nous souhaite la bienvenue, malgré les réticences de la fille. Celle-ci a l'air d'en vouloir à Mandrax pour je ne sais quelles raisons. Elle avait fouillé ses affaires sans ménagement et avait sortit le coffret contenant la poudre avec le sourire aux lèvres.
Mandrax est mal en point. Je me rendis compte en l'auscultant que son organisme réagissait de plus en plus mal au Manaryl.
« Il faut que tu arrêtes la consommation de cette poudre. Il n'est peut-être pas encore trop tard. »
Il approuve d'un hochement de tête, faisant éclater à nouveau sa migraine. Je le laisse dans une semi-inconscience et pars faire le tour du camp.

A l'opposé des vonyx, dix grands chevaux paissent le haute herbe de la région, quatre chevaux de trait, tout aussi imposant font de même un peu plus loin. J'apprend rapidement que le but de cette chasse est de ramener vivant quelques vonyx dans le but de les faire participer au jeux du cirque qui ont lieu une fois l'an. Je ne me suis jamais rendu dans ce lieu ou coule le sang pour le plaisir mais j'en ai entendu parler. Une arène dans laquelle s'affrontent bêtes et hommes pour le plaisir de riches amateurs de sang.
L'arrivée des enfants laisse les chasseurs pantois, et c'est grâce à eux si je puis dire, qu'on lève le camp pour prendre la direction de Leidhem.

C'est plutôt une bonne nouvelle...

Les enfants les plus âgés sont embauchés pour aider à démonter les tentes. J'aide aussi, mais l' état de mon compagnon ne semblant pas s'améliorer, je suis assigné à ses cotés. Apres avoir démonté les tentes, deux chasseurs et un des enfants viennent me voir. Je reconnais sans peine les blessures de vonyx que je viens de panser sur Mandrax. Avec un regard noir de reproche je soigne les blessés.
J'espère que c'est la dernière fois que les enfants approchent de la cage.
Nous nous mettons en route. Deux chevaux de trait tirent la carriole des vonyx, les deux autres carrioles la précèdent et les enfants y goûtent un repos mérité.
Sabira, viens me voir :
« Dites moi ? Qu'est ce qui vous amènes par ici ? Et surtout pourquoi tout ces enfants sont avec vous ? »
Depuis notre arrivée au camp, nous n'avions pas vraiment parlé.
« C'est une longue histoire. On les a libérés. Et maintenant, il faut qu'on les ramène en lieu sur.
─ Libéré ? De quoi ? De Qui ? Mandrax vous a aidé dans cette entreprise ? Ça m' étonne beaucoup de sa part »
Le dédain dans dernier phrase était palpable.
« On les a libéré. Le reste ne vous regarde pas. Quand à mon compagnon de route, sans lui nous serions tous mort depuis longtemps. »
Je la fusille du regard. Elle s' éloigne de moi et regagne sa troupe en me lançant par dessus l' épaule :
« Faites attention qu'il ne vous plante pas un couteau dans le dos car vous en savez trop sur lui. »

Nous avançons vite et contrairement à ce que je pensais, nous continuons notre route alors que la nuit s'avance. Ereinté, je finis par me coucher dans la carriole. Et je m'endors dans les cahots de la route.

Au petit matin, j'apprends que nous atteindrons la cité dans l'après-midi.
Ces chevaux ont vraiment une endurance hors du commun.

Dans le milieu de l'après-midi, nous arrivons en ville. Contrairement à Sternhoff qui est polluée par la carbonite, Leidhem est aérée, sa position au bord de la Lonnah lui permet de jouir d'un bon commerce et d'avoir refusé le passage du Tanermentol.
C'est ici que les routes de chacun se séparent. Les enfants sont conduits a l'orphelinat. Je suis heureux de les savoir arrivés quelque part où l'on s'occupera d'eux.
Les chasseurs chargent leur marchandises sur un navire en partance. Sans nous avoir auparavant allégé de quelques pièces d'argent.
Quand à moi, je me mets à la recherche de l'auberge. Je la trouve aisément. L'endroit a l'air confortable et je me réjouis à l'idée de pouvoir enfin me reposer.

Je reviens vers les quais ou j'avais laissé Mandrax, conscient mais encore mal en point , au bon soin des chasseurs. Je le trouve toujours allongé au même endroit. Sabira est assise à côté de lui et une dague danse dans ses mains. Un sourire amer au visage, elle hésite. Je suppose que je la tire de ses pensée en arrivant. Elle se tourne vers moi. Se lève. Et me déclare qu'elle part avec son bien, qu'il comprendrait et que la prochaine fois qu'il croisera sa route, elle n'aura plus de ressentiments et n'hésitera pas a lui rendre la pareille. Sans plus un mot, elle descend le long du quai et rejoint le bateau. Peu de temps après, ils larguent les amarres.

Le télékinésiste semble aller un peu mieux. Je le porte du mieux que je peux jusqu' à l'auberge du Manteau Pourpre. Je le couche sur un lit et je m' effondre dans le mien peu après.

Lorsqu'on frappe à la porte, je n'entends rien.
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Saelis
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Posté le : 12/07/2005 09:24:09 Sujet du message :

Après le match, la chef des amazones se présente à nouveau devant nous, la visage crispé.

« Vous avez eu de la chance, misérables mâles, et les fautives seront sévèrement punies pour cette humiliation. Mais vous avez aussi prouvé votre valeur et vous ferez des reproducteurs de qualité... du moins ceux qui ont tenu jusqu'au terme du match. Qu'on jette les autres aux crocodiles avec les perdantes! Pour ce qui est de toi, le gobelin, on ne peut rien attendre de toi, alors file, tu es libre »

Voilà qui nous débarrasse une fois pour toute du problème Fafhrd, même si cela ne va pas aider pour obtenir des réponses. Nous sommes conduits sous bonne escorte jusqu'à une sorte de palais fortement gardé. Nous traversons un ensemble de couloirs richement décorés jusqu'à une immense tenture. Là, deux guerrières dont le gabarit n'a rien à envier à celui de Jerhol avancent vers nous.

« Bonjour, mâles, bienvenue dans le harem. Je me nomme Amesmo et voici Marierce mon assistante. Nous sommes responsables du bon fonctionnement de la reproduction. Inutile je pense de vous expliquer ce qu'on attend de vous. Sachez juste que vous avez tout intérêt à avoir un certain rendement si vous ne voulez pas être jetés en pâtures aux crocodiles. Et n'essayez pas de vous enfuir, ça serait du suicide »

Si Jerhol affiche un large sourire, Renato semble décomposé. Amesmo ouvre la tenture et nous entrons. Le spectacle qui s'offre à nos yeux se passe de description. Tout n'est que satin, soie et chair étalée. Chair surtout. Car si les guerrières affichent pour la plupart un corps aux proportions parfaites, les reproductrices semblent choisies sur de tout autres critères et le manque d'exercice se fait cruellement sentir sur leur anatomie. Une femme de la taille d'un veau nous fait signe de la rejoindre. Ses cuisses écartées défieraient les lois de la pudeur si d'immondes bourrelets ne cachaient pas la partie de son anatomie que nous avons le moins envie de voir.

« Allez, viens mon poulet
- Je crois que je vais vomir, dit Renato. Aruk, ne me laisse pas ici s'il te plait...
- Aruk?
- Le gobelin, il s'appelle Aruk. C'est un vieil ami. Nous voyagions ensemble quand nous nous sommes perdus et nous sommes faits capturer par ces furies »

Notre tour finit par venir. Jerhol, Renato et moi même, mais surtout Renato, passons la pire demi journée de notre existence. Après m'être endormi pour reprendre quelques forces, je constate qu'il fait nuit et que toutes les reproductrices ronflent. Je ne sais pas où sont Jerhol et Renato, je décide alors de partir à leur recherche. Il nous faut un plan d'évasion!

Le harem est extrêmement grand, fait de multitudes de drapures et de recoins. Ca ne sera pas facile de les retrouver. Finalement la chance me sourit. Endormie sur une table, à côté d'une pile de plats vides, je trouve une jeune fille d'une quinzaine d'années, beaucoup plus svelte que la moyenne. Je lui tape doucement sur l'épaule.

« Karla?
- Non! S'il vous plait, ne me faite pas ça, je n'ai jamais...
- Du calme, ne fait pas de bruit, je suis un ami de ton père, c'est lui qui m'envoie...
- Mon père!?
- Chut! Il nous faut sortir d'ici, essaye de me suivre discrètement
- Elles m'ont forcé à manger, elles me trouvent trop mince pour enfanter, je... je me sens lourde, c'est un cauchemar, je ne pourrai pas.
- Alors reste là et dors, je reviendrai »

Je continue mon parcours des lieux et finis par trouver Renato puis Jerhol. Nous nous isolons derrière un lourd rideau et discutons d'un plan d'évasion. Nous finissons par tomber d'accord et c'est le plan de Renato qui est finalement retenu, même si la probabilité de réussir nous semble infime. Au beau milieu de la nuit nous repassons prendre Karla et avançons vers l'entrèe du harem, là où se tiennent deux gardes. Je me faufile derrière l'une d'elle tandis que Jerhol fonce sur l'autre et l'assomme avant qu'elle n'ait pu dire un mot. Je fais de même avec la seconde. Une patrouille passe quelques instants plus tard et nous renouvelons l'opération.

« Bien! Nous disposons de tout ce qu'il nous faut, dit Renato, il ne reste plus qu'à nous habiller. Et n'oubliez pas de parler d'une voix fluette »

Nous voici déguisés en guerrières amazones! Quelques fruits dérobés au harem finissent de compléter notre accoutrement ridicule. Renato et Karla passent devant tandis que Jerhol et moi-même, beaucoup moins crédibles, faisons profil bas derrière. Il nous faut maintenant trouver la sortie du palais.

« Halte! Que faites vous ici! »

Nous n'avons vraisemblablement pas pris la bonne direction et nous voici face à Amesmo et une bonne dizaine de gardes. Je me prépare à combattre mais contre toute attente Karla fait preuve d'un sang froid à toute épreuve et tente de trouver un pretexte à notre présence. Malheureusement Amesmo s'avance et risque fort de découvrir le subterfuge. Mais au moment où elle arrive à notre hauteur elle reçoit une bille de plomb en pleine nuque et s'effondre. Aruk le gobelin sort alors de nulle part et court comme un dératé suivi par l'escorte d'Amesmo. Nous profitons de la confusion pour nous éclipser discrètement et nous atteignons bientôt l'extérieur du temple. L'alarme est donnée et des gardes courent dans toutes les directions à la recherche du gobelin. Nous en profitons pour quitter le village sans être repérés.

Après quelques minutes de course effrénée nous nous arrêtons dans une clairière. Renato semble abattu. Il s'inquiète pour Aruk. Alors que nous discutons de la direction à suivre un bruit nous fait sursauter. Une horrible petite tête verte sort alors des buissons et Kota, que je n'avais pas vu depuis notre entrée dans le palais, rejoint mon épaule.

« Héhé, pratique ce faucon pour retrouver ses amis! »
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macteyss
Le Gritche
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Posté le : 15/07/2005 21:02:50 Sujet du message :

« Allez, on s'attarde pas dans le secteur ! Hatuka, on prend quelle direction ?
─ La Lonnah, c'est par là-bas, il me répond.
─ Attendez, intervient Renato, vous feriez mieux de ne pas trop voyager de nuit. Surtout en compagnie d'une demoiselle. »
Je jette un coup d'œil à Karla. Effectivement, elle n'a pas l'air en grande forme. Je reprends :
« Pourtant, il faut qu'on avance. On doit aller rapidement à Leidhem !
─ Vous aurez toute la journée de demain, ce sera suffisant, dit l'elfe. Vous nous avez sauvés, nous allons vous aider. »
Et il s'engage résolument dans les fourrés, suivi par Aruk, qui, de la main, nous invite à en faire autant. Je consulte Hatuka du regard. Il hausse les épaules et se met en route à la suite du gobelin. Bon. Je prends Karla dans mes bras et m'enfonce à mon tour dans les taillis.

La marche de nuit dans cette forêt s'avère rapidement pénible, mais cela ne semble pas déranger Renato et Aruk qui connaissent visiblement le chemin par cœur. Hatuka semble plus à l'aise que moi. Il se faufile souplement sous les branches et à travers les ronces tandis que je m'accroche de partout. Karla s'est endormie dans mes bras et je refuse de la passer au rôdeur qui se proposait de me soulager un peu. La sensation du corps mince et chaud de la jeune fille dans mes bras n'est pas des plus désagréable...

Nous arrivons bientôt près d'un escarpement rocheux d'où tombe en cascade un petit torrent. Renato passe à travers la chute d'eau. Nous le suivons et nous arrivons dans une petite grotte qui sert de refuge à nos deux compagnons. Je dépose Karla sur une pile de vêtements divers amassés dans un coin. Un peu plus loin, quelques coffres sont alignés. Tout cela fait l'effet d'un repaire de brigands.
« Voilà, passons la nuit ici. Nous ne risquons rien et vous vous remettrez en route demain, dit Renato.
─ Un moment ! Il faudrait quand même que tu m'expliques ce qu'un elfe fait par là en compagnie d'un gobelin... Et que l'explication soit convaincante. J'ai pas envie de me réveiller mort, avec un couteau entre les omoplates !
─ Tes soupçons me désolent, grand guerrier ! répond l'elfe. Mais je dois dire que je les comprends. »
Et, en quelques mots, Renato m'explique qu'Aruk et lui sont les derniers survivants d'une petite troupe de voleurs qui écumait la région d'Arundel, plus loin dans le sud. La pression des milices locales les a fait remonter vers le nord, jusqu'au territoire des Amazones qui les ont décimés. L'elfe et le gobelin sont parvenus à se cacher dans cette grotte avec une partie du butin de la bande. Ils cherchaient s'il y avait d'autres survivants quand les Laellas les ont capturés.
Renato nous expose leurs projets : atteindre rapidement un endroit plus civilisé, comme Leidhem par exemple, en transportant une partie de leur trésor. Si nous les aidons, ils sont tout à fait disposés à nous en céder une partie.
« Demain, dit Renato, nous iront à Ersenach, un village assez proche, fortifié contre les Amazones où nous pourrons acheter des montures et voyager rapidement jusqu'à Leidhem. »
Après avoir consulter Hatuka, j'accepte la proposition de l'elfe et nous nous installons pour la nuit.


J'ai dormi d'une traite, à l'image de mes compagnons je crois. C'est la lumière du jour qui nous a réveillés. Nous nous mettons rapidement en route pour Ersenach où nous arrivons dans la matinée. Le village se trouve sur une butte et est entouré par une solide palissade. On distingue de loin les lances des hommes de gardes qui vont et viennent sur le chemin de ronde. Aruk reste dehors, caché dans les fourrés, tandis que nous avançons vers la porte du village. Le garde ne nous cause aucun problème. Il faut dire que Renato porte ostensiblement quelques bourses rebondies à sa ceinture et s'est renseigné auprès de l'homme sur les bons commerces du village. Il est clair que nous venons faire des achats.
Nous nous équipons en vêtements, en armes et en chevaux. Puis, nous décidons d'aller prendre un repas dans l'unique auberge du coin, La Truie qui couine. On s'assoit à une extrémité de la grande table commune sous le regard curieux des habitués. A côté d'Hatuka, deux hommes qui semblent eux aussi étrangers au village. Pendant que nous mangeons quelques cochonnailles arrosées de plusieurs choppes de bière brune, ils engagent la conversation avec le rôdeur. J'essaie vainement de percevoir ce qu'ils disent mais je ne parviens qu'à distinguer des mots comme « Leidhem », « soldats », « auberge », « affaires » et, plus inquiétant « rafle », « prison » et ... « Thaun ».

Sitôt sortis du village, je demande à Hatuka :
« Alors ? Qu'as-tu appris auprès des deux bonhommes dans l'auberge ?
─ Pas grand chose... La routine. »
Il me dit ça d'un ton calme mais ses yeux me font comprendre qu'il n'en est rien, et qu'il ne veut, ou ne peut, pas me parler pour l'instant, sans doute à cause de la présence de Renato... Ou de Karla...
Alors que la journée s'avance et que notre voyage se poursuit dans le calme, je ralentis le pas de mon cheval et traîne en queue de cortège. Au bout d'un moment, Hatuka fait de même. Une fois à ma hauteur, tout en conservant le regard droit devant lui, il me dit à voix basse :
« Ça va mal. Il y a une semaine, les troupes impériales ont investit Leidhem. On ne sait pas pourquoi. Depuis deux jours, ils fouillent les auberges. Ils arrêtent des gens sans préciser le motif. La maison du gouverneur est bouclée et on dit qu'un haut seigneur s'y est installé. Les deux hommes de l'auberge sont des contrebandiers. Cette agitation est mauvaise pour leurs affaires. Ils ont quitté la ville pour quelques temps. Mais ils ont entendu une rumeur : les Impériaux seraient à la recherche d'une expédition... Une expédition pour la Porte de Thaun... »

Nous sommes interrompus par un cri joyeux de Karla :
« Là-bas ! Regardez ! C'est Leidhem ! Je vais enfin revoir mon père ! »
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Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

Le Colonel
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nunch
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Posté le : 19/07/2005 13:02:39 Sujet du message :

La Porte de Thaun. Objet de tant de mystères et de convoitises.
J'ai passé les deux tiers de ma vie à l'étudier, ainsi que les légendes qui s'y rapportent. Avant moi, mon père et mon grand-père y ont consacré leur vie entière.
Leur plus grande découverte: la fresque de l'Affrontement. Une énorme stèle vieille d'au moins 100 000 ans, sur laquelle est gravée la bataille qui opposa Ororus et Manarus, l'Ombre et la Lumière. Le texte qui accompagne la fresque explique que lorsque les deux entités s'entre-tuèrent, l'explosion qui s'en suivit dispersa leur essence sur la planète. De l'essence de Manarus, jaillit la vie et l'intelligence. De l'essence d'Ororus, jaillit la maladie et la peur.
Cette histoire aurait presque pu figurer parmi les contes pour enfants si une anecdote n'était pas venue ajouter une touche de vérité. La fresque raconte aussi que partout où tombèrent les larmes de Manarus, poussa une plante aussi rare que précieuse: la Manaryl. Je ne vous la présente plus.
L'histoire ne s'arrête cependant pas ici. Elle raconte également qu'une partie de l'essence de chaque entité ne se seraient pas dispersées, mais mélangées, et résideraient encore au-delà de la Porte de Thaun.
Au cours des siècles passés, la Porte de Thaun a agit comme un aimant avec tout ce qui touchait à la magie et au paranormal. Des peuplades s'y sont installées et ont appris à converser avec les esprits, balayées ensuite par des créatures aussi bizarres que dangereuses, elles mêmes éradiquées à leur tour par des fléaux oubliés depuis longtemps.

Un jour j'ai découvert des écrits qui racontaient que la Manaryl ne crée pas un pouvoir chez les êtres qui la consomment mais qu'il fait resurgir un pouvoir enfoui en chacun de nous. Ces écrits racontaient également qu'au plus profond d'une crise de manque, il était possible de faire resurgir le pouvoir sans l'aide de la poudre. Même la technique pour y parvenir y était consignée. Une technique à double tranchant: l'échec signifie la mort.

Quelques heures plus tôt, des gardes ont surgi dans notre chambre d'auberge. Moi en pleine crise de délire, le pauvre William n'a rien pu faire lorsque les gardes nous ont emmenés. J'ai perdu connaissance.
J'ai repris conscience dans une petite chambre avec des barreaux aux fenêtres. Le docteur m'a expliqué que nous avions été transférés dans une grande villa et qu'il a cru y apercevoir Tharken Kauwitz.
Submergé par des vagues de nausée, je revois le tatouage sur la peau du poignet de Tharken Kauwitz: un croissant de lune noir, le symbole de l'Ordre d'Ororus.

Le manque de Manaryl ronge mon organisme aussi sûrement que le ferait un puissant acide. Plongé dans la fièvre et le délire, je rêve de l'affrontement titanesque entre Manarus et Ororus.
Luttant contre le chaos qui envahit mon esprit, je tente de rassembler les fragments de mémoire sur la technique qui me délivrera de la poudre et, également, seul moyen de rester vivant. Quand j'ai finalement fini de collecter tous mes souvenirs, je passe à l'application. Alors j'ai l'impression que mon âme bascule dans une abîme sans fond.

Je me réveille en parfaite santé mais je ne sens plus la légère pression familière à l'arrière de mon esprit. J'ai l'impression qu'en me débarrassant de ma dépendance à la Manaryl, je me suis également coupé définitivement du pouvoir. Bizarre, les écrits ne mentionnaient pas cela.
Je ne sais pas combien d'heures se sont écoulées depuis la dernière fois que j'étais conscient mais je constate qu'il fait nuit et que William dort profondément à côté de moi.
Brusquement la porte de la chambre s'ouvre et quatre gardes surgissent pour nous saisir sans ménagement. William est plus surpris de me voir en parfaite santé que d'être violemment tiré de son sommeil.
On nous traîne jusqu'à une pièce où un feu brûle dans une cheminée et on nous ligote fermement à des chaises. A la limite de ma vision j'aperçois un homme et une femme qui reste dans l'ombre à nous observer. Tharken? Sabira ? Je ne sais pas.
Tout à coup un bourreau surgit, tenant une barre de fer chauffée à blanc en son bout. Il vient jusqu'à moi. Les gardes mes tiennent fermement et m'obligent à ouvrir l'oeil dangereusement près du tison.
« Où sont tes compagnons ? Que sais-tu réellement sur la porte de Thaun ? Que vient faire la fille du docteur dans cette histoire ? Parle!! » crie le bourreau.
Alors tout s'emballe. Je ne sais plus dans quelle ordre tout s'est déroulé. Je me rappelle seulement avoir senti à nouveau la pression. Puis le tison s'est échappé des doigts du bourreau pour atterrir au pied d'un rideau qui s'est brusquement embrasé. Ensuite la panique des gardes, mes liens tranchés, la fuite à cheval. Et à nouveau la perte de connaissance.

Lorsque je reprends conscience, je suis couché près d'un petit feu de camp et j'entends les voix de mes trois compagnons qui discutent calmement. Une jeune et jolie femme est penchée au-dessus de moi et elle s'écrie:
« Mandrax viens de se réveiller! »
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Mounty Hall, la Terre des Trolls
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mamantins
Le Dernier de la classe, sur les forums et comme en vrai ... et il n'a pas honte :o
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Posté le : 25/07/2005 00:19:02 Sujet du message :

- « C'est la première fois que j'assiste à une « crise » de manque de cette ampleur. Certains patients font bouger deux ou trois choses, ils font tomber une chaise mais rien de plus. Là, c'était vraiment impressionnant ! »
« Reprends depuis le début. Que c'est-il passé à l'auberge ? » demande Hatuka.
Le sourire aux lèvres je m'éxécute. Malgré ma blessure, la joie d'avoir enfin retrouvé ma fille prend le pas sur la douleur.
- « Je dormais profondement, et lorsque les gardes de la ville m'ont réveillé sans ménagement, je n'ai pas vraiment résisté. Mandrax délirait sur le lit, et par égard pour lui, j'ai suivit ces hommes sans poser de problèmes. Les gardes nous ont emmenés vers une grande villa un peu à l'extérieur de la ville. Là, on nous a mit dans une chambre ressemblant en tout point à une cellule sans nous dire un mot. j'étais épuisé et je me suis rapidement rendormit. Je n'avais pas vraiment réalisé où nous étions.... Mes rêves sont tellement réels parfois...que...
Au petit matin, les hommes sont revenus nous chercher. Mon plus grand choc ne fut pas vraiment de me rendre compte que je n'avais pas révé, mais plutôt de voir Mandrax debout. Ils nous ont emmenés dans le salon, ligotés et interrogés. Ensuite Mandrax nous a libérés et...»
- « Attends ! Qui vous a interrogés ? Et pourquoi ? » me coupe Jarhol. Le gobelin et l'elfe qui sont avec eux hochent aussitôt la tête en approuvant cette question.
- « Tharken Kauwitz était là. Et Lorelia. »
- « QUOI !! Tu ne parles pas de l'impératrice tout de même ? » demande Aruk
- « Il me semble que si. C'était bien elle. L'impératrice Lorelia... Je ne l'ai pas bien vu mais... j'ai révé d'elle... »
- « Peut importe, ils voulaient savoir quoi ? » reprend Hatuka
- « Savoir ce que l'on savait sur la Porte de Thaun, où vous étiez et aussi connaitre le rôle de Karla dans cette histoire. De toute facon, rien n'a été dit, vu que Mandrax a fait sa « crise » à ce moment. C'était comme si quelque chose s'était sortie de l'intérieur. Il a repoussé non seulement le tisonier mais aussi le bourreau, ses liens et moi avec. J'ai fais un vol plané de trois mètres avant de heurter mur. Le bourreau, quand à lui, a été poussé dans les flammes de la cheminée. Mandrax s'est levé, a regardé les flammes naissantes sur la tenture et les a attisées d'un regard. Il m'a détaché et nous avons fuit.»
- « Mais l'impératrice alors ? »
- « J'ai pris un coup sur le crane qui m'a bien sonné. Je sais juste qu'elle n'était plus là. Je suppose que Kauwitz s'est dépèché de la mettre à l'abris. Mandrax a gardé une flamme sous son contrôle, la faisant courir sur les murs aux endroits inflamables. Personne n'a osé nous arrêter après que les premiers gardes aient prit feu spontanément. Nous avons pris des chevaux et sommes sortis de la ville le plus vite possible. J'espérais vous trouver plus vite. Je vous ai « vu » arriver. »

Un éclat dans le feu fait décoller une gerbe d'étincelles comblant l'instant de silence qui marque la fin de mon récit.
Après notre rencontre nous avons fuit pendant le reste de la journée, mettant le plus de distance entre Leidhem et nous. La nuit est clair et malgré mon mal de crane persistant, je me sens bien. Karla est là. Et cela suffit à mon bonheur.

- « Mandrax viens de se réveiller » S' écrit Karla.
Notre compagnon se redresse sur son séan. Il nous sourit et nous rejoins rapidement auprès du feu.
- « Je crois que tu m'as filé la migraine. » Dis-je en souriant. L'arrière de mon crane dégarni a une jolie teinte bleutée.
- « Et bien moi je n'en ai absolument pas mal. » Dit-il dans un clin-d'oeil « Mais tu peux me dire ce qu'il s'est passé ? »
Je refais un résumé rapide des évènements. Apparemment Mandrax ne s'en rappelle que vaguement, comme si il y avait assistéet non participé.

Un problème psychologique sans doute lié au manque de Manaryl.

Après avoir réentendu les péripéties de nos compagnons, Karla prend la parole. Je ne l'avait jamais vu aussi soucieuse.
- « Voilà, je ne sais pas vraiment par où commencer... Mais je dois vous dire plusieurs choses. Ca devrait éclaircir certains points sombres. J'ai fais des études sur la Porte de Thaun. J'ai du lire une dizaine de fois tout les livres à ce sujet. Et je me suis mis en relation avec toutes les personnes qui pouvaient m'apporter des informations... J'ai appris par ce biais que Heinrich organisait une expédition pour la Porte. N'ayant pas eu de réponse à ma lettre, j'ai pris le train pour lui dire d'abandonner cette idée. »
- « Quelle lettre ?! » dis-je
- « J'avais envoyé une lettre à Heinrich mais il ne l'a jamais recu apparemment... Je t'en ai envoyé une ensuite pour te dire que j'arrivais. En tout cas, maintenant le message est passé. Il serait bon pour tout le monde de laisser tomber cette expédition. C'est dangereux et surtout trop de monde court après la Porte. »
- « Tu as plutot attisé notre curiosité là. » Dit Aruk.

Ma fille n'est toujours pas bonne oratrice.

- « Qu'y a t'il à la Porte de Thaun ? Qui veut cette chose ? » reprit Renato
- « L'empereur, la S.I.A.T., l'ordre d'Ororus et la confrérie de Manarus. »
- « Ou as-tu entendu parler de ces noms ?! » Mandrax et Aruk avait prononcé cette phrase comme un seul homme.
Sous les yeux médusés de la jeune femme, Mandrax se jette sur le Gobelin et le maitrise rapidement.
- « Toi tu vas nous dire ce que tu sais...» Il se tourne alors vers Karla « Continue. »
- « L'empereur et la S.I.A.T. veulent être les premiers à s'approprier le liquide sombre qui coule dans les profondeurs du canyon. La S.I.A.T. a déjà commencé ses expériences comme vous avez pu le voir. Ce liquide une fois maîtrisé, remplacera la Carbonite dans de nombreuses applications. Le premier à le maîtriser correctement se verra à la tête d'un pouvoir immense et une gigantesque fortune. »
- « Et les autres groupes, Ororus et Manarus ? » La question de Jarhol semble mettre Aruk et Karla mal à l'aise.
- « Euh... comment expliquer, l'ordre d'Ororus et celui de Manarus sont ennemis depuis la nuit des temps, s'empèchant mutuellement d'aller à la Porte. Je pense que ce sont eux qui sont responsable des nombreuses disparitions à Thaun. Epaississant le mystère des lieux et attisant les conflits qui couvent entre l'empereur et la S.I.A.T. »
- « C'est bizarre. »Dis-je « Tu ne parles pas de la Porte de Thaun... mais de Porte depuis tout à l'heure »
Rougissant de son labsus elle reprend
- « C'est parce que c'est une Porte. L'ordre d'Ororus et la Confrerie de Manarus cherchent à ouvrir une Porte. »
- « Une porte pour ou ? » En posant sa question, Mandrax relache la pression sur le Gobelin qui en profite. Il repousse brutalement Mandrax, bouscule Renato, esquive Jarhol et s' éloigne du camp aussi vite que ses jambes puissent le porter...
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naaaan!
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Saelis
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Posté le : 26/07/2005 14:08:29 Sujet du message :

J'ordonne instantanément à Kota de suivre le gobelin mais Mandrax est plus prompt que moi, dans un mouvement de colère il fait s'écrouler deux arbres qui lui bloquent la route. Jerhol empoigne rapidement le petit personnage. Renato reste figé, ne comprenant pas ce qui arrive à son ami.

Mais notre attention se détourne rapidement d'Aruk. Mandrax s'est de nouveau effondré et du sang coule de son nez et de ses oreilles. Tandis que Jerhol s'isole avec le gobelin pour l'interroger, je reste avec Willam pour m'occuper de notre consommateur de Manaryl.

« Il ne tiendra pas longtemps si on ne lui trouve pas une dose rapidement. Si ses pouvoirs persistent malgré le manque, ils le consument un peu plus à chaque utilisation. Le problème est que retourner à Leidhem maintenant serait suicidaire. Où allons nous trouver du Manaryl ?
- Je pense savoir où lui trouver de quoi tenir. Notre peuple nomme Okana la plante que vous appelez Manaryl, nous nous en servons pour communiquer avec les esprits. Mais nous la consommons sous une forme très différente, en faisant sécher les feuilles après les avoir préparé d'une manière très particulière et en les fumant. Les effets sont différents. Les pouvoirs qui en résultent sont bien moins spectaculaires que ceux de votre poudre mais l'accoutumance est moindre.
- Alors tu saurais trouver cette plante et lui préparer de quoi se remettre ?
- Oui mais cela prendrait des mois de préparation. Cependant je peux vous emmener chez le viel Awama, un sage de mon peuple qui vit maintenant en ermite à quelques jours à l'ouest »

Jerhol revient alors avec Aruk sous le bras, sous l'œil décomposé de Renato et celui non moins inquiet de Karla. Je n'ai jamais vu autant de haine dans les yeux du guerrier.

« Il a parlé »

Nous apprenons qu'avant de rejoindre le groupe de Renato, Aruk a loué ses talents comme mercenaire. Cette profession lui a fait croiser la route de Nefud Orkhan. Il sait que ce dernier travaille pour le S.I.A.T. Il est posté aux abords de la porte de Thaun à la tête d'un puissant groupe et a pour mission d'en empêcher l'accès aux adversaires du S.I.A.T.

« Mais quel est le rapport avec Ororus et Manarus ? Demande William
- Orkhan travaillait initialement pour Kauwitz qu'il a trahi pour plus offrant. Mais nous savons maintenant que Kauwitz est lié à l'ordre d'Ororus. Or il semblerait selon Aruk que le S.I.A.T. soit sous l'influence directe de la confrérie de Manarus, une couverture en quelque sorte. Cela n'aurait rien de nouveau. Les deux organisations se livrent depuis des siècles à toutes sortes de petits jeux politiques et s'équilibrent en fin de compte. Aruk a simplement fui parce que si l'un d'entre nous appartient à l'un des deux ordres, ce qui est malheureusement possible, ces révélations lui coûteront tôt ou tard la vie »

Impossible dans ces conditions de garder Aruk et Renato avec nous mais Jerhol et moi-même refusons l'idée d'éliminer purement et simplement des personnes qui nous ont sauvé la vie. Tout le monde accepte finalement la proposition de William de leur administrer un puissant somnifère qui nous laisse 2 jours d'avance sur eux.

L'atmosphère est lourde alors que nous faisons route. La suspicion pèse sur le groupe. Jerhol est rageur à l'idée d'avoir entendu parler d'Orkhan tandis que la présence de son père dans le groupe semble mettre Karla très mal à l'aise.

Après 4 jours d'un voyage épuisant qui nous amène jusqu'au portes du désert, nous atteignons enfin le repère du vieil Awama. Il est assis dans une posture de méditation et nous tourne le dos. Sans se retourner, il me parle dans la langue de mon peuple.

« Entre Hatuka, fils d'Omaku, j'ai reconnu le son de ton pas. Ton ami doit être soigné car l'équilibre au sein de ton groupe ne doit pas être brisé. »

Nous passons la soirée autour du feu. Awama nous raconte pendant des heures les vieilles légendes de mon peuple à propos de la porte de Thaun tandis que je traduis. Sa vision des choses semble bien différente de ce que Karla et Mandrax ont pu apprendre et ils sont captivés par son discours bien qu'il s'exprime souvent par énigmes.

« Vous recherchez une porte n'est-ce pas ? La grande porte des esprits n'est pas franchissable par les mortels alors vous cherchez une autre porte ? Mais toutes les portes ne sont pas faites de bois ou de fer, ni ne sont des passages dans la roche. Ce sont les portes de la perception qu'il vous faut ouvrir pour rejoindre le grand royaume des esprits... »

Il nous tend un calumet et nous aspirons tous, l'un après l'autre, une bouffée de fumée dense. Nos esprits sont bientôt eux même envahis par cette fumée. Awama entonne alors lentement un chant de mon peuple. La réalité s'échappe petit à petit, nos consciences s'élèvent pour se réunir et nous ne faisons bientôt plus qu'un, nous 5 et le chant d'Awama. Nous traversons le désert. Nous entendons des chants lancinants d'enfants fous, où est-ce la voix d'Awama qui nous apparaît déformée ? Nous sommes sur le dos d'un vieux serpent immensément long, nous sentons sa peau froide sous nos cuisses. Il nous amène toujours plus loin vers l'ouest. Il nous semble que nous traversons un lac puis une mine puis bientôt plus de serpent. Nous marchons le long d'un large couloir. Il y a des portes de chaque côté. A l'autre bout du couloir se dresse un homme au regard déterminé. Notre conscience partagée nous apprend qu'il a le visage d'Orkhan. Puis plus rien. Le trou noir.

Lorsque nous nous réveillons nous sommes dans un étroit corridor rocheux, dans un désert de roche et de cailloux. Derrière nous, au loin, la roche semble se réunir en une immense arche. Devant nous nous entendons des murmures inquiétant au milieu des volutes de vent et de poussière.
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macteyss
Le Gritche
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Posté le : 27/07/2005 15:52:14 Sujet du message :

Je ne sais pas exactement ce que le sorcier Awama nous a fait et cela ne m'a guère plu. Les chamans du clan d'Haerwindel utilisent eux aussi des substances pour entrer dans le monde des esprits, mais cela leur est réservé. Quoiqu'il en soit, il a sans doute sauvé Mandrax et lui a fourni un peu de manaryl sous sa forme à fumer. Cela semble aussi bien fonctionner que la poudre, même si les effets sont plus longs à se manifester. En plus, son rite nous a transporté très loin, peut-être même au but de notre voyage.

« C'est la porte de Thaun ?
─ Non, me réponds Karla. Elle se trouve tout au bout de ce défilé. Là, ce n'est que la première des cinq Arches des Ténèbres. Il nous faudra traverser les cinq avant d'arriver devant la véritable porte.
─ Comment... comment en sais-tu autant ? » lui demande Mandrax.
La jeune fille semble gênée, comme si elle regrettait d'en avoir trop révélé. Son père et le magicien la regardent étrangement. Elle finit par ajouter :
« N'oubliez pas que j'ai étudié le sujet pendant des années. J'ai eu accès à des documents décrivant le secteur ! »
Puis, elle se tourne brusquement pour mettre fin à la conversation. Un silence pesant s'installe. Je sens la suspicion se renforcer dans notre groupe. Le mensonge y est sûrement. La trahison peut-être ?

Nous nous mettons en marche en direction de l'immense arche de pierre distante de plusieurs centaines de mètres. Hatuka nous précède, examinant soigneusement le terrain. Soudain, il s'arrête, nous fait signe d'en faire autant et revient vers nous.
« Il y a quelque chose, juste devant la porte. Je ne sais pas ce que c'est, je ne peux rien voir. Des formes, des tourbillons...
─ Des illusions, dit Karla. Il faut les dissiper. Mandrax ?
─ Minute, jeune fille, intervient brutalement ce dernier. Tu n'es certainement pas le chef de ce groupe !
─ Toi non plus, rétorque-t-elle.
─ C'est vrai, dit Mandrax avec un sourire inquiétant. Mais, bien que je le puis, je ne vais pas dissiper comme ça ces illusions. Car il y a certainement quelque chose derrière, quelque chose ou quelqu'un qui a créé ces illusions. Si j'y mets fin, notre présence sera révélée... sans que l'on sache à quoi s'attendre. »
Ces considérations me dépassent un peu. Mais il me semble évident qu'on ne peut pas foncer simplement dans le tas. Hatuka prend la parole :
« J'ai une idée. Il est fréquent que les illusions n'affectent pas les animaux. Kota va aller voir. »

Le faucon s'élève dans les airs vers le fond du corridor de rocaille. Il pénètre dans le tourbillon.
« Avançons quand même un peu, dit le rôdeur. Au cas où Kota aurait besoin de nous. »
Il se met aussitôt en route. Je le suis sans hésiter, ainsi que Karla. Mandrax reste en retrait, bras croisés, comme s'il désapprouvait tout ce qui se passait.. William tergiverse, puis se décide à emboîter le pas de sa fille.

Alors que nous ne sommes plus qu'à une dizaine de mètres du nuage mystérieux, tapis au sol, un cri affreux en émerge. Et immédiatement, le tourbillon disparaît, nous révélant ce qu'il dissimulait : un campement sommaire d'une dizaine de guerriers. Au centre, un homme se débat violemment : Kota s'est agrippé à son crâne et l'assaille de furieux coups de becs.
Je hurle :
« On y va ! Frahyr ! »
Et je charge brandissant mon épée. Hatuka me suis décochant ses flèches. Les guerriers sont pris au dépourvu. Les deux sentinelles s'étaient tournées vers les cris de leur mage. Alertées, elles se retournent... trop tard, je suis sur elle. Deux grands coups de lames règlent leurs comptes.
Le temps que les autres gardes réagissent, je suis dans le camp et les flèches du rôdeur ont fait leur ouvrage sur trois autres. L'affaire est rapidement conclue.

Seule la victime du faucon est encore en vie, le visage ensanglanté, un œil crevé. Je décide de l'interroger :
« Qui es-tu ? Que faites vous ici ?
─ Aaahhh... » gémit-il, les mains sur le visage.
Je le plaque au sol, pose ma lame sur sa gorge :
« Parle !
─ Nous.. nous gardons la première arche...
─ Pour qui travaillez-vous ? intervient Mandrax.
─ Pour le S.I.A.T.... aaah, j'ai mal..
─ Que fabrique le S.I.A.T. ? Quel rapport y a-t-il entre lui et la porte de Thaun ? et l'ordre d'Ororus ? et la confrérie de Manarus ?
─ J'en sais rien, gémit le garde.
─ Parle, tu as vu des chose, tu sais des choses ! s'énerve notre jeteur de sorts. Ne m'oblige pas à employer les grands moyens !
─ Ça suffit ! s'exclame Karla. Il est évident qu'il ne peut rien savoir, ce n'est qu'un garde ! »

Mandrax lui lance un regard noir. Il ne va pas tarder à y avoir des étincelles entre eux deux. Il faut dire que le comportement de la jeune fille est surprenant : elle semble vouloir prendre le commandement. Pourquoi ? Nous cache-t-elle quelque chose ? William la regarde de plus en plus bizarrement, comme s'il ne reconnaissait plus sa fille. Et que dire de Mandrax ? Nous a-t-il tout dit ? On dirait que ces deux-là craignent chacun des révélations sur les agissements des uns et des autres autour de la porte de Thaun.

Je hais la tournure que prennent les événements. Cela ne correspond pas à mes valeurs retrouvées de Guerrier de Frahyr ! Il faut agir. En maintenant toujours ma lame sur la gorge du magicien, je lui demande d'une vois glaciale :
« Tu connais au moins le nom de ton chef.
─ Nefud... Nefud Orkhan. »

J'appuie sur la lame.
_________________
Lever le coude est la meilleure façon de ne pas baisser les bras.
Le droit à la différence s'arrête quand ça commence à m'emmerder sérieusement.

Le Colonel
Dernière édition par macteyss le 31/07/2005 18:15:46; édité 1 fois
 
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nunch
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Posté le : 31/07/2005 16:36:42 Sujet du message :

« Non! » crie Karla.
Trop tard. Le garde s'écroule dans un gargouillis alors que le sang jaillit de sa gorge.
- Espèce de brute, tu n'étais pas obligé de faire ça! s'écrie Karla.
- Ah bon ? Et qu'est-ce que j'aurai du faire alors ? Le laisser prévenir ses camarades ? s'énerve Jerhol.
- Je ne sais pas. L'assommer. Le bâillonner. N'importe quoi d'autre sauf le tuer inutilement.
- Calme toi, Karla, intervient William. Il y a beaucoup trop d'enjeux et nous avons beaucoup trop d'ennemis. Il n'est pas question de laisser un adversaire, même un simple garde, derrière nous.
- Comment ça, père ? Depuis quand un médecin cautionne-t-il la violence ? Et d'ailleurs je ne comprends pas ce que tu fais avec eux. En quoi cette histoire te regarde-t-elle?
- Si je suis là c'est parce qu'ils m'ont aidé à te retrouver. L'aurais-tu déjà oublié? D'ailleurs nous ne faisons suivre Mandrax.
Toutes les têtes se tournent vers moi. Je me sens soudain très petit.
- On reste calme, dis-je par réflexe en reculant d'un pas.
- On est calme, rétorque Hatuka. Si jusqu'à présent on t'a suivi sans histoire, nous sommes maintenant tous impliqués et on aimerai bien savoir de quoi il retourne. Il est évident que toi et Heinrich ne cherchiez pas le liquide sombre. Alors qu'est-ce qui t'attire ici?
- D'accord... d'accord, je vais tout vous dire. Mais pour commencer je voudrais faire remarquer que je ne semble pas être le seul intéressé dans cette histoire. Je trouve que Jerhol a bien vite perdu son sang froid lorsque le garde a prononcé le nom d'Orkhan et ...»

Brusquement le sol se met à trembler. Pris par surprise, nous sommes tous projetés au sol sauf Kota qui s'est envolé par crainte. Nous tentons de nous relever mais alors le tremblement de terre semble s'intensifier. Un craquement retentit soudainement et une fissure commence à courir sur le sol entre nous tandis que l'arche s'effrite et laisse tomber des gros blocs de pierre. Par chance aucun ne nous écrase.

« Nous ne devons pas rester, sous l'arche ! » crie Hatuka.

On ne se le fait pas dire deux fois. Nous reprenons pied et commençons à nous éloigner mais là où la fissure est apparue la terre commence à se séparer et à s'élever d'un côté. Alors que le fossé est encore petit, nous parvenons à le franchir.
Seul William, qui n'est pas aussi agile que nous autres, n'a pas encore sauté. Mais lorsqu'il arrive au bord le fossé est maintenant large de trois mètres et le côté opposé surélevé de deux. Le docteur hésite et tente un saut qui est malheureusement trop court.

« Père! Non! » crie Karla alors que le corps de William s'abîme dans le vide.

Mais alors Karla affiche un visage étonné, tout autant que celui de William qui réapparaît en lévitant puis qui se pose doucement près de nous.
La fille du docteur se tourne vers moi.

« Merci. dit-elle les yeux presque embués de larmes.
-Mais pas de quoi ma chère enfant, je lui rétorque avec un sourire malicieux. J'espère que ceci prouvera ma sincérité à votre égard.
- J'ai eu l'impression que tu ne t'est même pas concentré pour accomplir ce « miracle », intervient Jerhol.
- C'est parce que le pouvoir est présent tout autour de nous en ce lieu. Depuis ma guérison miraculeuse, je l'appréhende d'une manière différente et je peux désormais puiser dans mon environnement tout autant que dans mes propres forces. Et il faut dire que soulever William n'est pas spécialement difficile à mon niveau. Ce qui m'inquiète plus, c'est que j'ai ressenti un grand trouble quand le tremblement de terre s'est produit. J'ai l'impression que quelqu'un d'autre joue aux apprenti-sorciers dans le coin.
- Quoi qu'il en soit ne nous attardons pas ici, réplique Hatuka. L'arche est fragilisée et il ne faudra pas qu'elle s'écroule définitivement sur nous.»

Sur ces paroles nous reprenons notre progression. D'une certaine manière l'ambiance du groupe a changé. Il est évident que désormais Karla, Jerhol et moi sommes autant motivés par nos intérêts personnels que par l'unité et la survie du groupe. Seuls William et Hatuka semblent n'avoir rien à gagner en venant ici.
Cependant la tension s'est dissipée pour le moment et les autres ne semblent pas vouloir remettre la discussion sur le tapis. Ce qui me convient parfaitement.

Tout au long du parcours, le tremblement de terre à ravagé le paysage. A plusieurs reprises nous devons faire des détours ou des acrobaties pour franchir les endroits où le sol a été déchiré. Mais plus nous avançons, plus le tremblement de terre semble avoir été violent. Nous finissons par atteindre la seconde arche et nous constatons que là aussi il y avait un campement. Cependant les gardes n'ont pas eu autant de chance que nous et leurs tentes ont été entièrement ensevelies par l'arche qui a totalement cédé.
Après une fouille rapide, nous poursuivons notre chemin. Cette fois les ravages sont moins importants. Il semble que l'épicentre était au niveau de la deuxième arche.

En pistant régulièrement, Hatuka finit par trouver les traces récentes d'un convoi qui doit nous précéder. Alors que nous ne devons plus être loin de la troisième arche, il décide d'envoyer Kota en reconnaissance.
Au bout de dix minutes, il finit par revenir. Mais alors nous constatons qu'il est poursuivi par un escadron d'insectes géants bizarres qui émettent un bourdonnement des plus inquiétant.
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